Les Temps Sauvages est peut-être moins intimiste mais nous tient en haleine jusqu’à un final magistral.
Présentation Éditeur
Après le sujet des terres rares, ce nouvel opus des aventures de Yeruldelgger aborde la question des relations troubles de la Mongolie avec les pays voisins, ses affaires d’état, d’espionnage et de contrebande internationale.
Afin d’échapper à un complot dont il est la cible, Yeruldelgger enquête sur la mort d’une prostituée et la disparition de son fils adoptif, tandis que ses équipiers cherchent à élucider deux morts très étranges. Leurs recherches les mènent aux confins de la Mongolie, de la Russie et de la Chine, ainsi qu au Havre, où la découverte des cadavres de 6 jeunes garçons dans un container va donner à cette affaire une toute autre dimension.
Origine | |
Éditions | Albin Michel |
Date | 28 janvier 2015 |
Éditions | Le Livre de Poche |
Date | 30 mars 2016 |
Pages | 576 |
ISBN | 9782253112099 |
Prix | 9,70 € |
L'avis de Pepita Sonatine
Mon premier coup de cœur de 2015, sans grande surprise, le nouveau roman noir de Ian Manook « Les temps sauvages ».
Une prostituée est assassinée et son fils est porté disparu. Bien que visé par un complot, l’inspecteur Yeruldelgger mène l’enquête avec ses équipiers. Partis en Mongolie, en Russie et en Chine, ils arrivent finalement au Havre où six jeunes garçons sont retrouvés morts dans un container.
C’était un réel plaisir de retrouver Yeruldelgger et sa collègue Oyun qui, sur cette affaire, sont loin d’être sur la même longueur d’onde.
C’est une enquête complexe que celle-ci et nous partirons une nouvelle fois au fin fond de la Mongolie, mais pas que…. car trafics d’humains et manipulations politiques nous conduiront entre Sibérie et Europe.
Dépaysement total garanti, toujours dans les contrées glaciales et enneigées du Grand Nord, Ian Manook nous offre un polar d’une grand qualité, tantôt teinté d’horreur, tantôt teinté d’émotion.
Et ce final dont je ne me suis toujours pas remise….ces derniers mots plus que déroutants, je vous laisse les découvrir.
A lire absolument !!!!
L'avis de Yannick P.
Scène 1 – Le retour du héros
Un second tome est souvent un exercice dangereux. Pour le lecteur, l’attente est plus forte. Il s’agit de retrouver des personnages sur lesquels nous avons projeté une émotion et une image. Dans le cas présent, la barre est haute. Yeruldelgger était une excellente surprise.
Un tome 2, c’est aussi pour l’auteur de ne pas céder à la facilité. Les Temps Sauvages est avant tout un thriller inventif. Ca envoie du pâté et Manook ne tombe pas dans la paresse. Toujours situé en Mongolie, le déracinement est assuré entre une capitale moderne, Oulan Bator et terriblement polluée, les steppes blanchies par le dzüüd et les villes radioactives interdites. Outre que ce roman est idéal pour la saison, c’est un roman en noir et blanc. Blanc comme la steppe où personne n’est jamais seul et noir comme l’âme des personnages.
Scène 2 – La tension monte
Mais parlons du pitch de Les Temps Sauvages : Un homme et sa monture sont trouvés écrabouillés par une femelle yak venue du ciel, le tout agglutiné en un maelstrom congelé. Ajoutez une enquête faisant peser les soupçons sur Yeruldelgger à partir du corps d’une jeune femme égorgée, examinée par Solongo sa légiste de compagne, des trafics en tous genres et des manipulations politiques, vous saurez presque à quoi vous attendre.
Le décor est en place. Il nous entraine au-delà des frontières, à l’autre bout de l’Europe, au Havre. Les intrigues sont posées non sans humour et de multiples situations burlesques sont injectées tout au long du roman. Toujours aucun temps mort. Les chapitres sont courts. C’est vif. Si les mauvaises langues peuvent dénoter quelques invraisemblances, le suspense y est sans arrêt présent.
Quant aux personnages, les anciens transgressent leurs fondements. Yeruldelgger est colère. Il sait qu’il ne peut plus suivre la voie du Septième Monastère et qu’il devra en payer le prix. Il va, comme Oyun et Gantulga, devoir aller au bout de lui-même. Quelques nouveaux, comme Zarza débarquent dans ce roman. Ils sont riches en images et toujours aussi structurés, qu’ils soient barbouzes, trafiquants et politiques ou militaires magouilleurs.
Scène 3 – La baffe virtuelle
Les Temps Sauvages est peut-être moins intimiste. Mais il foisonne de détails. Preuve en est, le fait que cela soit riche en bouffe. Manook se plait à distiller mets et plats plus ou moins gastronomiques. Surtout, ce roman est visuel, riche en tension. Il prend sa source dans une réalité faite de philosophie bouddhiste. La spiritualité ou son absence est souvent présente. Il fleure bon les traditions mongoles, les légendes et les coutumes. Ça, c’est pour l’émotion. Mais ce serait oublier que la réalité est parfois bien sombre et l’imagination est sans limite quand il s’agit d’horreur. Bref ce tome 2 nous tient en haleine jusqu’à un final magistral.
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