Interview de l’auteur Léo KARO

Rencontre avec l’auteur Léo Karo à l’occasion de la sortie de roman « Le disparu de l’OTAN » en décembre 2017

Leo KaroJérôme PEUGNEZ : Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Léo KARO : Mon parcours est simplement atypique, même si je ne suis évidemment pas né « Agent des services spéciaux » comme chacun sans doute. C’est à travers un cheminement personnel pour SERVIR, que je le suis devenu au détour des aléas de la vie et par gout de l’adrénaline et de l’aventure.

Ma première carrière professionnelle fut d’être aux services des plus faibles en qualité d’infirmier. Puis la vie aidant je me suis spécialisé dans les questions d’administration hospitalière, et c’est de manière assez inattendue à l’occasion d’un séjour à l’étranger que j’ai découvert la véritable guerre que se livraient les Etats dans l‘ombre de nos sociétés. Lutte opiniâtre et sans concession où tout est permis en dessous de la ligne de flottaison des médias.

Ma porte d’entrée dans ce monde fut tout bonnement un concourt très sélectif, après avoir fait l’objet d’une enquête de sécurité permettant l’aval de mes pairs, filtre salutaire avant d’entrer dans une école de formation.

Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?

LK : Mon envie d’écriture, et surtout celle d’être publié s’est fondée sur ma révolte légitime devant les insuffisances de l’Etat en matière de protection des Français.

Pour moi le déclic ce fut, tout d’abord, « Charlie Hebdo » ! Comment pouvait-on avoir assurer la sécurité de ce journal satirique, ciblé par les extrémistes, avec un seul officier de sécurité. Une incohérence qui me figea dans la stupéfaction la plus totale. D’autant que la moindre analyse tactique aurait mis en évidence que cela nécessitait, pour le moins, trois officiers de polices judicaires, ainsi qu’un armement destiné à une riposte à la hauteur du ou des assaillants. Ce ne faut malheureusement pas le cas. Ensuite est venu le temps d’une douleur incommensurable pour la Nation. Comment n’avait-on pas saisi l’opportunité de certaines informations en amont pour assurer la protection du « Bataclan » et d’autres cibles molles sur notre territoire, alors qu’elles représentaient de facto une cible à haute valeur ajoutée pour le terrorisme ?

Enfin, le show médiatique de certains, et les dérives politiciennes qui consistaient à faire de la politique en faveur d’un gouvernent en place ou du précédent sur le sang des victimes, m’a appelé à la responsabilité de dire de manière romancée et sans trahir le secret de défense comment les services de renseignements et les forces de sécurité publique ou les forces spéciales s’exposent pour nous protéger. Ne pas laisser des intérêts éloignés de la sécurité des Français s’arroger le droit permanent de nous désinformer était pour moi une continuité dans le service des Français.

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

LK : Mon enfance, au sein d’une famille qui est au service de mon pays depuis de nombreuses générations, fut bercée par un goût profond pour l’Histoire de France et de l’Europe. Ainsi mes lectures se consacrèrent à connaitre la grande histoire. Celle que nous apprenons parcimonieusement sur les bancs de l’école. Par la suite, mon gout littéraire s’affinant, je découvris la joie de parcourir la petite histoire, qui est celle des hommes et des femmes, grains de sable dans les conflits. A travers de nombreux témoignages et romans je me suis approprié ces tristes moments où les plus courageux avec abnégation se mirent au service de quelque chose de plus grand qu’eux même, à savoir une France éternelle fait de devoir et d’humanisme. Une France qui ne rejette personne et demande implicitement à chacun d’y participer au mieux de ses qualité intrinsèques.

J’ai admiré dans un premier temps De Gaulle, pour observer ensuite la difficulté de l’exercice de son pouvoir. J’ai admiré les sous-mariniers de toutes les marines capables avec une abnégation admirable de servir dans de conditions de stress impensables, ainsi que nos poilus d’un courage inouï sacrifiés dans un guerre aussi stupide qu’abjecte. Conflit résultant une fois encore d’une action souterraine de trafiquants d’armes activistes au profit des industriels et du système bancaire européen, réalité que l’histoire semble vouloir cacher. En somme, de Zola, à Baudelaire, de Jean D’Ormesson à des écrivains moins illustres, j’ai construit ma personnalité sur la lecture de tout ce qui touche à l’homme et approche sa lumière ou sa face cachée et obscure. Je suis d’une curiosité qui frise de la gourmandise intellectuelle. Apprendre me parait être le plus beau des passetemps, même si dans mon enfance et jusqu’à l’adolescence une pathologie infantile m’interdisait l’école un trimestre par an. Ce que je compensais en m’appropriant le dictionnaire et ses définitions, pour le plaisir des mots.

