Rencontre avec l’auteur de roman policier Gilles Delmotte pour son roman « Un tueur en héritage », premier tome de la trilogie « Nom de code », paru aux éditions Pavillon Noir en mai 2018
Jérôme PEUGNEZ : Bonjour, Gilles Delmotte, pouvez-vous me décrire votre parcours ?
Gilles DELMOTTE : Mon parcours professionnel débute dans l’aviation. Je suis pilote depuis l’âge de 18 ans avec toutes sortes d’expériences aéronautiques derrière moi. Du travail aérien aux avions de ligne, des compagnies familiales à Emirates Airline, j’ai maintenant plus de 17000 heures de vol. En parallèle à cette carrière scientifique, je suis un grand lecteur, féru d’aventure et de nouvelles découvertes.
JP : Comment vous est venue l’envie d’écrire ? À quelle période ?
GD : Très jeune, vers 12 ans. J’écrivais des récits d’aventures dans mes cahiers scolaires. Les railleries de mes amis d’enfance m’ont poussé à faire autre chose. Vers la trentaine, j’y suis naturellement revenu. Difficile de dire pourquoi ou comment, ce fut plus une sorte d’instinct qui dicta ma conduite.
JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?
GD : Jules Verne, Barjavel, Alain-Fournier et plus simplement les bibliothèques vertes.
JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)
GD : Nom de code est une trilogie de 1500 pages mettant en scène une dizaine de personnages. Pour que l’intrigue reste compréhensible, j’ai découpé chaque chapitre avec soin et clarté, chaque acteur doit être facilement identifiable, tout comme le décor qui l’entoure. J’ai beaucoup travaillé sur l’arborescence du scénario pour que chaque scène s’insère dans l’ensemble comme une mécanique de précision. À la fin, j’avais un millier de lignes résumant chaque paragraphe jusqu’au dénouement final. Alors seulement, j’ai commencé à écrire. De manière surprenante, l’histoire a peu changé par la suite, contrairement aux personnages qui ont pris vie dans le texte et m’ont forcé à les faire évoluer.
Je travaille entre 1 et 3 heures par jour, mais il m’arrive de travailler de 6 à 8 heures par nuit.
JP : Quelle est la genèse de votre roman « Un tueur en héritage » ?
GD : Un goût pour la politique, l’histoire et le pouvoir avec toutes les dérives qu’il implique. Nom de code, c’est l’éternelle malédiction qui frappe l’humanité, comme la chute de Rome ou l’été 1788. C’est l’association de richesse et de pouvoir qui se mêlent à l’usure du temps pour délivrer un cocktail explosif de corruption, d’abus de pouvoir et parfois même d’assassinat.
Voilà la genèse d’un tueur en héritage, des magnats pourris qui chassent un pauvre type qui ne se laisse pas faire. Il a suffi du décor sinistre d’une ville fantôme du Nevada pour que l’étincelle jaillisse. J’y ai vu un homme pris d’assaut par des forces invincibles. Le reste s’est mis en place naturellement.
JP : Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?
GD : La plupart en fait. Un tueur en héritage tourne autour de l’espionnage et du piratage informatique. Nombre d’événements du livre sont tirés de faits réels, allant du piratage du Pentagone par Gary McKinnon à l’affaire Wikileaks de Julien Assange. Côté pouvoir, on trouvera des similitudes avec les assassinats politiques du régime russe ou avec l’immense richesse accumulée par les faucons des présidents américains. Dick Cheney, vice-président de Bush, impliqué financièrement et politiquement dans la guerre en Irak en est le parfait exemple.
JP : Le parcours a-t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?
GD : Long oui, difficile, je dirai non. Écrire un premier roman n’est pas une entreprise facile et les challenges sont nombreux. On ne peut s’embarquer dans une telle aventure sans anticiper difficultés, échecs et frustrations. Mais la force de l’âme humaine se cache dans sa résilience. Disons que je m’attendais à ce que j’allais endurer et puis dans ma fonction de pilote, abandonner n’est pas de mise.
JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de votre roman ?
GD : Jusqu’à présent, les retours ont été très positifs. La plupart ont beaucoup accroché ce qui m’a beaucoup touché.
JP : Quand sortira le tome 2 de votre trilogie « Nom de Code » et avez-vous d’autres projets ?
GD : En mars 2019. Il y a un long travail éditorial pour s’assurer de la cohérence de l’ensemble et de corrections finales. Tout comme les éditions Pavillon Noir, je suis perfectionniste donc tout cela prend du temps.
Je travaille déjà à ma prochaine aventure, un roman historique en deux tomes, une chasse au trésor qui tourne très mal.
JP : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) À part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?
GD : Je suis photographe avec une spécialité pour le paysage panoramique. Il y a quelques années, j’ai monté une compagnie de photo d’art qui a organisé une dizaine d’expositions à Dubai. Je prenais des clichés du haut d’immeubles en construction, parfois dans des conditions scabreuses, mais les photos ont très bien marché. Vous pouvez les voir sur mon site : gillesdelmotte.com
JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?
GD : Sœurs de Bernard Minier. Effondrements de Morant, mais aussi Michael Connelly, Meg Gardiner. Sans oublier Le mur dans la peau de Luce Marmion.
JP : Une bande-son pour lire en toute sérénité votre roman ? À moins que le silence suffise ?
GD : Un tueur en héritage se situe dans l’Amérique contemporaine. C’est l’histoire violente de personnages déchirés et de vies disloquées. Pop et rock classique lui colleront à la peau.
JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?
GD : Le plus simple reste de me retrouver sur Facebook où je me ferai un plaisir de vous répondre.
JP : Merci, Gilles Delmotte, d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
GD : Tout le plaisir est pour moi. À bientôt !
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