INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Albin Michel en juin 2015 Peut-on communiquer avec les morts ? Après une série d’événements tragiques, Yoann Clivel, flic brillant de la police judiciaire, se rend dans un hôpital psychiatrique. Il y fait la connaissance d’un jeune homme atteint d’autisme qui communique avec les morts. L’un de ses « fantômes » est une femme qui prétend avoir été assassinée. Supercherie ? Délire d’un malade mental ? Ou piste à prendre au sérieux ? Happé par les méandres de cette affaire, Clivel se retrouve face à une autre énigme : l’assassinat de son propre père lorsqu’il était enfant… À la frontière du paranormal et du thriller, Le voile des apparences confirme l’univers singulier et très documenté de l’auteur du Testament des abeilles. (Source : Albin Michel – Pages : 336 – ISBN : 9782226317247 – Prix : 19,50 €) |
L’AVIS DE HÉLÈNE B.
« la vie nous avait donné la parole et cette parole nous faisait défaut » ( p. 320)
Yoann Clivel travaille dans la police, il vient de perdre une co-équipière en mission et éprouve une grande culpabilité. Il décide de prendre un peu de temps avant de retourner travailler.
Yoann est présenté d’emblée comme un personnage atypique, meurtri et en quête de vérité.
En effet, son père est mort, poignardé en pleine rue alors qu’il avait 10 ans. Le meurtre n’a jamais été élucidé, mais Yoann n’a eu de cesse de se poser des questions et « suspecte » même sa propre mère d’être passée à l’acte pour punir son mari de ses nombreuses infidélités. C’est ce meurtre qui l’a poussé à devenir policier.
La mort de sa collègue le pousse à consulter une psychiatre dans un hôpital, il se dit qu’ il doit enfin prendre les choses en main, encouragé par sa petite amie. Le hasard fait qu’il rencontre dans cet hôpital un couple de parents dévastés par ce que leur fils autiste subit dans cet établissement. Sam, jeune garçon autiste, étant dans l’incapacité de communiquer, se retrouve enfermé et traité par neuroleptique alors qu’il n’en a pas besoin. Mais ce qui amène notre couple à solliciter Yoann, c’est le mystère qui entoure leur fils. En effet, ce dernier s’est mis à écrire de manière automatique d’étranges bouts de textes semblant lui être dictés par une femme nommée Claude.Claude accuse quelqu’un de l’avoir assassinée.
Yoann a un double rôle : Trouver le ou la coupable et permettre aux parents de Sam de prouver que leur fils n’est pas fou (comprendre le dédoublement de personnalité) comme le pense le corps médical.
Cependant, les neuroleptiques ne permettent plus à Yoann de communiquer avec cette femme, Yoann est donc seul face à ces quelques bouts de phrases, confus, parfois incompréhensibles .
Ce roman est un vrai jeu de piste, les bouts de mots écrits par Sam nous entraînent dans l’histoire de cette vieille femme décédée. Yoann va devoir reconstituer le puzzle de la vie de cette femme, se confrontant à ses filles, son mari. En parallèle, il tente de reconstituer le puzzle de sa propre vie et fera des découvertes primordiales lui permettant de découvrir l’assassin de son père et son mobile.
La présence de l’écriture automatique donne une note fantastique ou du moins ésotérique … Tout le monde en a entendu parler, à chacun son opinion, j’avais peur que ça prenne trop de place dans le roman mais ce n’est pas le cas. Au contraire, le thème de l’écriture automatique permet de centrer le roman autour du thème de la communication. Nous comprenons comment le manque de communication entre les êtres contribue à créer de terribles malentendus. Il est intéressant de voir que la défunte Claude choisit Sam, ce jeune homme, ne pouvant communiquer à cause de son autisme. J’ai trouvé intéressant de voir comment était traitée cette « maladie » dans ce roman, l’auteur nous montre un jeune homme ne parlant pas mais doué de qualités extra-sensorielles.
L’ésotérisme est présent également dans les personnages des jumelles (les filles de la défunte), avec toutes les caractéristiques mais aussi les fantasmes existant autour de la gémellité. Si elles ont communiqué in utero de manière tactile, qu’en est-il aujourd’hui ? Sont -elles aussi proches?
Si ce roman aborde la non-communication entre les êtres, il évoque aussi le thème de l’enfance. L’enfance, moment crucial où l’être se construit, est en devenir. L’enfant qui parfois refoule la souffrance jusqu’à ce qu’elle éclate à l’âge adulte. L’enfant qui parfois devine, et qui en sait plus que ce que l’adulte ne le croit. Comment se construit un enfant quand la bienveillance de l’un ou l’autre des parents a fait défaut ( Yoann , les jumelles).Vous l’aurez compris ce roman m’a beaucoup plu, il n’est pas complexe mais profond d’un point de vue psychologique. Si les jumelles et la défunte ont leurs secrets et leurs souffrances, il en va de même pour Yoann. Des points communs qui vont permettre à notre enquêteur de régler une affaire criminelle et une affaire personnelle.
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