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)

LK : Mes livres naissent dans le tréfonds de mes expériences passées au service de mon pays et dans celles de mes frères d’armes, auxquels je veux rendre ici un hommage vibrant. Car ce sont des hommes et des femmes discrets et d’une profonde abnégation pour lesquels le mot SERVIR à une importante signification et surtout une acceptation hors du commun. La grandeur du soldat est d’accepter d’être « le Cocu de l’Histoire » dans un premier temps, quitte à ce que son œuvre collective reçoive la reconnaissance qu’elle mérite bien des décennies plus tard, dans l’indifférence absolue des Français. L’histoire se chargeant de rétablir la vérité lorsque le politique et les intérêts du présent effacent leur puissance à pervertir l’analyse et à trahir ou travestir la vérité.

Mes romans démarrent d’un synopsis colonne vertébrale d’une histoire, dont je sais précisément les grandes idées ou les grands faits que je veux offrir à la connaissance et l’analyse du lecteur.

Viendra ensuite la typologie de mes personnages, comme celle du choix des chapitres comme autant de scénarii individuels, dont l’assemblage et le mixage à l’issue donneront le rythme de l’ouvrage. J’attache un grand prix à ce que chacun possède une vie avant, pendant et après l’histoire dans laquelle il se démène sous ma plume numérique. Je veux que toutes ces vies décrites soit naturelles, que chacun se concrétise de chair et d’os, que chacun soit nantis ce qui fait l’humanité, qualités, défauts, les travers, et addictions diverses, grandeur et bassesse de l’être et de l’âme au service de l’auteur, au service du plaisir du lecteur, en somme l’humanité.

La particularité actuelle de mes romans est celle d’être une saga intemporelle de la vie d’Alexandre Courtemanche, jeune retraité des services spéciaux. Chaque ouvrage offre ainsi une nouvelle aventure, au cours de laquelle je l’attache à révéler un aspect des activités des services de renseignements ou des forces spéciales.

L’homme n’est pas un héros, il est faillible et concomitamment il s’avère fort de toutes ses connaissances acquises des travers des années au service de son pays et de ses capacités intrinsèques à rebondir.

Mais ce qui fait avant tout la force de l’homme, c’est de servir cette France éternelle, celle de la résistance, celle de l’humanisme et de la main tendue, celle de la fraternité d’armes sans clivage sociétal, celle des idéaux de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, forgé lors de son apprentissage pour devenir un jeune soldat de la République, encadré des Légionnaires, dont la devise « More Majorum » est sienne.

Leo KARO - La disparu de OTAN
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JP : Quelle est la genèse de votre dernier roman « Le disparu de l’OTAN » ?

LK : Le Disparu de l’OTAN s’est imposé comme une évidence. Il représente la dénonciation du bien et du mal qui s’exprime dans les activités du renseignement. Il conte les noirs dessein de certains pays qui préparent des crimes contre l’harmonie entre les Nations. Il exprime ce que les démocraties doivent parfois consentir adroitement pour contrecarrer ce genre de projet sans déclencher de guerre et sans gesticulations diplomatiques, avec pour seuls armes leurs services spéciaux qui agiront dans notre pays uniquement en fonction du feu vert politique, qui lui n’ignore jamais ce que fait son bras armé. Pouvoir politique qui pour se protéger dénoncera ceux qu’il aura envoyé au combat les désignant à la vindicte comme électrons libres ou félons, les sacrifiant pour la raison d’Etat. N’est-ce pas Victor Hugo qui nous contât « Que la raison du plus fort est toujours la meilleure ! » ?

