Graham JOYCE : Indigo

Royaume-uni

INFOS ÉDITEUR

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Parution aux éditions Pocket Terreur en juin 2000

Titre original : Indigo (1999)

Traduit de l’anglais par Michelle CHARRIER

 » Vous qui souhaitez devenir invisible, sachez que la route est longue et semez d’embûches. D’abord il faudra apprendre à distinguer l’indigo. Car vous ne l’avez jamais vu. Peut-être croyez-vous l’avoir déjà vu, mais tel n’est pas le cas.

Au sceptique je ne dirai qu’une chose : regardez le spectre ! Remarquez-y le rouge, le orange, le jaune, le vert, le bleu, et admettez que votre oeil passe du bleu au violet sans enregistrer de véritable dégradé entre les deux… Et pourtant l’indigo existe bel et bien. Mais vous qui vous apprêtez à franchir les portes de la perception, attention aux dangers qui vous attendent. La folie et la mort ne sont jamais très loin.. Ensuite… »

(Source : Pocket – Pages : 307 – ISBN : 9782266099936 – Prix : Plus commercialisé)

L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ

Aux portes de l’invisible.

Chicago, 1997. Jack Chambers se rend là-bas pour découvrir le testament de son père qu’il a très peu vu pendant sa vie. Il a du quitter l’Angleterre pour vivre un moment qui le met très mal à l’aise, on lui annonce qu’il va devenir un exécuteur testamentaire plus qu’un héritier. Pour beaucoup son père était quelqu’un d’extraordinaire, pour lui c’était un salaud.

Car même après sa mort son père continue à exercer une forte pression sur lui voir même de la torture mentale ou de la manipulation. Il n’aura le droit d’acquérir sa part de biens que s’il se met en relation avec l’héritière principale Natalie Shearer et qu’il publie un manuscrit sur le pouvoir de l’indigo.

Cette période particulière va être l’occasion pour Jack de croiser à nouveau sa demi-soeur Louise qu’il n’avait vue qu’une fois alors qu’elle n’était qu’une enfant. Or c’est devenu une superbe jeune femme.

Ils vont devoir se rendre dans une des multiples propriétés du défunt. Cet amoureux de l’art s’est livré là-bas à d’étranges expériences : il a encouragé des « cobayes humains » à découvrir l’indigo. A changer leur perception pour rentrer en contact avec l’invisible… En utilisant un casque pour se déconnecter du monde tel que le voit un individu lambda.

Indigo est un texte qui joue beaucoup sur le trouble. Cela commence par Jack qui a beaucoup de mal à n’avoir que des sentiments fraternels pour Louise. Les différents personnages n’ont pas tous la même perception que moi de l’existence, certains sont persuadés du pouvoir de l’indigo. Cette croyance dépasse le cadre du roman, c’est également une pensée ésotérique (New Age). Il y a des individus qui croient au pouvoir des « enfants indigos », je laisse à chacun son libre arbitre.

Ce livre rend une part belle à la création et à l’art mais il faut avouer que ce dernier est tellement proche de la folie dans ce contexte précis que l’on se demande s’il faut admirer ou fuir très loin. Or quand on parle de fascination, on peut constater une sorte de paralysie même si la victime est consciente, elle ne peut plus quitter une sorte de toile invisible.

La découverte de l’indigo ? Perte de repères, c’est certain… La dimension psychologique se fait la part belle dans ce récit fantastique : le père a un comportement qui rappelle celle du pervers narcissique et dont l’influence est encore très palpable même après sa mort.

Pour conclure, Indigo de Graham Joyce est un livre à la frontière du récit fantastique et du conte initiatique, je laisse chacun marquer sa frontière entre le réel et l’imaginaire…


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Sophie PEUGNEZ
Sophie PEUGNEZ
Co-fondatrice de Zonelivre.fr. Sophie PEUGNEZ est libraire et modératrice professionnelle de rencontres littéraires. Elle a été chroniqueuse littéraire pour le journal "Coté Caen" et pour la radio.

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