Interview de l’auteur Philippe SAVIN

Flag-FRANCE
Philippe Savin

Au cours de nos rencontres sur les salons et nos échanges sur le net, nous avons constaté que nous avions beaucoup de goûts en commun que ce soient littéraires ou cinématographiques.

Quand il nous a parlé de l’écriture de son premier roman, nous pouvions que le soutenir !

Et le résultat a été à la hauteur de mes attentes. Découvrez qui se cache derrière le livre « Je serai toujours là »…

Lucie Merval : Bonjour Philippe, c’est ton premier roman. Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi, ton parcours, tes passions ?

Philippe Savin : Bonjour Lucie, j’ai 47 ans et je vis dans le Gard. J’ai longtemps travaillé dans une agence de publicité avant de rejoindre la grande distribution, secteur textile. Aujourd’hui je commence ma carrière d’écrivain, un rêve qui devient réalité. J’aime le cinéma, les séries TV comme « Les Revenants », « Braquo », et la littérature noire.

Comment est venue l’envie d’écrire ? Quand as-tu vraiment décidé de franchir le pas ?

Je crois que j’ai toujours écrit. Adolescent, Je m’enfermais dans une pièce au sous-sol de la maison familiale et je créais des bandes-dessinées (scénarios et dessins). J’aimais déjà les histoires sombres et mystérieuses. Je passais des nuits entières à mettre en images ces histoires puis lorsque j’étais satisfait du résultat, je les envoyais au journal Métal Hurlant. Doug Headline, le futur réalisateur de « Brocéliande » et qui travaillait à l’époque au magazine me répondait par un « c’est bien mais continue de travailler, accroche toi ! » J’ai toujours suivi ses conseils. Lorsque j’ai découvert l’univers de Stephen King au travers de ses écrits et des adaptations cinématographiques de ses livres, ce fut une vraie révélation. J’ai découvert par la suite William Peter Blatty avec L’exorciste et Légion. Thomas Harris et son Dragon rouge, puis son roman culte : Le silence des agneaux. Mais la grande révélation fut celle de James Ellroy avec son formidable roman : Le Dalhia Noir. Un roman que j’ai littéralement dévoré. Le livre refermé, j’ai dit : je veux devenir écrivain. Je veux écrire des histoires sombres, à la fois terrifiantes et émouvantes.

Peux-tu nous expliquer la genèse de « Je serai toujours là » ? A la lecture de ton livre, outre l’intrigue rythmée, le suspens, j’ai ressenti beaucoup d’amour (l’amour de ce père pour sa fille mais aussi celui de Prieur et sa femme malgré les épreuves..). Peux-tu nous en parler ? C’est aussi ce que tu voulais faire passer ?

Dès le départ, je voulais écrire l’histoire d’une disparition, l’histoire de l’amour d’un père pour sa fille. Un père qui recherche sa fille disparue et qui serait prêt à tout pour connaitre la vérité, avec cette terrible angoisse qui ne le lâcherait pas de tout le roman : Sa fille est-elle toujours en vie ? Mais aussi : A-t-elle quelque chose à voir avec la mort de sa meilleure amie ? Est-elle victime ou complice ? Nathan Prieur connait-il vraiment sa fille ? J’aimais cette idée-là. Je trouvais le thème fort. L’écriture de ce roman est très vite devenue captivante. Je pensais à mon histoire en permanence, j’y pensais lorsque je me couchais, lorsque je me levais, lorsque je mangeais. Tout le temps.

Quel a été ton modus operandi de travail ? (Rythme de travail, construction…) Un point primordial, connaissais-tu la fin (scotchante) dès le départ ?

J’écris le soir après ma journée de travail, entre 20h et 01h du matin. Mon rythme de travail est vraiment lié aux contraintes de mon autre vie professionnelle. C’est un peu compliqué.

