Nicolas LEBEL : L’heure des fous

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Nicolas LEBEL - L heure des fous
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  • Éditions Marabout en Janvier 2013
  • Éditions Marabout Poche en Mai 2014
  • Éditions Le Livre de Poche le 24 avril 2019
  • Pages : 352
  • ISBN : 9782501094597
  • Prix : 6,99 €

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Une plongée dans l’univers des SDF. Paris : un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. « Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu’on n’y passe pas Noël », ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d’Audiard…

Mais ce qui s’annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité. L’affaire va entraîner le groupe d’enquêteurs dans les méandres de la Jungle, campement de fortune au coeur du bois de Vincennes, dans le dédale de l’illustre Sorbonne, jusqu’aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s’achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale. Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l’heure des fous…

L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI

Un meurtre de SDF à la Gare de Lyon, une équipe du commissariat de quartier envoyée sur place, et c’est là que tout démarre. En effet, si exposée ainsi l’intrigue est simple en apparence, ce n’est en réalité pas le cas. Je peux même dire que lorsqu’une enquête qui parait facile devient une affaire d’Etat et que cette dernière est gérée à la base par une bande de flics forts en caractère ça donne un roman explosif.

Reprenons ces 2 éléments séparément….

Il s’agit donc d’une affaire banale qui se révèle ne pas l’être à cause de l’identité du cadavre. Un SDF tué qui n’en est pas un, et ce léger détail nous entraine dans une visite atypique de la capitale. Même si nous visitons la Sorbonne, la Défense ou encore les Invalides, ce n’est pas de la façon que nous connaissons.

L’auteur nous emmène notamment dans la Jungle, c’est-à-dire le domaine des SDF en plein bois de Vincennes, lieu de refuge pour tous les bannis de la société où tous les rites sociaux disparaissent en commençant par le nom, car comment conserver un état civil quand on n’a plus sa place dans la société ?

De cette jungle nous finirons dans les catacombes, lieu encore plus sombre et plus dangereux que la jungle ou la surface.

Pour résoudre cette affaire étrange, une équipe atypique est dépêchée sur place. Et c’est notamment là que réside la force de ce roman : les personnages sont travaillés, ont de l’ampleur, ont tous leurs fêlures et leurs faiblesses, et surtout ils forment une équipe. Ce détail est important car force est de constater que grand nombre de romans mettent en scène un flic, le flic seul contre tous et qui tatatiiinnnn casse la baraque à la fin.

L’équipe en elle-même constitue un personnage à part entière malgré les disparités des forces en présence :

Le capitaine Merlicht, flic tenant plus de la grenouille que de l’homme, acariâtre, bourru, un franc-parler particulier et grand admirateur d’Audiard. Quand on écoute ses dialogues, je m’imagine bien un Ventura dans le rôle… D’ailleurs si l’on pense que c’est grâce à Audiard que l’enquête est presque résolue ça ne peut pas m’empêcher de sourire.

Les équipiers ont eux aussi leur propre dimension… Le lieutenant Dossantos, bourré à la testostérone et qui peut réciter le code pénal par cœur article par article, le lieutenant stagiaire Ménard, le bleu de l’équipe qui en prend pour son grade à longueur de journée, et enfin le lieutenant Latour, seule femme de la bande et c’est ici que réside tout son malheur.

Pour finir, je dirais que « l’heure des fous » est un polar bien construit, rythmé avec un style très agréable. Tout ce qui est narré dans ce récit est fait avec rigueur et précision ce qui lui permet d’éviter des clichés ou de tomber dans le mélodramatique.

Je dois bien l’avouer, j’ai découvert un auteur bourré de talent.

Nicolas Lebel signe ici un 1er roman prometteur et quand je vois que nous retrouvons la même équipe dans son second opus, nous serions fous de ne pas nous laisser tenter dans l’heure…

L’AVIS DE MURIEL LEROY

Nicolas lebel à travers le meurtre d’un sdf donne là l’occasion de réfléchir sur la Société dans laquelle on vit…

Il montre que, contrairement à ce que l’on peut voir, deux sociétés coexistent:

Celle d’en haut, visible, et celle dans bas, cachée dans les bois, sous forme de villages, avec ses propres codes, ou souterraine… celle-ci étant la pire, car elle permet de faire un rapprochement entre le lieu d’habitat et le regard que l’on porte sur eux… On a là deux modes de civilisation qui coexistent à cause du pouvoir de l’argent dans nos sociétés… Les sdf sont cachés aux yeux des gens, étant le reflet de ce que l’on refuse de voir… Ces gens-là sont dépossédés de tout jusqu’à leur propre identité, tout leur est limité y compris l’accès aux soins… Si l’un d’eux meurt, cela n’intéresse personne, pas même la police… qui se soucie vraiment d eux?

Il y a là aussi une critique à travers l’Histoire, Hugo revenant souvent, non sans intérêt car il critiquait, à travers ses oeuvres, le régime en place… Y a-t-il finalement une si grande différence entre le capitalisme et ce qui se passait sous les diverses monarchies? L’argent ou d’autres formes de paiement, troc suivant les époques, donnent toujours le pouvoir.

Nicolas nous montre aussi par ce biais que la démocratie, les droits n’existent qu’à condition que ce système ne soit pas remis en cause sinon ce même pouvoir peut nous détruire, nous broyer jusqu’à ce que les règles soient acceptées… C’est ce qui arrivera à l’un des protagonistes de l’histoire, qui se retrouvera à la rue pour ne pas avoir cédé et refusé la facilité…

C’est là un sujet dur, qui interpelle tout citoyen et nous amène à réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons, sujet traite malgré tout avec humour à travers des dialogues digne d’Audiard, à qui il fait souvent référence, ne serait-ce qu’avec les sonneries de portables. Cela permet de mieux faire passer le message aussi!

