Interview de l’auteur Salvatore MINNI

Rencontre avec l’auteur Salvatore MINNI pour son roman Claustrations aux éditions Nouvelles Plumes en octobre 2017

Salvatore MinniJérôme PEUGNEZ : Bonjour Salvatore Minni, pouvez-vous me décrire votre parcours ?

Salvatore Minni : Bonjour,
Je m’appelle Salvatore Minni, né à Bruxelles le 13 février 1979, en couple depuis 20 ans et je suis écrivain. Voilà!
Je plaisante!
Je suppose que vous vous attendez à une réponse plus vaste…
Après avoir effectué des études de traduction, j’ai commencé à travailler pour Hewlett-Packard et comme j’ai la bougeotte, j’ai depuis changé d’employeur tous les deux ans en moyenne depuis 2003.
Je tente aujourd’hui de trouver un équilibre entre mon emploi, mon écriture et la promotion de mon roman « Claustrations ».
Qui a décidé qu’une journée ne durerait que 24 heures?!?

JP : Comment vous est venue l’envie d’écrire ? À quelle période ?

SM : J’ai commencé à écrire lorsque j’avais 19 ou 20 ans, mais je pense que l’envie a toujours été là, au fond.
Lors de mes études, ma professeure de littérature française m’a retenu à la fin du cours suite à un exercice de rédaction. Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit « Vous avez du talent. Continuez! Je suis certaine que, si vous le souhaitez et travaillez, vous serez publié, un jour. » Elle ne s’est pas trompée. Elle m’a donné la force et le courage d’écrire plus que les simples petits textes que j’écrivais à mes heures perdues.

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

SM : Étant enfant, la lecture ne m’intéressait pas, je dois l’avouer. Je dois cela à mon caractère contradictoire… les livres m’étaient imposés par le programme scolaire et par conséquent, j’ai fait un blocage. Je me suis mis à lire (et n’ai plus pu m’arrêter depuis) à 16 ou 17 ans, lorsque ma professeure de français a su trouver LE livre qui me réconcilierait avec cette activité qui m’est si chère: « Un animal doué de raison » de Robert Merle.
Ce bouquin a été une révélation! Je me suis dit « en fait, tu adores lire, il suffit de trouver ceux qui te plairont ». Mon premier vrai coup de coeur fut « Cosmétique de l’ennemi » d’Amélie Nothomb. Un chef-d’oeuvre à mes yeux!

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)

SM : J’écris dès que je peux. Dans le métro, chez moi, parfois même… au boulot. Mais ne le répétez pas à mon patron (rires).
Mon mode opératoire est le suivant:
Une situation que je vois ou vis me donne subitement une idée. Je prends mon MacBook et me mets à écrire. Quelques phrases. Et au fur et à mesure que je tape, l’histoire se dessine. Je ne sais jamais comment mon roman va se terminer. Ce sont les personnages qui font l’histoire. Ce sont eux qui vont me surprendre. Je vais imaginer une situation et un personnage et c’est lui qui me fait découvrir sa vie, ses difficultés, ses joies. Je me surprends souvent à dire que lorsque j’écris, je suis comme possédé. Cela fait souvent sourire les journalistes qui m’interrogent, mais c’est réellement comme ça que je perçois les choses. Les personnages prennent possession de mes doigts qui deviennent leur moyen de communiquer, de raconter leur histoire.
J’adore procéder de cette manière. Je ne pourrais pas, comme certains romanciers, établir un plan avec un début et une fin. J’aime être moi-même surpris.

JP : Vous avez participé au « Prix du Suspense Psychologique » présidé par Franck Thiliez, auquel vous êtes arrivé second. Cela vous a t-il ouvert des portes ?

SM : C’est le moins que l’on puisse dire! La preuve, je réponds à vos questions. Sans ce concours, mon éditeur ne m’aurait peut-être jamais remarqué. Je serais encore en train d’expédier des manuscrits aux différentes maisons d’édition.
Grâce à la publication qui a suivi le concours, mon rêve s’est réalisé: « Claustrations » est dans toutes les librairies, j’ai participé à différents salons, fait d’incroyables rencontres (Barbara Abel, Armelle Carbonel, Marc Voltenauer,…), passé à la radio, vu ma tête dans plusieurs journaux belges, fait des dédicaces dans librairies et surtout j’ai pu rencontrer celles et ceux qui me lisent. J’adore les séances dédicaces: moments magiques entre lecteurs et auteur.

JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

SM : Répondre « non » à votre question serait un énorme mensonge!
Il est très difficile de se faire publier lorsque l’on est un parfait inconnu. Mes manuscrits me sont très souvent revenus intacts. J’avais l’habitude de glisser un carré de papier dans les premières pages… il était toujours à sa place à la réception du refus. Manuscrit intact.
Mais, comme je le dis toujours, au risque de paraître cliché, il faut croire en ses rêves et se battre! Ne jamais abandonner. Persévérer. La vie a des cadeaux en réserve pour chacun d’entre nous.

Salvatore MINNI - Claustrations
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JP : Quelle est la genèse de votre roman « Claustrations » ?