Avant de commencer à écrire le premier chapitre, j’ai une idée précise de la direction que je veux donner à l’intrigue. Mais je ne fige rien. Je veux garder un sentiment de liberté qui m’est nécessaire pour construire mon roman. Il faut presque que je sois surpris par ma propre histoire. Il faut que je ressente les mêmes émotions que le lecteur quand il découvre l’histoire. Mais bien évidemment il est primordial de rester toujours cohérent avec le déroulement de l’intrigue, le caractère des personnages. Depuis le début je savais comment « Je serai toujours là » allait finir. Je voulais cette fin. Lorsque je commence un roman je veux le finir le plus rapidement possible. Une illusion car de toute manière je sais que je vais y revenir pendant de longs mois après avoir écrit le mot fin. Un long travail avant que je puisse dire, c’est efficace. Mais c’est l’étape que je préfère. L’histoire est créée. Il suffit juste de l’améliorer le plus possible. Avec une seule idée en tête, elle doit être efficace et réaliste. Il faut croire en son histoire, en ses personnages. Pendant la phase d’écriture, je reviens souvent en arrière pour ajouter l’idée d’un nouveau chapitre sans forcément l’écrire à ce moment-là, ou pour ajouter un détail sur le caractère d’un personnage, sur son physique, sur un lieu où se déroule l’action, sur un dialogue. Je rajoute ainsi des passages, des phrases, corrigeant des mots. Choisissant celui qui sonnera le mieux. Qui frappera le mieux. Je relis souvent les dialogues à haute voix pour voir si ça sonne juste.

Les personnages de ton livre sont-ils inspirés de proches ? Quelle est la part de toi dans ce livre ? Le choix des prénoms (il faut dire qu’un des personnages principaux s’appelle Lucie ;-)) ?

Les nombreux personnages qui traversent mon roman « Je serai toujours là » ne sont pas inspirés par des proches. Par contre j’observe souvent les gens qui m’entourent lorsque je prends un café dans une brasserie et les individus au comportement un peu étranges que j’y croise me servent à créer mes personnages. Je note immédiatement leurs petits défauts, leurs réflexions sur un petit carnet qui ne me quitte pas. L’inspiration vient des livres, des films mais aussi de l’actualité. En fait elle vient un peu de partout à la fois. Pour écrire « Je serai toujours là » j’ai passé des nuits entières à revoir sur le net des émissions consacrées aux grandes affaires criminelles. Des nuits peuplées de monstres et de crimes horribles. Je voulais que mon roman soit le plus réaliste possible et pour cela il était indispensable de s’inspirer de la vraie vie, souvent plus dure que celle relatée dans les livres. Pour répondre à ta question sur le prénom choisi pour l’une des jumelles de Nathan Prieur : Le prénom Lucie vient du nom latin Lucia, provenant du mot lux ou lucis, qui signifie « lumière ». Lucie veut se rapprocher de la « lumière » alors que les ténèbres l’enveloppent.

C’est ton premier livre. Trouver un éditeur, c’est parfois le parcours du combattant. Comment cela s’est passé pour toi ?

Lorsque je n’ai plus considéré l’écriture d’un roman comme une simple passion, mais à partir de l’instant où je me suis dit ce travail, je vais l’envoyer à des éditeurs, ce fut assez rapide. J’ai écrit « Je serai toujours là » en 9, 10 mois. Je l’ai envoyé à Ma Editions et quelques jours après j’ai reçu un mail qui me disait que le début de mon roman était prometteur. Et une dizaine de jours après Eric Kalasz (Mon éditeur) souhaitait travailler avec moi. Voilà finalement oui ce fut assez rapide.

Je ne me suis jamais découragé et je crois que j’ai eu raison. C’est d’ailleurs un conseil pour ceux qui veulent être publié : Travaillez sans cesse et accrochez-vous.

Je sais que tu connais des auteurs de romans policiers, t’ont-ils conseillé ?