JP : Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

LK : Mes personnages sont très souvent d’anciens frères d’armes ou d’anciens adversaires envers lesquels l’humaniste, que je suis, nourris un profond respect. Le même respect que celui que j’ai envers toutes les combattantes et tous les combattants, à travers ma connaissance de l’histoire et de mes cheminements en devoir de mémoire dans les cimetières de la deuxième guerre mondiale qui parsèment notre belle Normandie.

Claudia la femme d’Alexandre Courtemanche, personnage qui accompagne son époux dans ses pérégrinations, exprime ce que représente le fait d’être la compagne d’un soldat et d’un agent de renseignement, d’un homme de l’ombre qui part sans trop d’explications et garde une part secrète de son intimité envers celle qui accepte de ne pouvoir partager des zones d’ombres. L’on ne dira jamais assez ce que sont toutes ces femmes qui dans leur vie quotidienne assurent et assument pleinement le rôle de chef de famille, de havre et paix et de compréhension, d’espace d’apaisement pour ces hommes qui sont confrontés à l’indicible et reviennent, quoi qu’ils en disent, chargés de traumatismes psychiques enfouis en eux. Blessure à l’âme qu’ils assument avec modestie, grandeur et don de soi. Les guerres modernes nourrissent en leur sein les mêmes déstructurations psychiques que les deux grandes guerres. L’homme n’est pas fait pour l’abjection et pourtant l’histoire contemporaine actuelle nous démontre une fois encore que l’humanité n’en possède que la terminologie du mot qui nous caractérise.

Ceci me rappelle un personnage, haut en couleur, couleur de sang, dont nous verrons sans doute l’apparition dans un de mes romans. Il s’agit d’un coiffeur pour dame de Sarajevo, défenseur de la ville assiégée, qui à l’occasion du conflit serbo-bosniaque deviendra un horrible criminel de guerre que le gouvernement de son pays préféra éliminer plutôt que de le laisser juger de façon trop médiatique devant le tribunal pénal international de la Haye…Justice ou machiavélisme d’Etat, ou encore, nécessitée d’entrevoir l’espoir après tant d’années de Barbaries.

Je ne puis, par ailleurs, oublier les propos d’un général directeur de la DGSE à l’occasion d’une mise en cause médiatique d’une opération clandestine ratée dans un pays souverain. Propos à l’époque qui ne dupaient que ceux, bien intentionnés, qui voulaient y croire que pour laver la responsabilité politique du pouvoir et malhonnêtement laisser-penser que les agents de son service avaient de leur propre responsabilité organisé une opération spéciale à l’étranger.

Par ces mots au 20H « J’ai coupé les branches pourris » il servait le pouvoir politique, blessant ainsi à jamais l’honneur d’hommes qui avaient réalisé une opération dangereuse à plus d’un titre. Soldats sacrifiés à cette occasion pour servir une guerre intestine du pouvoir entre courtisans proches du président de la république de l’époque, dont le long passé politique fut celui de retournements de vestes conséquents, à la faveur de son besoin de conquête de son destin et qui réussit à gommer des zones d’ombres nombreuses et polémiques, dans lesquels certains s’aventurèrent et y perdirent la vie.

JP : Le parcours a-t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

LK : C’est un parcours difficile, car je ne bénéficie pas du statut d’auteur à plein temps. J’oscille entre les responsabilités professionnelles d’une reconversion et le temps que nécessite un ouvrage. Si l’écriture du synopsis s’impose d’elle-même et ne demande que la détermination de l’écrivain, le travail de documentation nécessite de nombreuses heures de recherche. J’ai parfois recours aux conseils avisés de spécialités pour certaines pratiques opérationnelles.

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de vos romans ?

LK : Oh oui, d’innombrables réactions faites d’empathies, d’expression d’une addiction à découvrir ce qui se joue dans l’ombre, hors du pouvoir d’information des médias. Beaucoup me témoignent aussi d’un profond respect pour les forces de sécurité, Polices, Gendarmes, Agents des services ou forces spéciales, d’autres me témoignent de leur étonnement devant la faiblesse législative à l’heure d’une guerre qui nécessite une adaptation de notre droit positif devant une situation d’exception.

leo karoBeaucoup me dise qu’à force d’oublier le Drapeau, l’instruction civique, les devoirs du citoyens, notre pays ne peut que devenir le creuset d’extrémistes qui possèdent plus le droit à la parole que la majorité des citoyens de toutes religions et obédiences politiques confondues qui veulent un vivre ensemble bâti sur des règles communes consenties et acceptés sans concession comme ciment de notre République.