SM : « Claustrations » a germé dans mon esprit à une époque où je me sentais oppressé par certains coups durs que la vie m’avait réservés. Le thème de l’enfermement s’est donc très vite imposé à moi. J’ai commencé par écrire l’histoire de Charles. Ce personnage a décidé de s’enfermer dans sa cave de son plein gré, par exemple. D’ailleurs, le livre a été écrit dans l’ordre que vous l’avez lu. Les personnages de Charles et Rose, Clara, ensuite etc. C’est dans cet ordre que les personnages se sont imposés à moi. Avec, à chaque fois, la même question « Ok, il a décidé de s’enfermer ou elle se retrouve enfermée, mais pourquoi? »
Quelques années auparavant, j’ai regardé un film des années 90 « Identity », ce film, peu connu, m’avait retourné à l’époque. Disons que je lui ai emprunté quelques idées. Les personnages de ce film souffrent énormément…

JP : Y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspirés ?

SM : Mes personnages n’existent pas vraiment. Heureusement! (rires)
Disons qu’ils sont une part de moi-même.
Je peux être aussi touchant que Charles, aussi fragile que Françoise, aussi fort que Clara et aussi dingue que Concerto!
D’après mes proches, on retrouve de nombreux aspects de ma personnalité dans chacun de mes personnages. Évidemment, tout est exagéré, je vous rassure. Je ne suis pas un psychopathe! Quoique… (rires)

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de votre roman ?

SM : Une en particulier: il semblerait que l’utilisation de temps « oubliés » (subjonctif imparfait, en tête) mais que j’aime profondément, car tellement beaux, en ait dérouté plus d’un!
Pour le reste, je dirais que ce qui m’a le plus marqué jusque-là c’est l’engouement général. Je reçois des messages vraiment très touchants. Cela me donne tout le carburant nécessaire pour la suite.

JP : Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…)? À part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?

SM : Je suis un grand fan d’art en général. La musique, le théâtre, le cinéma, la peinture. Il ne se passe pas un jour sans que j’écoute de la musique.
J’admire particulièrement les peintres, je rêve de savoir peindre, mais je suis plus doué pour taper des mots sur un clavier…
Je chante. On me dit souvent que j’ai une belle voix et que je chante juste. Je n’en suis pas convaincu, mais j’adore ça, alors, je continuer à chanter.
Je me suis essayé à la guitare sèche, il y a quelques années. Je n’ai malheureusement pas pu continuer mes cours. Le temps, mon pire ennemi, a eu raison de cette passion. Mais qui sait, peut-être m’y remettrai-je un jour, quand je pourrai vivre de l’écriture.
Suivre des cours, écrire, promouvoir, aimer, tout en ayant un emploi temps plein, c’est compliqué. Il faut faire des choix. J’ai choisi de consacrer mon temps libre à l’écriture, aux artistes que j’admire et aux personnes que j’aime. Je pense être parvenu à un bel équilibre.

JP : Avez-vous des projets ?

SM : Bien sûr! Qui n’en a pas?
J’espère très bientôt convaincre un éditeur néerlandophone de traduire et publier « Claustrations ». Comme vous le savez, la Belgique a deux langues officielles et je serais très heureux que mes compatriotes flamands découvrent mon univers!
Je suis en pleine écriture de mon second roman, qui devrait paraître quelque part en 2019.

JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

SM : Celui qui m’a donné le goût de la lecture : « Un animal doué de raison » de Robert Merle.
Celui qui’ ma donné envie d’écrire : « Cosmétique de l’ennemi » d’Amélie Nothomb.
Celui que j’aurais voulu écrire : « Mr Murder » de Dean Koontz.
Celui qui m’a le plus touché : « Parce que je t’aime » de Guillaume Musso.
Celui qui m’a le plus troublé : « Lorsque j’étais une œuvre d’art » d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Celui qui m’a donné des sueurs froides : «Misery » de Stephen King.
Celui qui m’a fait rêver : « L’empire des anges » de Bernard Werber.
Celui qui m’a surpris : « N’éteins pas la lumière » de Bernard Minier.
Celui qui dont le méchant m’a agacé le plus : « Robe de marié » de Pierre Lemaître.
Celui qui m’a stupéfait « Les arcanes du chaos » de Maxime Chattam.
Celui qui me ressemble le plus : « Puzzle » de Franck Thilliez.

Ceci n’est qu’un échantillon, bien évidemment.

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? À moins que le silence suffise ?

SM : Mon roman devrait se lire dans le silence le plus complet… dans une pièce à pièce à peine éclairée.
Mais pour celles et ceux qui lient musique et lecture, je dirais « Homogenic » de Björk. C’est cette atmosphère musicale que j’écoute quand j’écris.

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

SM : Oui, bien sûr, j’ai tout ce qu’il faut. Je suis partout! (rires). J’aime beaucoup échanger avec mes lecteurs.
site officiel: salvatoreminni.com
Facebook: Salvatore Minni Officiel
Twitter: Sal_Min13
Instagram: salmin.officiel

JP : Merci Salvatore Minni d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

SM : Merci à vous de me les avoir posées!

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Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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