J’ai demandé des conseils à deux auteurs de romans policiers. L’un est Hervé Jourdain, capitaine de police au 36 quai des Orfèvres, à Paris. Je lui ai posé pas mal de questions sur le travail de la police. L’autre est Bernard Minier qui a fait jouer ses relations dans la police scientifique pour répondre à d’autres questions dont je n’avais pas les réponses. Je voulais que « Je serai toujours là » soit le plus réaliste possible. Proche d’une vraie enquête policière. Un autre ami policier m’a également aidé, par exemple sur le choix des armes.

Aura t’on la chance de retrouver Prieur dans un autre roman ? D’autres projets en cours ?

Je travaille actuellement sur mon prochain thriller. Un roman noir qui devrait sortir en 2015. Il s’agira à nouveau d’une enquête policière mais cette fois-ci menée par un nouveau personnage. Une jeune femme, capitaine de police. Nathan Prieur reviendra dans mon troisième roman, ainsi que quelques-uns des personnages de «Je serai toujours là». Je ne peux pas encore révéler l’intrigue, mais je peux vous dire qu’elle vous plongera au cœur des ténèbres.

Si des lecteurs veulent te contacter, as-tu un site internet, un blog, un Facebook où ils peuvent laisser des messages ?

Oui, www.philippesavin.com où plusieurs liens sont disponibles : Facebook. Ma Editions. Twitters. Etc…

Pour terminer, je sais que tu es un grand lecteur. Quels sont tes coups de cœur littéraires du moment ? (Si tu as encore le temps de lire !)

Je n’ai malheureusement plus beaucoup de temps à consacrer à la lecture mais les romans qui m’ont le plus marqué ces derniers temps sont « Le cercle » de Bernard Minier et « Code 93 » d’Olivier Norek. J’aime aussi l’univers de Donato Carrisi, Franck Thilliez, Barbara Abel, Jean-Christophe Grangé, James Ellroy, Thomas Harris, Sire Cedric, Laurent Scalèse, Pierre Gaulon.

Enfin, rêvons un peu…Si ton livre devait être porté à l’écran, as-tu un réalisateur fétiche ou une idée de qui pourrait l’adapter au mieux ?

Guillaume Canet. J’ai adoré « Ne le dis à personne ». Fouad Benhammou, le réalisateur de « Le village des ombres ». J’ai vraiment aimé ce film, un peu dans le style des productions espagnoles comme l’Orphelinat. Olivier Marchal. J’adore son travail, en tant qu’acteur ou réalisateur. « Je serai toujours là » a été conçu comme un film, alors, oui rêvons un peu.

Merci à Philippe de m’avoir accordé cette interview.

News

Thomas CANTALOUBE : Requiem pour une République

Automne 1959. L'élimination d'un avocat algérien lié au FLN vire au carnage. Toute une famille est décimée.

Le Roman Policier prend son envol

L’aéroport, point de départ... une fois à bord de l’avion... place à l’imagination fertile de nos auteurs de romans policiers…

Sylvain Forge : Veritas

Et vous, que feriez-vous si vous pouviez décrypter les secrets dissimulés derrière le visage de vos proches  ?

Jérémy Wulc : Les loups-garous d’Argentine

Les loups-garous d'Argentine où la grande Histoire croise certaines théories du complot, l’ensemble est bien ficelé et se laisse lire.
Lucie MERVAL
Lucie MERVAL
Lucie Merval est libraire

Thomas CANTALOUBE : Requiem pour une République

Automne 1959. L'élimination d'un avocat algérien lié au FLN vire au carnage. Toute une famille est décimée.

Le Roman Policier prend son envol

L’aéroport, point de départ... une fois à bord de l’avion... place à l’imagination fertile de nos auteurs de romans policiers…

Sylvain Forge : Veritas

Et vous, que feriez-vous si vous pouviez décrypter les secrets dissimulés derrière le visage de vos proches  ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

Votre commentaire
Entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.