Interview de l’auteure Lise PRADÈRE

Rencontre avec l’auteure Lise PRADÈRE à l’occasion de son roman « En quête d’Elena » paru aux éditions Iggybook en juin 2017

Lise PradereJérôme PEUGNEZ : Bonjour Lise Pradère, pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Lise PRADÈRE : Je suis née entre lac et montagne à l’époque où il y avait une seule chaîne de télé et pas d’école le jeudi. Comme il n’y avait pas non plus d’activités scolaires j’avais le temps d’inventer des histoires de détective que j’infligeais à ma famille.

J’ai travaillé et travaille toujours en entreprise dans le domaine de la communication et de l’animation de communautés professionnelles. J’ai vécu en Norvège et en Indonésie, ce qui m’a ouvert des portes sur le monde. Je me partage actuellement entre La Défense et la région bordelaise, deux endroits qui m’apportent des expériences de vie différentes et enrichissantes pour mon écriture.

JP : Comment vous est venu l’envie d’écrire ? À quelle période ?

LP : Dès l’enfance, j’ai aimé écrire de petits poèmes. J’ai souvent été « commise d’office » pour rédiger des compliments familiaux. Ce n’est que lorsque ma dernière fille est devenue adolescente que je me suis autorisée à participer à un atelier d’écriture qui m’a permis d’évoluer vers des textes de plus en plus longs et surtout à travailler mes personnages et ma technique narrative.

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

LP : Ma grand-mère était institutrice. Les placards du sous-sol étaient pour moi une véritable caverne d’Ali Baba. Ils débordaient de livres de lecture qui étaient pour moi autant de recueils de nouvelles. J’aimais aussi emprunter en bibliothèque les séries rose puis verte : Fantômette, Club des cinq, Alice détective privé, Jules Verne et les albums de Spirou. En fait, je dévorais tout ce qui se présentait : la bibliothèque de mes parents, Paris-Match et ses photos du monde entier.

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)

LP : L’idéal est de consacrer à l’écriture plusieurs séances par semaine d’au moins une heure. Cela permet de « rentrer en écriture » en s’imprégnant des personnages et de l’histoire. De cette façon, les lectures, les événements du monde et de la vie nourrissent beaucoup mieux le récit. Dans la réalité, à certaines périodes de ma vie trop chargées je laisse l’écriture en jachère.

Non, je ne connais pas la fin du livre au départ. Cela m’ennuie de me conformer à un plan strict. Je pars de personnages, de situations et de thèmes qui m’intéressent et j’en fais un patchwork. Par contre, l’écriture d’un polar est un mécanisme qui ne supporte pas l’imprécision, il faut vérifier en permanence l’aspect et les coutures du patchwork pour débusquer longueurs et incohérences. Plus l’intrigue avance, plus l’auteur est guidé par la logique des personnages et des situations.

Lise PRADERE - En quete Elena
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JP : Quelle est la genèse de votre roman « En Quête d’Elena » ?

LP : Le polar est une forme narrative exigeante qui se nourrit souvent de faits de société. C’est ce qui m’a attirée.

Pour « En Quête d’Elena » » je suis partie de plusieurs petites nouvelles que j’ai assemblées, notamment la scène de crime du début et le passage sur le match de rugby.

JP : Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

LP : Il n’y a surtout pas de personnages réels. Ce qui m’intéresse c’est d’inventer à partir de bribes piochées dans mon entourage évidemment, mais aussi dans l’actualité et dans mon imagination.

JP : Le parcours a-t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

LP : La réponse est oui. D’abord, comme l’écrit très justement Stephen King, l’inspiration n’est pas une poussière magique que vous enverrait un « Monsieur Muse » providentiel. Il faut de la disponibilité et du travail. Les idées viennent après, et non l’inverse.

Entre le moment où j’ai envoyé mes premiers manuscrits par la poste et celui où j’ai été éditée il s’est passé plus de deux ans.

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?

LP : Pas vraiment, si ce n’est une personne qui me connaissait et me cherchait en vain à travers les personnages.

lise pradereJP : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) À part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?

LP : Désolée, je ne suis pas aussi mystérieuse qu’Elena… Bien sûr je suis une serial lectrice, je vais souvent au cinéma voir des films d’un peu partout qui m’émeuvent ou me font rire, j’adore l’Histoire. J’ai besoin de voir régulièrement des œuvres d’art avec un certain éclectisme : une église gothique, un tableau de Caillebotte ou de Picabia, un meuble Art déco, une visite au musée de street art École 42 ou au Quai Branly… C’est intéressant de se nourrir de créativité… J’ai beaucoup voyagé et je continue de cette manière.

Je m’intéresse aussi à l’actualité et à la presse économique. Cela m’aide pour les passages d’écriture sur le monde du management.

JP : Quels sont vos projets ?

LP : Écrire une nouvelle aventure du Commandant Gignac. Je me suis attachée à ce personnage et mes lecteurs aussi.

JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

LP : Mon premier coup de cœur d’adolescente a été « Les rois maudits » de Maurice Druon avec ses personnages hauts en couleurs et son tourbillon d’aventures.

Je trouve extraordinaire le roman « le Parfum » de Patrick Süsskind. C’est un suspense extraordinairement inventif. Je suis aussi admirative de la performance d’écriture qui rend sensible un sujet aussi volatil que l’odorat.

Enfin au niveau policiers mes modèles sont notamment Henning Mankell et son commissaire Wallander ou Andréa Camilleri et son commissaire Montalbano. Au rayon thriller, je suis aussi une grande admiratrice de John Le Carré et de ses héros vulnérables.

Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? À moins que le silence suffise ?

LP : Il y a plusieurs bandes son possibles selon les passages. Je dirais « My Lady d’Arbanville » de Cat Stevens pour le démarrage, la géniale bande son du film de Louis Malle « Ascenseur pour l’échafaud » par Miles Davies pour les moments de réflexion et de mélancolie, « Au matin » du compositeur Edvard Grieg pour la Norvège, « Je viens de là » de Grand Corps Malade pour mes héroïnes Elena et Gülsen.

Et pour le rugby on peut ajouter un peu de bandas pour se mettre dans l’ambiance !

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

LP : Ma page Facebook est ici : https://www.facebook.com/lisepradere/

JP : Merci Lise Pradère d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

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Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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