Notre monde vit une époque trouble et devant de telles alliances, nous ne pouvons que trembler.
PRÉSENTATION ÉDITEUR
De terribles attentats commis par des fous d’Allah frappent le monde occidental, faisant des milliers de victimes. Juste avant le début de cette vague de terreur, le père de l’archéologue Pierre Cavaignac a été assassiné. C’est sa dernière découverte qui lui a coûté la vie. Aidé de sa partenaire Marjolaine Karadec, Pierre se lance dans un jeu de piste semé de cadavres, sur les traces d’une conspiration remontant aux heures les plus sombres de l’Histoire et à l’alliance entre Hitler et Husseini, le mufti de Jérusalem. Avec l’aide des services secrets et de nombreux frères maçons, Pierre et Marjolaine doivent à tout prix arrêter une redoutable terroriste fanatique. Son objectif : s’emparer d’un objet légendaire qui pourrait fédérer tous les musulmans, la Lance de Mahomet…
L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT
Cela faisait longtemps que je voulais lire les romans de l’auteur, spécialiste de l’histoire des religions et libraire de profession.
Ses sujets de prédilection font partie de mes envies de lecture (pour avoir déjà effleuré le sujet avec d’autres auteurs, amateurs du genre) et un jour ou l’autre, il fallait que je m’y colle. La lecture de son second roman des aventures du couple d’enquêteurs-archéologues que sont Pierre Cavaignac et Marjolaine Karadec, par une auteure dont j’ai une très grande admiration, fut décisive et m’a fortement motivé.
Alors ce fut fait : je me suis collé à la lecture du second roman de Jean-Luc Aubarbier avec ce « Testament noir » qui au vu du sujet, promettait un roman d’aventures fort sympathique et au contexte historique plus que troublant : entendez donc, on allait parler dans ce roman de l’alliance incroyable entre le fondateur du nazisme et le mufti de Jérusalem… l’alliance entre l’Allemagne nazie et les fondamentalistes islamistes pendant la seconde guerre mondiale.
J »avais déjà lu quelque chose à ce sujet dans un précédent roman (pas un polar par contre) et retrouver cette alliance plus qu’improbable dans le second roman de l’auteur, libraire de son état, m’avait donné l’eau à la bouche. Ajoutez à cela, un soupçon d’ésotérisme, l’introduction des francs-maçons, et des voyages dans le monde entier et je ne pouvais qu’être forcément ravi de me plonger dans ma lecture.
On retrouve donc dans ce second roman, le couple Cavaignac-Keradec, archéologues de profession, qui vont être confrontés tous les deux à l’inimaginable : stopper avec l’aide des services secrets américains une dangereuse terroriste (oui vous avez bien lu, UNE terroriste) prête à mettre le monde occidental à feu et à sang, pour instaurer la peur et la suprématie prochaine de l’Islam comme première puissance mondiale. Cette terroriste recherche un objet particulier : une lance qui aurait appartenu à Mahomet, la fameuse lance qui, dit-on, aurait percé le flanc du Christ sur la croix. Appelée la Sainte-Lance, elle fait l’objet de convoitises depuis plusieurs décennies (et même Hitler l’a, du moins le pense t-il, eu en sa possession). Cette lance permettrait la victoire suprême à celle ou celui qui l’a possèderait.
Enquêtant sur l’assassinat tragique de son père, qui avait caché bien des choses sur son passé à son propre fils, Pierre Cavaignac, va avec sa compagne, braver tous les dangers pour stopper cette terroriste, et retrouver la fameuse lance.
Quel excellent plaisir de lecture j’ai eu en refermant ce livre : j’ai retrouvé ce que j »aime dans ce type de littérature : de l’aventure, du mystère, sur fond historique (le récit d’ailleurs s’articule entre moments passé et présent, au terme des chapitres qui composent les pages de ce roman) et une excellente intrigue, le tout bien mené avec un excellent suspens et de bons rebondissements où on tremble suffisamment pour nos deux héros et les personnages de ce roman d’aventures. Ce nouveau roman de Jean-Luc Aubarbier, m’a fait penser à ceux d’un auteur US que j’aime beaucoup : Steve Berry (dont vous pouvez retrouver les chroniques de ces derniers romans sur Zonelivre). Entre l’auteur US et le romancier français, on retrouve la même façon d’écrire, de relater des évènements historiques et de mélanger le tout pour nous concocter un excellent moment de lecture.
Même si j’ai trouvé le roman un peu court (et une fin « un chouia » vite expédiée) j’ai pris un immense plaisir à découvrir l’écriture de l’auteur et surtout d’avoir appris un tas de choses que j’ignorais totalement sur l’alliance entre le nazisme et l’islamisme : même si ces deux doctrines sont au final différentes, elles reposent malgré tout sur la même perspective : semer la terreur et la mort pour assoeir une volonté de rationalisme à travers le monde…
Notre monde vit une époque trouble et devant de telles alliances, nous ne pouvons que trembler.
