- Éditions French Pulp le 10 janvier 2019
- Pages : 272
- ISBN : 9791025104613
- Prix : 18,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Éric, quasiment à la rue avec une femme sur le point d’accoucher, n’a plus de travail.
Il n’a qu’une seule solution pour s’en sortir : quitter la ville pour rejoindre la scierie familiale, perdue en pleine ligne bleue des Vosges.
Un retour aux sources compliqué quand on n’a pas vu les siens depuis des années.
Il y a ça, et surtout les secrets de famille, sans compter les magouilles du frère aîné qui règne en véritable tyran sur le domaine.
Une France profonde et noire où il ne fait pas bon s’aventurer…
L’AVIS DE STANISLAS PETROSKY
On pense, souvent avec erreur, que le « rural noir » est une mode, un genre littéraire nouveau…
Loin de là, pour exemple un livre que je chéri : The Diamond Bikini de Charles Williams, qui a donné Fantasia chez les ploucs sous la caméra de Gérard Pirès, a été écrit en 1956…
C’est te dire que ça ne date pas d’hier…
Pourquoi je te cause du bouquin de Williams pour chroniquer celui de Gallerne ?
Simplement parce que la lecture de Mauvaise main m’a fait penser au roman que j’affectionne tant.
C’est sombre, c’est glauque, c’est méchant, c’est cynique, c’est bien écrit, et c’est bon !
Éric est dans la mouise, handicapé (il a perdu une main lors d’un accident étant gosse), sans boulot et une femme enceinte jusqu’aux dents. Une seule issue s’offre à lui, quitter Paname pour revenir à la scierie familiale dans les Vosges.
Un trou perdu où il n’est pas le bienvenu.
Un femme sur le point d’accoucher, un pied dans le précipice de l’alcool, Éric est au bord du gouffre.
Léo, son frère, règne en véritable patriarche sur le clan, en tyran même…
Éric a quitté sa famille il y a bien longtemps, trop longtemps pour la comprendre, pour y être aimé. Puis surtout comme dans toutes les familles, il y a des secrets, ceux dont Éric va participer, mais ceux qu’on lui cache.
Une belle pépite de rural noir, plusieurs sujets traités dans ce roman, une belle découverte.
L’AVIS DE YANNICK P.
Pas de travail, ni d’argent, avec Elise, sa femme enceinte, Éric est contraint de retourner dans ses Vosges natales. Mais la scierie familiale, qui tourne au ralenti, est tout, sauf un doux cocon. Eric avait quitté une famille rude suite à un accident où il avait perdu une main, le voilà qui doit retrouver sa mère, ses deux frères avec femmes et enfants, et son oncle. Loin de toute civilisation, enclavée dans la montagne, la famille vit en autarcie sous la férule de l’ainé, Léo. Les secrets de familles sont aussi lourds que les portes qui se ferment. Sous les sapins rien n’est gratuit. Et quand ses recherches d’emploi ne donnent rien, Eric se voit obligé à accepter l’inévitable, travailler avec ses frères et leurs magouilles.
L’atmosphère de Mauvaise Main, m’a immédiatement projeté en arrière. Vers Les Grandes Gueules. Celles de 65, de Robert Enrico, avec Bourvil et Lino. Rien n’a changé. Le temps s’est arrêté au cœur des forêts des Vosges. Les hommes sont rudes, rustres et prêts à tout pour survivre, même au pire. Pourtant le parallèle s’arrête là. Gilbert Gallerne signe ici un huis-clos à l’extérieur. Lu d’une traite, ce roman bien noir, à l’écriture sèche et directe brosse un joli panier de salauds, avec un ainé ignoble à souhait. Gallerne réussit à instaurer un malaise prégnant tout au long du roman. La tension est palpable, la terreur familiale suinte de sous chaque grume. Certes il y a ce qu’il faut de tendresse et d’amour, mais la peur et la tyrannie prennent le dessus. Après, Sous terre personne ne vous entend crier, Gilbert Gallerne prouve, s’il en était besoin qu’il est un grand auteur de romans noir.