On s’attache, on a peur, on ressent du désir, on goûte la vengeance et la passion, Nymphéas noirs de Michel Bussi est brillant.
Présentation Éditeur
Prix Michel Lebrun (2011)
Le jour paraît sur Giverny. Du haut de son moulin, une vieille dame veille, surveille. Le quotidien du village, les cars de touristes… Des silhouettes et des vies. Deux femmes, en particulier, se détachent : l’une, les yeux couleur nymphéas, rêve d’amour et d’évasion ; l’autre, onze ans, ne vit déjà que pour la peinture.
Deux femmes qui vont se trouver au coeur d’un tourbillon orageux. Car dans le village de Monet, ou chacun est une énigme, ou chaque âme a son secret, des drames vont venir diluer les illusions et raviver les blessures du passé…
Origine | |
Éditions | Presses de la Cité |
Date | 20 janvier 2011 |
Éditions | |
Date | 5 septembre 2013 |
Pages | 492 |
ISBN | 9782266222372 |
Prix | 7,95 € |
L'avis de Samuel DELAGE
Si Claude Monet était encore de ce monde, il aurait aimé ce livre. Ses Nymphéas de Giverny nous parlent sur leurs toiles, et tissent aussi des intrigues imaginaires saisissantes. Dans ce roman de Michel BUSSI, trois femmes, trois destins, tous unis, pour le meilleur comme pour le pire. Orchestrée d’une main de maître, cette histoire est un puissant cocktail d’émotions au fil des pages.
On s’attache, on a peur, on ressent du désir, on goûte la vengeance et la passion, ce livre est brillant. Une seule envie, l’offrir aux gens qui nous entourent pour partager ce que le roman sait donner de meilleur dans notre monde… évasion assurée.
L'avis de Justine
Michel Bussi est un auteur dont j’entends parler depuis des mois, et dont je vois les livres en librairie depuis encore plus longtemps ; mais jusque Nymphéas noirs, je n’avais jamais rien lu de lui. Cette erreur est désormais réparée ☺
Il nous plonge ici dans une enquête qui se déroule à Giverny, le village dans lequel Monet a passé la fin de sa vie, et où il a peint notamment sa série des Nymphéas. Un médecin du village, qui cherchait à acquérir un des fameux Nymphéas (et qui trompait sa femme à tour de bras), est retrouvé mort dans un cours d’eau. Deux flics sont dépêchés sur les lieux, tandis qu’une vieille habitante scrute tout ce qui se passe de chez elle (et elle semble en savoir beaucoup) et qu’une fillette de 11 ans peint un tableau pour un concours de jeunes talents. Un des deux flics s’amourache de l’institutrice du village, dont le mari est l’un des principaux suspects de l’enquête…
Ce livre est très particulier. Michel Bussi alterne entre une narration à la première personne (la vieille dame) et un narrateur externe (l’enquête). Il nous offre différentes histoires parallèles (la vieille dame, les deux inspecteurs, la fillette…) avec donc différents points de vue, et on attend le moment où tout va enfin faire sens, le moment où ces intrigues apparemment séparées ne feront plus qu’une.
Je retiendrai surtout deux passages de ce roman : le prologue et les 50 dernières pages. Le prologue est vraiment bien fichu, et j’ai beaucoup aimé l’ambiance « conte / énigme » qui s’en dégageait, et qui instaure une ambiance d’attente pour la suite, gardant le lecteur dans l’expectative constante. Quant aux 60 dernières pages, concrètement, elles font tout le livre. Pendant toute ma lecture, je dois bien avouer que j’attendais d’en savoir plus, j’attendais l’explication, j’attendais qu’il se passe quelque chose. Et même si la fin est clairement à la hauteur – et même plus, puisque franchement je ne m’attendais pas à ça et j’ai vraiment été scotchée, retournée, bluffée par ce twist, je trouve ça dommage de m’être presque ennuyée pendant plus de 400 pages. C’est le genre d’histoire à la « 6ème sens » : une fois qu’on a l’explication finale, on repense à plein de trucs et on se dit « ah ben d’accord, c’est logique alors ! ».
L’ensemble du livre et de l’enquête est peu rythmé, limite contemplatif (ça fait un drôle d’effet quand on lit une enquête sur un meurtre), et d’un côté j’ai vraiment aimé découvrir Giverny et son ambiance bucolique par l’intermédiaire du livre, mais en même temps, je m’attendais à autre chose pour ces 400 première pages. Le twist final est excellent, mais le reste du livre ne m’a pas scotchée comme je l’espérais. L’enquête avec seulement deux flics dépêchés à Giverny (et dont l’un tombe amoureux d’une presque suspecte), ça ne m’a pas paru crédible du tout, ça m’évoquait quelque chose de très désuet, très suranné (un peu comme si j’avais regardé une vieille série policière ringarde, ou un vieux tableau…). Et puis les dialogues entre les deux enquêteurs me paraissaient franchement artificiels. Après coup, je me rends compte que c’était voulu par l’auteur : comme je l’ai écrit plus haut, tout prend son sens avec la fin. Mais n’empêche que je regrette le peu d’intérêt de l’enquête.
Je suis contente d’avoir enfin découvert cet auteur, et je lui tire mon chapeau pour l’atmosphère qu’il a su rendre dans Nymphéas noirs (celle d’un petit village coincé dans le souvenir de ses anciennes peintures… le village en devient une peinture lui-même), ainsi que pour la fin vraiment fabuleuse. Mais je trouve dommage que les 400 premières pages ne soient pas aussi accrocheuses que les 60 dernières (même si avec la fin, ça devient logique). Je suis suffisamment intriguée pour avoir envie de découvrir d’autres livres de l’auteur, mon prochain sera « Un avion sans elle » qui est déjà dans ma PAL ^^
L'avis de Christophe Dubourg
« Nymphéas noirs » est un roman qui prend son temps en nous embarquant à travers Giverny avec une délicatesse à l’image de ses tableaux : Précieuse.
Le récit déroule son intrigue à un rythme qui frise l’indolence ; ce qui ici n’est pas une critique mais au contraire une qualité qui participe grandement au plaisir procuré par la lecture. C’est un livre d’atmosphère au charme un peu suranné (pas moisi, hein !) plutôt qu’un « page turner » (quoique), un roman où les personnages prennent le temps d’exister pleinement, un récit qui, pour ma part, m’a fait penser à certains romans plus anciens.
Ainsi, les descriptions sont nombreuses mais jamais pesantes, elles sont même pour moi le cœur du livre et contribuent largement au plaisir ressenti. Après, tout est affaire de ressenti et « Nymphéas noirs » n’y échappe clairement pas tant l’histoire et le rythme sont particuliers… le roman de Michel Bussi pourra laisser certains amateurs de roman noir sur le carreau mais c’est une proposition différente à laquelle il nous convie.
Amateurs de gore, de thriller pur et dur, passez votre chemin… ou plutôt non, laissez-vous tenter et prenez le bus pour Giverny. Un voyage différent certes, mais un voyage « polardeux » tout aussi plaisant…
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
[…] + de chroniques […]
[…] Nymphéas noirs – 2011 – Ce roman vient d’être adapté en bande dessinée. […]