INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Fleur Sauvage en mai 2017 Vous ne parvenez plus à détacher vos yeux de ces images diffusées en boucle sur les chaînes de télévision… Un Boeing 737 vient de s’écraser sur l’ambassade des Etats-Unis à Pékin. Confrontés au risque d’une nouvelle guerre froide, l’officier de la CIA Malone, l’agent spécial du FBI Rodriguez, la directrice du Service national clandestin Sanders et la sénatrice McGovern partent en quête d’une vérité qui se dérobe sans cesse. (Source : Fleur Sauvage – Pages : 550 – ISBN : 9791094428504 – Prix : 22,00 €) |
L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT
Un attentat perpétré sur l’ambassade américaine en Chine…
Dès lors, c’est le monde entier qui est sous l’effroi et la guerre semble déclarée entre les USA et le pays chinois. Qui a commandité cet acte de terrorisme ? Les Américains se dépêchent d’aller faire enquêter un de leurs agents en couverture… Et pendant ce temps, l’agent du FBI Nina Rodriguez a rappelé de toute urgence pour enquêter aussi sur ce drame. Des meurtres ont été commis. De douloureux souvenirs remontent à la surface pour la profileuse.
Blackstone (un titre qui sonne bien et fort !) est le second roman de Guillaume Richez, lauréat d’un concours d’écriture et qui avait emporté l’adhésion avec son premier ouvrage nommé « Opération Khéops », un roman d’aventures, d’action et teinté d’un fort érotisme. Un premier roman fort apprécié pour ma part et j’avais hâte de pouvoir à nouveau lire la plume de ce jeune auteur…
Un roman qui démarre sur les chapeaux de roues et qui nous plonge dans l’action : on n’y va pas par quatre chemins : ce thriller, concentré habile d’espionnage et de romans d’aventures nous plonge dans l’horreur d’un acte terroriste et ce qui en découle ensuite : la recherche coûte que coûte de la vérité. Une vérité que les agents Malone (rien à voir avec le héros éponyme des romans de Steve Berry) et Rodriguez, aidés et soutenus (enfin quoique…) par leur haute hiérarchie, vont avoir du mal à trouver et les embûches vont aller de pair pour leur en faire voir de toutes les couleurs.
Puisant dans une forte documentation (on ne peut pas nier à la lecture de ce livre que l’auteur a potassé grandement son sujet) Blackstone nous plonge tout au long de ces 500 pages, dans le monde politique, militaire et guerrier. De longues scènes de dialogues (comme on voit dans les films) des décisions douloureuses à prendre… Ce roman se déguste comme un bon film : le récit est écrit comme un long métrage de cinéma. Toutefois, peut-être à la recherche d’une vérité et d’une trop grande exactitude, Guillaume Richez se perd dans son récit, avec cette sous-intrigue (qui quelquefois fait oublier celle principale de l’attentat contre l’ambassade), agrémentant ses chapitres de vocabulaire chinois, pour que ça « sonne » local, alors qu’à mon goût ce n’est pas utile et n’apporte pas un petit « plus » au récit lu au moment présent. L’auteur sait quand même (il faut lui reconnaitre ce talent) écrire de bonnes scènes d’action, on est en plein dedans, on vit le moment présent et c’est extra : mais à grands renforts de détails (utiles ou non) ces scènes d’action deviennent un peu longues à la lecture. Des chapitres un peu plus courts, auraient donné une meilleure densité à la majorité des scènes d’action que l’on va retrouver tout au long de ce roman d’espionnage. Au final, un deuxième roman fort apprécié mais qui aurait mérité moins de détails qui quelquefois, alourdissent le propos des différentes scènes jouées. En parlant de jeu, on trouve dans ce nouveau roman de très bons personnages : tous, principaux ou secondaires ont leur rôle à jouer et ils le font tous de bonne façon. Des dialogues ciselés, des situations extrêmes qui donnent envie de se plonger dans ce thriller.
Je vous recommande ce roman, si vous aimez les aventures d’espions mêlant la politique, la guerre et les relations internationales en conflit. Vous vous ferez vous-même votre propre avis.
Quand à moi, malgré ces quelques petits bémols, j’attends avec impatience le troisième roman de Guillaume Richez…
L’AVIS DE YANNICK P.
Lorsque j’ai décidé d’écrire des chroniques sur les romans noirs, c’était notamment pour mettre des thrillers d’exception en avant. On en lit des bons, des moins bons, et de temps à autre, il y a un bouquin qui sort du lot.
Pour le pitch, je vous laisse vous reporter aux informations éditeur ci-dessus.
Fait est qu’avec Black$tone, on touche du doigt, des yeux, ce qui se fait de très bon. Je l’ai déjà écrit, s’immerger dans un thriller n’a rien d’innocent. C’est accepter de se faire bousculer dans ses habitudes et adorer cela. A première vue, Black$tone pourrait ressembler à du Clancy ou du Grisham en français. Mais ce serait trop simple. C’est bien plus qu’un roman d’espionnage.
