Mick FINLAY : L’affaire Birdie Barclay

Mick FINLAY - affaire Birdie Barclay
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PRÉSENTATION ÉDITEUR

1896 : Alors que Sherlock Holmes fait une nouvelle fois les gros titres et résout des affaires pour la haute société londonienne, le détective William Arrowood doit faire face à des cas tout aussi complexes dans les quartiers mal famés de la ville.

Accompagné de son fidèle Barnett, il mène l’enquête sur la disparition de la jeune Birdie Barclay, déficiente mentale, qui ne donne plus de nouvelles à ses proches depuis son mariage avec le fermier Walter Ockwell. Interrogés sur la ferme Ockwell, les habitants du quartier de Catford refusent catégoriquement de parler. Et alors que leur unique témoin est retrouvé assassiné, Arrowood et Barnett réalisent l’ampleur de la machination qu’ils sont sur le point de mettre au jour…

MICK FINLAY est né à Glasgow. Entre autres métiers, il a travaillé dans un cirque itinérant, a été garçon boucher, portier, et a occupé diverses fonctions à la National Health Security et dans les services sociaux. Il enseigne aujourd’hui la psychologie et vit à Brighton avec sa famille.

Origine

Flag-ETATS-UNIS

Éditions HarperCollins
Date 9 mai 2019
Traduction Patrick Imbert
Pages 420
ISBN 9791033903239
Prix 7,90 €

L’AVIS DE CATHIE L.

L’affaire Birdie Barclay, second opus de la série consacrée au détective privé Arrowood, The Murder Pit dans la version originale parue en 2018, a été publié par les éditions HarperCollins France en 2019. Le premier roman de la série, intitulé Arrowood, signe l’acte de naissance de ce personnage enquêteur aussi atypique et peu sympathique que son concurrent Sherlock Holmes, mais de façon différente.

L’histoire est racontée à la première personne par Barnett, l’ami fidèle d’Arrowood, tout comme Watson racontait les exploits de Sherlock Holmes. Le fil rouge de L’affaire Birdie Barclay est d’ailleurs les nombreuses allusions à Holmes qu’Arrowood, quoiqu’il en dise, envie quelque peu : « …Ce charlatan a simplement inventé son diagnostic, gronda-t-il en tournant brutalement la page. Immédiatement, ses sourcils se froncèrent davantage, un grognement monta du fond de sa gorge. Je jetai un coup d’oeil au journal pour voir ce qui le perturbait. Lord Saltire retrouvé sain et sauf. Sherlock Holmes résout le mystère. « Le meilleur détective de tous les temps », déclare le duc d’Holdernesse. » (Page 34)… « Holmes travaille sur des indices physiques, il se sert de sa fameuse logique, mais j’ai constaté de mon côté que beaucoup d’affaires ne présentent pas d’indices. Il faut alors étudier les gens. Et les gens ne sont pas logiques, précisément. leurs émotions ne sont pas logiques, Pour élucider ces affaires, il faut connaître ces personnes. » (Page 59).

L’intrigue

Depuis six mois qu’elle est mariée au fermier Walter Ockwell, Birdie Barclay, jeune femme déficiente mentale qui agit exactement comme on le lui demande, n’a donné aucun signe de vie à ses parents. Craignant que sa belle-famille l’empêche de les voir, ils engagent Arrowood afin qu’il mène une enquête.

Il semblerait que la famille Ockwell la manipule, voire la maltraite, mais dans quel but? Cela aurait-il un rapport avec la déchéance de la ferme depuis la port du patriarche ? Pour autant, les parents de la jeune femme semblant eux aussi cacher quelque chose. Pourquoi affirment-ils vivre dans leur maison depuis cinq ans alors qu’il n’y ont emménagé que deux mois plus tôt ?

Plus Arrowood essaie de creuser l’affaire, plus le mystère s’épaissit. Où est passée la vieille madame Gillie, disparue subitement après avoir renseigné le détective sur d’éventuelles disparitions d’enfants de la ferme? Et pourquoi le sergent Root, policier du village, refuse-t-il d’enquêter sur cette disparition inquiétante alors que les indices disent clairement qu’il lui est arrivé quelque chose de fâcheux ?

Pourquoi les Barclay mentent-ils à propos de leur situation et du mariage de Birdie ? Quel sombre secret dissimulent-ils ? Norman et Arrowood vont devoir faire preuve d’opiniâtreté et de ruse pour démêler le faux du vrai dans cette affaire complexe.

Les décors du roman bénéficient de descriptions succinctes mais soignées, parfois très évocatrices, reconstituant le Londres de la fin du XIXe siècle :

Pub Willows, QG d’Arrowood: ce n’est pas l’endroit le plus raffiné du monde mais Arrowood et Barnett y ont conduit bon nombre de leurs affaires, et la propriétaire, Rena Willows, a un faible pour le détective.

Catford: ancien village agricole rongé peu à peu par Londres, envahi par de nombreux chantiers de construction : « dans la rue principale, après les petites maisons qui jouxtaient la gare, de grosses villas poussaient comme des champignons; habitées par des commerçants prospères ou des hommes d’affaires négociant au centre ville. Les zones les plus pauvres étaient repoussées dans l’ombre des entrepôts du tram et de la forge, et les familles de laboureurs y vivaient dans des cabanes pouilleuses et humides… » (Page 23).

Ferme Ockwell : « Deux granges, une étable, quelques abris en tôle ondulée rouillée effondrés, et de l’autre côté une vaste demeure. Tout semblait délabré (…) Un tas de crottin grand comme une calèche reposait contre l’un des cabanons…Tout semblait à moitié abandonné: la boue mouchetait les murs jusqu’au toit. Les cheminées étaient fissurées, tordues. Pourri par plaques entières, le chaume semblait déchiqueté. » (Pages 26-27)

Reconstitution du sud de Londres de l’époque: ville populeuse dont les rues grouillaient de fiacres, souvent la proie d’un brouillard pénétrant…un quartier pauvre dont certains bâtiments servaient d’asiles de nuit.

Le + : très au fait des méthodes de l’époque pour soigner les « fous » : « Les surveillants savaient maîtriser des forcenés, c’était même leur métier, on les sélectionnait pour ça. J’avais entendu parler des traitements qu’ils faisaient subir à ces malheureux pensionnaires, dans un de ces endroits. » (Page 190)… la façon dont ils étaient considérés : « Ils ne ressentent pas les choses comme nous…Leurs sens sont comme engourdis. Vous savez que leur cerveau fonctionne à peine en cas de froid ? Le meilleur endroit pour lui, c’est un asile, ou une ferme, un endroit où on peut le contrôler. » (Page 206).

L’affaire Birdie Barclay recèle tous les ingrédients qui font un bon polar historique : le sens de la mise en scène, des scènes d’action bien huilées, des décors évocateurs, une époque minutieusement reconstituée, des personnages bien campés. Un roman qui se lit tout seul tant son propos et la manière de la traiter sont passionnants.

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