Interview de l’auteur Yves CARCHON

Rencontre avec l’auteur Yves CARCHON pour son roman Les vieux démons aux éditions Cairn en avril 2018

Yves CARCHONJérôme PEUGNEZ : Bonjour Yves CARCHON, pouvez-vous me décrire votre parcours ?

Yves CARCHON : Né à Lyon, j’ai passé mon enfance dans un petit village du Lyonnais. Mes études ont été plus que secondaires… Des voyages, beaucoup. Pas mal de petits boulots avant d’entrer à la Protection Judiciaire de la Jeunesse chargée de s’occuper de mineurs en danger et de jeunes délinquants. J’ai pu au gré de mutations vivre en Guyane et à Mayotte…

JP : Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?

YC: Je pense que mes premières lectures vers huit-neuf ans m’ont éveillé à la magie de l’écriture. J’étais certes lecteur, mais j’ai appris depuis que le lecteur écrit ou réécrit le roman de l’auteur, au point que le roman que vous avez écrit, lu, commenté par vos lecteurs n’est pas exactement celui que vous croyez avoir commis…Mais c’est vers l’âge de seize ans que j’ai songé sérieusement à devenir écrivain. Pour le devenir, j’étais persuadé que je devais rencontrer l’Autre, et donc voyager…Ce que j’ai fait. Le voyage est ainsi devenu une sorte d’aiguillon m’incitant à écrire… Des notes de voyage, des nouvelles, des romans…Voilà, c’était parti !

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

YC : Les romans d’aventures et les contes merveilleux. Dumas, Verne, Stevenson, Defoe, Cooper, Jack London…mais aussi Anderson, Perrault et Poe… Des romans m’embarquant sur toutes les mers du monde, des contes fouettant mon imagination…

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)

YC : Un rythme de quatre à cinq heures d’écriture chaque jour. Le lendemain, je me relis, corrige le texte de la veille avant de reprendre le récit. Je commence par un plan, sans doute pour me sécuriser, plan que j’oublie très vite…En fait, ce sont mes personnages qui mènent la danse. Pour la fin, je veux être surpris moi-même et n’en connaît qu’un contour flou…

JP : Le parcours a-t-il été long et difficile entre l’écriture de vos livres et leur parution ?

YC : Oui et non. J’ai publié vers l’âge de trente ans un petit roman chez un éditeur lyonnais qui a survécu une année. Après, j’ai été pris par ma vie familiale et professionnelle. J’écrivais néanmoins parallèlement… Voilà dix ans que mes romans sont publiés, essentiellement des polars, mais aussi des microfictions et deux pièces de théâtre.

Yves CARCHON - Les vieux demons -
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JP : Quelle est la genèse de votre roman « Les vieux démons » ?

YC : Je devais remonter le temps, à cause de mon personnage de privé, Paolo Fragoni, ayant atteint la limite d’âge dans Riquet m’a tuer, mon précédent polar ! Je l’ai donc pris en début de carrière, début années 60, m’offrant ainsi une seconde jeunesse ! Je crois savoir aussi — je l’ai compris une fois Les vieux démons bouclé, que les attentats islamistes commis à Paris et ailleurs ont fait ressurgir des souvenirs enfouis. J’avais douze ans quand, en 60-61, des attentats ont touché le sol français. Nous étions en pleine Guerre d’Algérie… J’avais aussi l’idée qu’un polar peut, sans l’air d’y toucher, lever les zones d’ombre de notre Histoire…

JP : Y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

YC: On s’inspire toujours de gens existants. Par petites touches. Je puise dans des traits de caractère, des manières de penser de mes proches mais aussi chez des gens rencontrés. Je vais surtout chercher en moi.

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de votre roman ?

YC: Pour Les vieux démons, certains me parlent du roman le plus abouti, ce qui m’étonne. Un peu comme cette fameuse question : « En somme, votre roman est le roman de la maturité, n’est-ce pas ? ». D’autres, qui me connaissent, me reconnaissent à fond dans le personnage du privé Fragoni…J’y ai certes mis de moi-même, mais pas plus que dans d’autres personnages comme Kaddour et Viviane… Mais le plus surprenant reste que je me dis que j’ai embarqué une fois de plus mon lecteur dans une histoire totalement inventée et que ce même lecteur me parle de mes personnages comme s’ils étaient vivants. Et ça, c’est la magie de l’écriture, retours qui m’étonnent toujours…

JP : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?

YC : Le cinéma (j’en parle dans mon premier polar Maudit blues), la peinture (toile de fond de mon deuxième polar Le testament des Muses) … La photo pourrait me tenter…Une facette cachée : j’adore flâner, m’imprégner d’une ambiance et bien sûr ne rien faire !

JP : Avez-vous des projets ?

YC : Plein. D’autres romans mais aussi des nouvelles. La nouvelle est un genre que j’adore…

JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

YC : Ah, la question fatale ! Dostoïevski, Céline, Faulkner, Tchekov… Beaucoup d’autres : il me faudrait un bibliobus pour partir sur une île déserte !

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? A moins que le silence suffise ?

YC : Au lecteur de choisir. Mais il est vrai qu’un bon roman doit avoir un rythme et un ton propres et que la bande-son interne court tout au long du livre en le lisant… Au lecteur d’apporter ses propres instruments !

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

YC : Mon blog internet : www.theatre-yvescarchon mais aussi Facebook, Twitter…

JP : Merci Yves CARCHON d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

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Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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