Un avion s’écrase sur l’ambassade US à Pékin et Guillaume Richez jette avec brio des relents de thriller géo-politique, sur fond de conflit entre les États-Unis d’Obama et de Trump et la République populaire de Chine. C’est foutrement documenté, tant culturellement que politiquement. L’ambiance de crise mondiale, le prisme à travers lequel occidentaux et asiatiques se jugent, s’apprécient ou non, est savamment dosé. La construction, rehaussée par une maitrise du style forge une véritable tension. Guillaume se joue du lecteur en le soumettant l’art du climax. On expose les personnages, on les confronte et ensuite seulement au point culminant, on permet au lecteur de résoudre. C’est l’apogée de la peur. C’est cinématographique au possible. Et ici, cela fonctionne vraiment.
Tout cela fait froid dans le dos. Voilà pour l’authenticité.
Mais ce serait trop simple d’en rester là. Le talent de Guillaume réside également dans le fait de construire un excellent page-turner pour tenir en haleine le lecteur. Pour se faire, il entrechoque plusieurs histoires avec brio, pour n’en faire qu’une. Car c’est là que Black$tone dévoile sa force.
Une enquête sur un épouvantable tueur en série, menée par des policiers chinois et américains qui se soupçonnent et se manipulent. Une guerre qui approche en mer de Chine. Une manipulation autour du bureau ovale. Cela fourmille de personnages troubles. Personne n’est innocent. Assassins, psychopathes, manipulateurs. Le lecteur saute d’un chapitre à l’autre, se fait bousculer par de nombreux cliff-hangers.
Les personnages sont minutieusement établis. Influenceurs ou victimes, ils portent tous une longue liste de péchés et d’accidents de la vie. La rédemption serait trop facile. Certains sont appelés à mourir, d’autres simplement à disparaitre. Tous ne sont que de passage dans ce monde complexe et terrible. Nombreux sont ceux qui portent un masque aux yeux du lecteur. Aucun ne semble être véritablement ce qu’il donne à voir au premier regard. Je vous l’ai dit, c’est diabolique. Tous, que cela soit Malone, l’officier de la CIA aux identités multiples, Rodriguez l’agent spécial du FBI, profileuse et alcoolique, les guerriers du SEAL, Sanders, la directrice du Service national clandestin et la sénatrice McGovern, sans oublier le Major Bennet, ou l’incroyable Wade, tous renforcent ce thriller. Chaque présence s’insinue dans le puzzle. Black$tone se gave de tension et de peur, c’est riche en rebondissements. Le lecteur cherche la vérité quand l’écrivain tient les codes dans sa main. Espionnage, technologie, psychologie, Richez nous ballade dans les tourments de notre monde. On y prend un plaisir colossal.
Jetez-vous sur Black$tone, pleurez chez votre dealer de livres, harcelez le, s’il est en rupture, optez pour le téléchargement. Soutenez Fleur Sauvage, ils ont eu le nez fin, ils ont besoin de nous.
En conclusion, Black$tone est assurément un des thrillers de l’année.
L’AVIS DE STANISLAS PETROSKY
Il y a bien longtemps que j’avais lu un roman d’espionnage.
Surtout écrit par un frenchy.
C’est passé de mode l’espionnage. Non pas que l’on en trouve plus du tout, Tom Clancy n’est plus mais John Le Carré écrit toujours, mais la profusion est moindre que dans les années 50/60.
Ça fleurissait dans toutes les librairies, nous étions en pleine guerre froide, de quoi inspirer les auteurs… Mais bon, actuellement avec toutes les tensions géopolitiques actuelles il y a de quoi aussi, la preuve Guillaume Richez vient de le faire.
Malgré parfois quelques longueurs, Richez réussi son coup, le garçon a fait des recherches, et fortement poussées, on sent qu’il a potassé des heures. Du plan de l’avion furtif, aux services secrets chinois et américain, en passant par le médicolégal et la survie en milieu hostile, il a bossé.
Puis c’est du roman d’espionnage où l’on réfléchit, la foultitude d’évènements qui s’enchainent, et le chassé-croisé des personnages vous y oblige. Mais la trame est telle que vous plongé plus en avant dans votre lecture.
Le roman d’espionnage dispose de codes, comme tout genre littéraire : il y a au moins un chef d’état, des chefs d’états major, des militaires surentrainés, des services secrets, un pays qui respectent à peu près les droits de l’homme et l’autre qui s’en fout, un attentat et/ou une guerre à éviter.
A la base une recette simple, sauf que faut savoir manier les ingrédients, les mélanger avec parcimonie et au bon moment, c’est chose faite.
Richez nous emmène au cœur de Pekin, où cet avion s’est scratché sur l’ambassade des USA. Mais quand les américains doivent collaborer avec les chinois, la tension monte d’un cran. La paranoïa s’installe progressivement. Puis nous sommes dans des contrées où les States ne sont pas forcément en grande estime. Il y a des vieux comptes à régler, la chine coincée entre le Vietnam et le Japon, non loin de la Corée du Nord. Un roman qui nous plonge au cœur de géostratégie et la géopolitique de la mer de Chine, une immersion, qui espérons-le ne soit pas d’anticipation…
Donc malgré quelques redites et quelques longueurs, ce thriller est un excellent roman d’espionnage qui donne envie de suivre le travail de Guillaume Richez.
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