- Éditions Albin Michel le 31 janvier 2018
- Editions Le Livre de Poche le 27 mars 2019
- Pages : 272
- ISBN : 9782226398918
- Prix : 18,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Fuir leur petite ville du Midi, ses lotissements, son quotidien morne : Jo et Céline, deux sœurs de quinze et seize ans, errent entre fêtes foraines, centres commerciaux et descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues de la région. Trop jeunes pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon.
Mais, le temps d’un été, Céline se retrouve au cœur d’un drame qui fait voler en éclats la famille et libère la rage sourde d’un père impatient d’en découdre avec le premier venu, surtout s’il n’est pas « comme eux ».
L’été circulaire est un roman âpre et sombre, portrait implacable des « petits Blancs », ces communautés périurbaines renfermées sur elles-mêmes et apeurées. L’écriture acérée, la narration tendue imposent d’emblée le talent de Marion Brunet.
L’AVIS DE HÉLÈNE B.
Très intriguée par le début, me demandant, où cette intrigue allait mener, j’ai découvert un roman sociétal dans lequel l’orgueil d’un père va conduire à l’acte ultime. Ce roman noir est d’un incroyable réalisme et dresse sans vergogne le portrait d’une société patriarcale bien ancrée dans les mœurs.
Céline a 16 ans, elle est insouciante , immature et est surtout enceinte. Elle vit dans le sud de la France près de Cavaillon avec sa sœur cadette Jo et ses parents.
Le début du roman n’épargne pas la sensibilité du lecteur puisque le père répond à la grossesse de sa fille par une salve de coups au visage. Bravo Marion Brunet, vous avez réussi à rendre ce personnage détestable dés le début. Sa femme, Séverine, se soumet à la dureté de son mari. Sa passivité fait d’elle une simple spectatrice des événements qui l’entourent.
SI le début du roman décrit surtout les relations tendues entre les personnages, le drame n’arrivera que plus tard dans l’intrigue et vous glacera le sang par la violence physique et psychologique qu’il engendre.
La réussite de ce roman tient à plusieurs éléments, il y a bien entendu la qualité d’écriture de Marion brunet qui ne ménage jamais le lecteur par sa crudité. Il y a également cette attente qui s’étire tout au long du roman, un peu comme si la chaleur provençale pesait sur le lecteur comme un couvercle sur l’eau qui bout. On attend quelque chose, on sait que quelque chose va arriver, sans que rien ne soit précis. Et puis tout à coup, le couvercle saute, l’eau déborde, le drame a lieu.
Un personnage se distingue dès le début , il s’agit de la cadette Jo qui semble plus hardie et intelligente que le reste de la famille. Sa maturité contraste très rapidement, c’est elle qui jouera le rôle de la mère auprès de sa sœur Céline jusqu’à l’accouchement. Ses yeux vairons étonnent et effraient aussi, son caractère indépendant et froid lui permettent de faire souvent les bons choix.
Le sexisme, l’alcoolisme, le racisme et la vengeance sont les quatre éléments sur lesquels est construit ce roman. Chercher un responsable sans comprendre que la réponse est évidente et si proche, déverser toute sa haine sur un innocent , ce roman peint une société engluée dans des préjugés qui préfère rejeter ses fautes sur les autres. Elle dénonce aussi une société régie par l’envie, l’argent et la jalousie.
L’été circulaire est percutant, effrayant, cynique et plaît par sa galerie de personnages et sa critique sociétale. Marion Brunet signe là un roman d’une grande lucidité sociale et psychologique.
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