Rencontre avec l’auteur Cicéron ANGLEDROIT à l’occasion de la sortie de son roman « Tiens bon l’pinceau, y a des coulures ! » au éditions Palémon
Jérôme PEUGNEZ : Bonjour Cicéron ANGLEDROIT, pouvez-vous me décrire votre parcours ?
Cicéron ANGLEDROIT : Un parcours banal : après des études secondaires (c’est vrai que, pour moi et à l’époque, ça me paraissait bien secondaire) et un service militaire abrégé, il m’a bien fallu entrer rapidement (c’était facile à l’époque) dans la vie active. La banque m’a avalé, même si elle n’a jamais vraiment réussi à me digérer. Une carrière ascensionnelle, parfois satisfaisante, souvent pesante, avec quelques virages.
JP : Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?
CA : Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours écrit. Même avant de savoir écrire, je faisais des petits bouquins avec des dessins. Mais cette envie permanente était alimentée par mon goût pour la lecture. Même avant de savoir lire…
JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?
CA : Mon grand-père m’offrait des Tintin. Je me souviens encore de l’odeur de ces BD. J’ai dévoré tous les Blyton (comme tout le monde à l’époque) et je m’intégrais tellement aux aventures du club des cinq que, parfois, c’était ma propre vie qui me semblait irréelle. Puis je suis passé direct aux « drogues dures » : James Bond, SAS, San Antonio avec, en parallèle, un goût prononcé pour la SF de Fleuve noir (je rêvais d’être cosmonaute. J’ignorais encore ma peur de l’avion qui m’a définitivement cloué au sol. Sinon, vous pensez bien, je serais en orbite à l’heure qu’il est).
JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez vous évoluer vos personnages ?)
CA : « modus operandi » est un grand mot me concernant. Je n’en ai pas. Je ne connais jamais les surprises que vont me réserver mes personnages, et encore moins la fin du livre et qui a fait le coup. Parfois je travaille opiniâtrement, parfois en totale dilettante. Je m’étais inventé quelques rituels, pensant que c’était nécessaire et profitable. Et puis je les ai tous abandonnés. Sauf celui d’écrire directement sur word. .
JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de vos livres et leur parution ?
CA : Oui pour le tout premier (qui n’était pas un Cicéron), très laborieux. Je visais Gallimard. Ça n’était pas réciproque. Et, à l’époque, c’était pas facile, fallait taper le manuscrit à la machine, le photocopier, le relier etc. C’était cher en plus. Alors je devais récupérer mon exemplaire chez le refuseur pour le présenter ailleurs. C’était long et décourageant. Ensuite, pour les Cicéron j’ai contourné le problème en me faisant éditer chez un éditeur du net qui trouvait tout génial dès l’instant où je vendais moi-même, et péniblement, les bouquins qu’il imprimait au fur et à mesure. Ma rencontre avec Le Palémon, un vrai éditeur, a été déterminante pour la survie de Cicéron et de ses potes.
JP : Pouvez nous parler de votre série « Les enquêtes de Cicéron » ?
Un détective opportuniste, très « sentimental », assorti de deux bras cassés, René et Momo, pleins de bonne volonté mais un peu « boulets », des nanas qui le mènent par le bout du… nez et un commissaire qui recadre le tout. Et, bien sûr, la banlieue (au sens de plus en plus large) pour décor.
JP : Quel est la genèse de votre roman « Tiens bon l’pinceau, y a des coulures ! » ?
CA : Il n’y en a pas. Comme dans tous les Cicéron je pars d’un détail, d’une situation et je regarde où ça me mène. Là, c’était une brouille inimaginable entre Momo et René qui a été le déclic. Puis une agression subie par ma fliquette (favorite de Cicéron). L’enquête qui ne concerne ni la brouille ni l’agression arrive plus tard, au bistro comme bien souvent. .
JP : Dans vos romans, y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?
CA : Oui et non. Au début j’essayais de me coller à de vrais personnages qui m’inspiraient mais, maintenant, chacun a son existence propre dans mon imaginaire. Je les connais aussi bien que si je les fréquentais dans la vraie vie.
JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de vos romans ?
CA : Pas vraiment. Hormis que, pour beaucoup, c’est un style « nouveau » et très personnel. Sauf pour ceux de ma génération qui m’assimilent vite (trop) à celui qui constitue l’essentiel de ma culture littéraire : Frédéric Dard. Parfois on me sort des parentés avec des auteurs que je n’ai jamais lus ou dont je ne connais même pas le nom.
JP : Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?
CA : La vie, juste la vie. Observer les autres, essayer de les comprendre. C’est pas toujours facile. J’aime la simplicité et, de ce côté-là, Cicéron me ressemble beaucoup. Dans ses réflexions, ses apartés, c’est souvent moi qui parle. Je n’ai guère d’illusions et je relativise tout.
JP : Avez-vous des projets ?
CA : Oui, continuer à vivre en attendant de mourir, écrire car c’est la seule solution pour vivre avec mes amis virtuels que sont devenus mes personnages.
JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?
CA : Très éclectiques. Ceux qui m’ont influencé ou éduqué (Dard, Malet, Céline). Je n’aime pas les thrillers (trop complaisants et faciles à mon sens). Je me régale de « pépites » (Bartelt, Oiseau, Cayre, pour citer les plus récentes) et de quelques plus classiques (Rufin, Simenon, Siniac)
JP : Une bande son pour lire en toute sérénité vos romans ? A moins que le silence suffise ?
CA : Le silence absolu quand je me mets au clavier. Mais après quelques minutes, quand je suis de l’autre côté, ça n’a plus guère d’importance dés lors qu’on ne sollicite pas mon esprit.
JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?
CA : Facebook où je vais de moins en moins à cause des conneries qui y circulent et qui me révulsent. Un site : « ciceron-angledroit.fr » Mais le plus simple, mon mail : « cicangledroit@aol.com » J’aime bien aussi Instagram : « angledroitciceron »
JP : Merci Cicéron ANGLEDROIT d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
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