Le Projet Bleiberg (éditions Critic), un de mes coups de cœur de 2010 a révélé David Khara. La réédition de son premier roman fantastique Les vestiges de l’aube (éditions Michel Lafon) le confirme parmi les plus grands auteurs français.
Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?
Chaotique et varié me semblent les deux termes les plus appropriés pour décrire mon parcours. Après des études de droit et un passage rapide dans le notariat, je suis devenu journaliste-stagiaire à l’afp avant de bifurquer vers la création publicitaire. Très jeune, j’ai créé une agence de communication que j’ai dirigée de 1993 à 2009.
A l’aube de la quarantaine, après avoir fait le tour de la communication, j’ai eu envie de partir vers d’autres horizons. De multiples hasards ont voulu que ces horizons soient ceux de la littérature…
Comment vous est venue l’envie d’écrire ? A quelle période ?
C’est difficile à dire tant je crois avoir toujours aimé jouer avec les mots. L’idée d’écrire un roman est venue, je crois, en 1995. Je traversai une période personnelle difficile, voire très pénible et j’ai commencé à coucher une histoire sur le papier. C’était une façon de m’extraire du quotidien, du réel. Et puis les choses sont rentrées dans l’ordre et j’ai abandonné l’idée pour me consacrer à mon entreprise. Mais je dirais que cette année-là a été fondatrice d’un désir resté larvé quasiment une décennie par la suite.
Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez vous évoluer vos personnages ?
J’écris systématiquement chez moi, de préférence dans le jardin, et toujours en journée, jamais la nuit. J’ai beaucoup de mal à travailler hors de mon cocon.
Quand je commence un roman, je connais le début et la fin, l’histoire n’est bien souvent qu’un prétexte à mettre en scène des personnages. Ce sont eux qui sont au centre de ma démarche. Je tente de les ciseler, de leur donner une épaisseur qui permette au lecteur de les prendre en affection, ou de les détester. Cela ne fonctionne pas sur tout le monde, et c’est bien normal, mais je rencontre de nombreux lecteurs pour qui mes héros sont très présents bien après avoir refermé le livre.
Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?
Non, je m’astreins à créer mes personnages ex nihilo. Je m’autorise tout au plus des clins d’oeil, des « private joke », mais je ne prends personne comme modèle. C’est vrai autant pour les personnages secondaires que pour les héros de mes histoires.
Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?
Je suis toujours gêné de le dire, mais toute cette aventure fut d’une confondante simplicité. Je suis conscient de ma chance, et pour tout vous dire, j’en arrive à me sentir coupable. A ce jour, tout ce que j’ai écrit a été publié.
Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?
L’épisode le plus marquant date d’une rencontre lors d’une dédicace, il y a environ six mois. Une dame est arrivée et s’est mise à pleurer en me disant que je lui avais rendu le plaisir de la lecture. Je ne savais plus ou me mettre. Ce genre de compliment est inattendu et d’autant plus impactant. D’une façon plus générale, je suis encore surpris par la gentillesse de mes lecteurs lors de nos rencontres. Un sourire est à mes yeux la plus belle récompense du travail effectué. Je ne veux pas déranger, ni gaspiller le temps des gens, et encore moins accéder à une hypothétique gloire. J’écris dans le seul but d’essayer de donner du plaisir, rien d’autre.
Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?
Je suis un gros consommateur de cinéma, tous genres confondus, mes goûts vont de Jacques Tati à John Mac Tiernan en passant par Chabrol et les frères Farelli. Je possède une vaste collection de DVD et Blu Ray. Je suis d’ailleurs très attiré par les aspects techniques du septième art.
Je suis aussi un enfant du jeux vidéo que je pratique avec une certaine assiduité. On me trouve régulièrement en ligne sur PS3, mais je ne vous dirai pas sur quels jeux (rires) !
Quels sont vos projets ?
Je viens de boucler un scénario original avec Alain Berbérian, le réalisateur entre autres de la Cité de la Peur et de l’Enquête Corse.
Cet été, je termine le Projet Shiro, la suite du Projet Bleiberg. Puis viendra le travail sur l’adaptation cinématographique de Bleiberg. Je m’accorderai ensuite une coupure avant de me lancer dans la suite des Vestiges de l’Aube.
Quels sont vos coups de cœur littéraires ?
Je lis peu, voire pas, de publications récentes, essentiellement par manque de temps. Mes grands coups de coeur sont donc pour majorité des classiques, Cyrano, Hamlet, Les Mystères de Paris, ou les Trois Mousquetaires.
Plus proche de nous, je suis un fervent admirateur de Dennis Lehane et RJ Ellory. Ils mettent l’humain au coeur de leur écriture, et cela me parle. R. A. Salvatore m’a également beaucoup marqué par son sens de l’humanité et de la narration dans sa trilogie de l’elfe noir. Il en va de même pour Tracy et Laura Hickman dont « Moi Strahd, Journal d’un vampire » m’a sans doute guidé pour les Vestiges. Bien plus qu’Anne Rice malgré les intentions que l’on me prête parfois. Etrangement, je n’ai pas ou peu de référents dans les genres que j’explore.
Avez-vous un site internet ou un blog où vos lecteurs peuvent laisser des messages ?
Je suis joignable sur facebook, à travers ma page fan David S. Khara. Et j’ai un blog/site internet (www.dskhara.com) par lequel je suis également accessible puisque les messages me parviennent directement. Je peux parfois être un peu long à répondre, mais je finis toujours par le faire !
Merci à David S. KHARA de nous avoir accordé cette interview.
Interview de Lydie P.
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