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Les nouvelles enquêtes de Léo Tanguy
Ça devait bien arriver un jour. Alors qu’il enquêtait sur une affaire d’épandage aérien malveillant, Léo est tombé dans un guet-apens. Et c’est bien lui, notre Léo, qu’on enterre aujourd’hui, alors que la « Marche », un cortège pacifique, prend de l’ampleur et se dirige vers Paris dans l’intention de perturber le défilé du 14 juillet. Une hétéroclite galerie de personnages truculents et savoureux se jette alors sur les routes, tandis que l’assassin de Léo court toujours. Le réchauffement climatique, la prolifération des OGM, les basses manœuvres de certains politiques peuvent se poursuivre impunément, puisque notre enquêteur n’est plus là pour les contrecarrer. Jusqu’où iront-ils ?
Cet été, le défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées s’annonce… musclé !
Origine | |
Éditions | La Gidouille |
Date | 21 mai 2015 |
Pages | 200 |
ISBN | 9791092842142 |
Prix | 10,00 € |
L'avis de Stanislas Petrosky
Lorsque j’ai reçu, il y a de cela déjà trois ans, un manuscrits d’Hervé Sard, je me suis demandé si le garçon n’avait pas un soupçon de folie dans son écriture, puis j’ai lu d’autres de ses romans, dont le magnifique Crépuscule des gueux, et je me suis dit, non, il n’est pas fou, c’est un humaniste…
Mais il y a quelques mois il m’offrait la catin habite au 21, son Poulpe, et là, le doute revenait sur son état d’esprit.
Voulant être sûr et certain de mes convictions, je décidais donc d’acquérir son dernier livre en date, Larguer les anars, un Léo Tanguy, et ça y est, j’en suis convaincu, Hervé est un doux dingue, mais un doux dingue qui sait écrire, qui manie la plume de telle façon à nous emmener dans ses délires littéraires, un peu comme son pote Pajot [1], peut-être est-ce le climat Nantais qui veut cela, Lucie prend garde à toi…
Hervé a donc boucle la boucle des trois collections encore active, avec un héros récurent : L’Embaumeur, le Poulpe, et Léo Tanguy.
Qui est Léo Tanguy ?
Un cyber journaliste qui aiment fouiner dans du faits divers local, pas forcément dans sa Bretagne, que nenni, le bougre dispose d’un combi pour voyager… Et l’ami Hervé va le faire voyager.
Sale temps sur Plouguer… Le 14 Juillet approche et on se croirait encore en hiver. Le réchauffement climatique, la prolifération des OGM, les basses manœuvres de certains politiques, voilà ce qui préoccupe Léo alors qu’il scrute la foule qui se presse dans le petit cimetière. S’il est là aujourd’hui, parmi des centaines d’éplorés, c’est qu’il connaît bien celui qu’on enterre. Et pour cause : le mort, c’est lui… Alors qu’il enquête sur une affaire d’épandage aérien malveillant, Léo fait l’objet d’une tentative de meurtre. Décidé à se cacher pour mieux démasquer son tueur, il laisse croire à sa disparition et rejoint la « Marche », cortège pacifique qui prend de l’ampleur et dont l’objectif n’est autre que Paris. Cet été, le défilé sur les Champs-Élysées s’annonce… musclé. Une fois n’est pas coutume, Léo, contraint par les événements, doit se résoudre à laisser ses proches enquêter à sa place. Caché dans son combi « infiltré » dans la « Marche » en route vers Paris, il pilote à distance les interventions de Suzie, Guitte, Dominique et Jean-Yves. C’est en compagnie d’une petite troupe de personnages « pittoresques » que Léo va finalement résoudre l’affaire qui se terminera en apothéose parachutée sur les Champs-Élysées : le nain Potiron, les indiscernables Jean-Pi et Jean-Pau, les « bazarchistes » La Natte et Crâne d’œuf, l’agitateur Ben-Hur sont là pour l’escorter.
La lecture est jubilatoire, barrée complètement, c’est une grande bouffée d’oxygène, du rire et une grande utopie, celle des bazarchistes… Comme à son habitude, l’un des grands points forts d’Hervé, c’est cette galerie de personnages tous plus improbables les uns que les autres, mais on se laisse entrainer dans cette grande marche vers la capitale.
Tout au long de cet opus, Hervé SARD épingle les défauts de chacun dans ce monde actuel, des selfies égomaniaques en passant par les sites espions de géolocalisation, sous prétexte de gaudriole littéraire, l’auteur nous pointe en travers du museau nos petits travers, il nous prouve comme quoi parfois notre comportement est absurde voir naïf.
Pour conclure, est-ce Hervé Sard qui est un doux dingue, ou bien est-ce nous qui vivons dans un monde tout aussi déphasé que nous?
Je n’en sais rien, et ce n’est pas grave, le plus important est le plaisir ressenti à cette lecture.
[1] Voir la chronique d’Anomalie P