Beaucoup, souvent plus âgés, viennent pour me dire le regret de la disparition du service national, de l’instruction civique à l’école et de l’indulgence dont jouissent désormais toutes les porteuses et tous porteurs d’un discours de radicalisation grâce à un Etat désormais en recul. Certains s’insurgent sur l’absence de reconnaissance dont jouissent nos soldats et leurs familles. Ils me parlent des soldes non versées, d’autres m’interpellent sur le sort des légionnaires repartis dans leurs pays et dont les retraites sont amputées d’un important pourcentage aux motifs qu’ils ne résident pas en France. Notre pays oubliant ainsi la valeur du sang versé à titre étranger pour protéger la France et ses enfants. Oui beaucoup me témoignent de leur amour pour la France, de leur peur devant ces nouveaux dangers et d’une profonde reconnaissance pour les forces de sécurité mais également de leur désarroi devant l’action politique.

JP : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?

LK : Oui, ma facette cachée c’est la photographie, et l’immense curiosité et le respect que je voue aux métiers manuels, trop souvent déconsidéré par une partie élitiste à tort de notre société qui n’a pas sue et n’a pas voulu, au bénéfice de sa seule paroisse, voir que nos artisans sont des trésors de savoirs, des puits de connaissances et sans lesquels notre quotidien ne connaitrait pas le confort usuel que nous connaissons, sans lesquels l’industrie du luxe, la gastronomie ne seraient pas un des témoignages de l’excellence Française.

JP : Quels sont vos projets ?

LK : Mon futur s’articule entre une vie d’auteur quotidienne et profiter sans contrainte de ma vie de famille, étant entendu que mon passé professionnel a réclamé souvent beaucoup de concession à cette dernière. Actuellement je prépare deux conférences pour un public varié auprès duquel j’adapterai le discours, l’un sur la communauté du renseignement et l’autre sur l’Islam politique et son imprégnation actuelle dans l’équilibre des rapports internationaux.

JP : Quels sont vos coups de cœur littéraires ?

LK : Ils sont nombreux. L’écriture dispute du temps au lecteur que je suis. Après avoir dévorés Modiano « Dora Bruder », Pierre Assouline « Sigmaringen », Marie-Josèphe Bonnet « Un réseau normand sacrifié », je viens de terminer avec grand intérêt « Touaregs du Niger » d’Edmond Bernus et je me délecte de l’immense travail de Bertrand Galimard Flavigny « Histoire de l’Ordre de Malte ». Ordre Hospitalier dont on ne dira jamais assez l’immense apport à notre monde judéo chrétien et son rôle essentiel dans l’équilibre des relations entre orient et occident.

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? A moins que le silence suffise ?

LK : Dans l’écriture, je suis en rencontre avec moi-même, avec mon passé, mes amitiés, seul le tapuscrit occupe alors mon être. Je me déconnecte du réel, pour vivre mes personnages, pour y revenir à chaque fois qu’un besoin de documentation se fait jour, à chaque fois qu’un lecteur m’interpelle sur ma messagerie dédiée. Dans mon travail d’auteur Alexandre Courtemanche s’empare de mon âme au service du romanesque.

Concernant la lecture de mes romans, ils sont dans certains passages de connotations techniques tout en faisant la part belle aux émotions. Je recommande en conséquence de privilégier le silence qui facilite pour ma part la réflexion et la construction cérébrale de l’image et du déroulé du roman.

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

LK : Oui, sur les conseils avisés de mon éditeur « la société des écrivains », je me suis aventuré bien modestement dans la création d’une page Facebook « Léo Karo Romancier », ainsi que sur mon site internet « Leo-Karo.com » porte ouverte à mes lecteurs qui ne peuvent se déplacer lors de ma participation à de nombreux salons littéraires et séances de dédicaces. Le ressenti du lecteur m’apparait aussi important que mon travail. Il réclame d’y être attentif par respect de l’attention que le lectorat veut bien m’accorder et c’est la juste récompense au plaisir qu’il manifeste à me lire.

Merci Léo KARO d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

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Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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