Prenez toutefois du plaisir à lire ce roman, même si celui ci n’est qu’une fiction, son réalisme au sein d’un roman d’aventures archéologiques et ésotériques, fait froid dans le dos. Il nous apprend encore plus sur la noirceur de l’homme, toujours prêt à éliminer son prochain, pour une quelqueconque idéologie.s
L’AVIS DE CATHIE L.
Le testament noir a été publié par les éditions City en janvier 2016 puis en version poche en 2017. Le style est alerte et efficace, les chapitres courts donnant un rythme trépidant au récit, relayé par une puissance d’évocation très suggestive :
« L’endroit évoquait pour lui le dernier cercle de L’Enfer de Dante: des spectres décharnés, enveloppés d’une robe de chambre mal fermée sur un pyjama ou une chemise de nuit tirebouchonnée, le frôlaient sans le voir; des ombres assoupies, plus mortes que vives, s’avachissaient sur une banc. Parfois, un de ces fantômes l’interpellait en lui agrippant le bras, ce qui lui causait une terreur intime. » (Page 265).
Le récit est construit selon des allers-retours entre passé et présent, le lien entre les deux étant l’archéologie, en un tumultueux jeu de piste.
Les thèmes : terrorisme, Croisades et Guerre Sainte, fanatisme religieux, théorie du complot => Le testament noir aide à comprendre la situation actuelle du Proche-Orient sous l’éclairage de l’héritage historique et religieux.
L’intrigue
10 septembre 2001. Le père de Pierre Cavaignac est assassiné au lance-roquettes à San Diego où il s’est installé dans les années 1970, après avoir quitté la mère de Pierre. Vengeance ? Exécution ?
1920. Mission confiée par les Anglais à Joseph Birenbaum : surveiller le Proche-Orient, tout en continuant à travailler pour les services secrets des Juifs de Palestine.
Pierre, alors qu’il se trouve aux USA suite aux décès de son père, est brutalement arrêté par la CIA qui le croit impliqué dans les attentats du 11 septembre. Pourquoi ? Qui était réellement son père ?
1921. Une seconde mission est confiée à Joseph : « La poudrière du Proche-Orient menaçait à tout moment d’exploser. Joseph Birenbaum s’était établi à Safed, sa ville natale, au nord de la Galilée… On lui avait assigné pour mission de surveiller le leader musulman Hadj Amine al-Husseini, à l’ambition démesurée et qui avait de mauvaises fréquentations. » (Page 62).
Difficile pour Pierre de trouver des réponses à ses questions dans un contexte de guerre contre les terroristes. Les événements se précipitent pour Pierre et Marjolaine qui se retrouvent embarqués dans une course poursuite qui, dans un premier temps, les mènera au Mexique. De retour en France, Pierre va devoir « mener de front la recherche de la relique ou des morceaux qui la constituent, et la quête du passé » de son père.
Les lieux
Dans un style toujours sobre et efficace, Jean-Luc Aubarbier brosse des décors en quelques mots :
« Ils pénétrèrent dans Tijuana, ville informe et tentaculaire, où cent mille Mexicains attendaient chaque jour de pouvoir franchir la frontière des Etats-Unis… Les rues grouillaient de touristes arrivés par le tramway rouge qui reliait San Diego et Tijuana. » (Pages 81-82).
Contexte historique: 1920 : période trouble d’agitation politique et religieuse avec en fond la montée du nazisme, des radicalismes, des nationalismes, du sionisme revendiquant la Palestine libre :
« Le démantèlement de l’empire Ottoman a créé des tensions insoutenables entre les différentes communautés : Turcs, Grecs, Arméniens, Kurdes, Arabes, Juifs…Nous nous disputons les dépouilles, entre Français et Anglais, sans voir le dégoût causé par notre voracité. Arabes et Juifs sont prêts à se sauter à la gorge alors que l’harmonie régnait entre eux depuis des siècles. » (Page 25)…
« Husseini prêchait l’indépendance de la Palestine, ce que Joseph pouvait comprendre, mais aussi la haine des Juifs et des démocraties. La rébellion agitait la vieille cité. La dizaine de morts causées par les émeutes de Nabi Moussa lui avait valu une condamnation… Le gouvernement britannique ne pouvait se passer bien longtemps d’un individu aussi important, qui faisait la pluie et le beau temps au sein du monde arabe. » (Page 63).
En conclusion
Certaines péripéties sont un peu exagérées comme dans les films américains où le héros s’en tire toujours d’une manière rocambolesque, ce qui ne retire rien à l’attrait de ce nouvel opus des aventures de Cavaignac et Karadec… riche en rebondissements et en scènes d’action.
Le + : fouilles archéologiques de Pierre et Marjolaine ancrées dans le contexte historique servant de base à l’intrigue, évoquée de manière didactique tout en étant vivante.
Un polar à mi-chemin entre le thriller et le roman d’espionnage vraiment passionnant qui se lit d’une traite. Jean-Luc Aubarbier, grâce à son talent de conteur, prouve encore une fois qu’il est possible de se cultiver tout en se divertissant.
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