Le vécu des personnages les rendent tous sympathiques et profondément humain, à travers eux sont aussi traités des sujets graves comme l’accompagnement aux mourants, très réaliste, et le thème des sans-papiers ébauché la puis repris dans le second opus. Chacun a ses failles, son passé ses carences, et malgré tout se battent jusqu’au bout pour essayer de faire éclater la justice, à laquelle ils ne croient plus à la fin du roman, se battant contre un système qui les dépasse aussi… La justice oui mais pour qui? Voilà la question?

Autant dire que j’ai beaucoup aimé ce livre, que je trouve très original tant par le ton que par les thèses bien détaillées, exemples d’actualités, télévisuels, littéraires ou historiques. On apprend dans tous les domaines et en ce qui me concerne un livre divertissant peut faire passer bien plus de messages que ce l’on dit et n’est pas forcément là non plus pour juste divertir….Pouvoir faire les deux en un est un plus et Nicolas fait ça très bien donc je n’ai qu’un mot, continue !

L’AVIS DE YANNICK P.

Classique dans sa forme mais une équipe d’enquêteurs haute en couleur portée par des dialogues jubilatoires.

Avec L’Heure Des Fous, je remets de l’ordre dans mes lectures de Nicolas Lebel et je reprends le fil par le début. C’est avec un SDF poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon que l’on fait connaissance avec l’équipe du commissaire Mehrlicht, l’homme à la tronche de grenouille et le passionné de Sudoku. Tout se complique quand l’identité du cadavre est révélée. Alors à toi, lecteur s’offre une descente dans tout le XIIeme arrondissement, Lebel nous promène de Bercy à la Défense en passant par la Sorbonne et les Catacombes jusqu’à une Cour des miracles au cœur du bois de Vincennes.

L’Heure Des Fous, c’est une plongée au cœur du monde des SDF, dans une société tolérée par notre bonne conscience collective, vivant à la marge, cachée à nos yeux. Misère et décadence. Mais, L’Heure Des Fous, est surtout un roman passionnant. Classique dans sa forme, l’équipe des enquêteurs est haute en couleur.

Arrêtons-nous un instant sur les personnages. Rien ne saurait être dans ces romans sans le Capitaine Mehrlicht, un petit bonhomme vert fumeur de Gitanes invétéré, un poil macho (sans le vouloir), intellectuel et fan d’Audiard. L’homme à la tronche de batracien a un caractère trempé. Et il sait s’entourer. Dossantos, un Monsieur muscles ayant frayé avec l’extrême droite, pour qui le code pénal fait figure de seule et unique littérature connue et utile. Un bon aux idées binaires pour qui le droit et la justice représente un tout. Sophie Latour, rousse flamboyante, seule femme parmi les hommes. Elle compte bien s’imposer bien que vivant mal les approches de drague de son co-équipier. Et un stagiaire souffre-douleur qui au fil des pages prend de l’épaisseur. Les personnages secondaires sont aussi bien campés. Ils ont tous une raison d’être.

L’intrigue est construire de manière classique – l’investigation réserve des surprises aux policiers et bien entendu à nous, lecteurs. Là, où Nicolas Lebel excelle, c’est dans le ton. L’ambiance qu’il prête à ce polar est savoureuse. Ce roman policier, mélange un poil les références historiques (on y apprend l’histoire des fusils Chassepot de Napoléon III) , est original par son écriture. La narration prend un ton vivant, souvent drôle. Les dialogues sont un hommage appuyé à Audiard – le clin d’œil à travers l’application de sonnerie de portable avec les meilleures répliques est souvent cocasse et tombe à point nommé.

Dans L’Heure Des Fous, Lebel évite tous les clichés. C’est un roman court. On en redemande. En fin de compte, c’est une excellente idée d’avoir débuté les aventures du Capitaine Mehrlicht par le tome 3 sachant qu’il y en a 4.

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L’AVIS DE CLÉMENCE

Polar mené d’une main de maître pour le premier de Nicolas LEBEL.

Au départ tout commence banalement avec le meurtre d’un Sdf, intrigue somme toute ordinaire.

Mais c’était sans compter sur le talent de Nicolas Lebel pour nous renverser la situation…

Nous allons visiter Paris d’une façon originale , en passant par la jungle lieu où tous les bannis de la société se rassemblent… Nous passerons également par une visite angoissante des catacombes !

J’ai fais la connaissance d’une équipe atypique ce qui est une force dans ce roman. On y trouve d’abord le capitaine Merlicht, fan d’Audiard, acariâtre, macho, au physique peu avantageux qui mène son équipe avec poigne.

Dossantos, flic bodybuildé, qui connaît le code pénal par cœur et n’hésite pas de le réciter dès que l’occasion se présente au grand damn de ses coéquipiers…

Ménard, jeune flic stagiair , tête de turc de Merlicht qui tente désespérément de faire ses preuves…

Et enfin Latour, seul élément féminin dans cette équipe de brutes.

J’ai fais la découverte d’une magnifique plume que je vais suivre avec rigueur.

Polar rythmé, qui deviendra une affaire d’état et nous replonge dans l’histoire de notre pays.

Tous les ingrédients pour passer un excellent moment !

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2 Commentaires

  1. J’ai beaucoup aimé le premier roman, et j’ai savouré le second avec délice – le jour des morts- un vrai plaisir de lecture où l’humour se joint au pittoresque , le tout tissé sur une histoire très bien ficelée.

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