- Éditions Le Masque le 10 octobre 2018
- Pages : 256
- ISBN : 9782702449059
- Prix : 19,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
En 1908, Arsène Lupin entame une thérapie pour soigner son addiction au cambriolage. Helas pour lui, son médecin exige qu’il cesse de voler pendant toute la durée de la cure. Le voilà contraint de trouver un moyen honnête de payer les séances dont il espère sa guérison. Pour cela, il ouvre une agence de détectives, l’agence Barnett. Sa première cliente, la très riche Mme Bovaroff, se plaint qu’on lui a dérobé un inestimable autoportrait de Delacroix, L’Homme au gilet vert. Surprise! Voilà que l’oeuvre réapparait comme par magie sur le mur d’où elle avait disparu, tandis que tous ceux qui l’ont eue entre les mains sont assassinés les uns après les autres.
On rencontre au milieu de tout cela une ensorcelante danseuse orientale nommée Mata Hari, dont le charme sera l’un des obstacles les plus dangereux que Lupin-Barnett aura à surmonter.
Dans les fastes de la Belle Epoque, à travers une intrigue riche en rebondissements, Frédéric Lenormand nous offre un Arsène Lupin ivre d’astuce et de rouerie.
L’AVIS DE CATHIE L.
Le retour d’Arsène Lupin a été publié par les éditions du Masque en 2018. Tout comme dans la série consacrée à Voltaire, le ton est léger, un tantinet ironique : « Le docteur avait dans sa clientèle un charcutier qui lui apportait des saucisses et du lard au kilo, mais les autres utilisaient en général les billets du bon Etat français en bon papier-monnaie dont la valeur était garantie par la réserve d’or de la Banque nationale. » (Page 21). Les dialogues sont savoureux, notamment entre Lupin et l’inspecteur Ganimard : « -Vous ne m’avez pas arrêté, Ganimard : vous m’avez permis de commettre ce vol. – Un peu moins de prétention, Lupin! Tu t’es fait serrer, c’est tout ! Depuis quand les perdants réécrivent-ils l’histoire? – Depuis que les gagnants ne voient pas qu’ils ont perdu. » (Pages 12-13).
L’intrigue
Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur bien connu, qui a ouvert une agence de détectives « pour avoir un prétexte pour fouiner chez les gens, essaie de soigner sa névrose cambrioleuse cyclothymique par une thérapie : « Pouvait-on le guérir de son addiction au crime ? Car, enfin, à quoi bon échapper au bagne si l’on reste prisonnier de ses pulsions ? » (Page 22).
L’inspecteur Bréchoux lui propose un marché : Lupin retrouve une perle noire, appartenant à une dame Bovaroff, garde la récompense pour lui, tandis que Béchoux en récolte les lauriers pour son avancement. Le mystère autour de cette disparition reste entier : aucune demande de rançon, aucune réapparition sur le marché. Mais, de la part de Béchoux, mettre le plus célèbre cambrioleur de la place parisienne sur le coup n’est-ce pas un peu trop tenter le diable ?
Lupin/Barnett se rend sur les lieux où l’on constate la substitution d’un Delacroix authentique par une très belle copie. dès lors, la mission de Lupin/Barnett prend une autre tournure. Qui a volé le tableau ? La secrétaire jalouse ? Le fils compassé, dépendant totalement de l’argent maternel ? La maîtresse de maison elle-même ? Qui que soit le responsable, comment une telle substitution a pu se faire alors que le tableau trône sur le palier ? Mystère, mystère…
Les lieux
Les nombreux endroits dans lesquels officie notre gentleman ex-cambrioleur sont décrits avec richesse des détails et sobriété tout à la fois, comme l’arrière-salle de l’agence Barnett : « La pièce était tendue d’un tissu vert sur lequel étaient accrochés de jolis portraits qui allaient de la renaissance au XIXe siècle…Les noms des modèles étaient inscrits sur de petites plaques en cuivre. » (Page 20)… « Le local était meublé d’une table et de trois vieux fauteuils entre quatre murs vides, dépourvus d’étagères ou de dossiers. Mais sur cette table trônait un appareil téléphonique ultra-moderne à manivelle et cornet acoustique en laiton doré. » (Page 25).
Reconstitution de l’époque: reconstitution subtile esquissée à travers des détails disséminés çà et là : le téléphone à manivelle de Lupin, les communications par l’intermédiaire des standardistes téléphoniques, les immeubles qui ne disposaient pas tous de l’eau courante à chaque étage…
En conclusion
Le retour d’Arsène Lupin se dévore comme une gourmandise, en seulement quelques bouchées : le ton aussi léger qu’une plume, les scènes cocasses, les dialogues savoureux, l’originalité du scénario, tout concourt pour faire de ce roman un joyau du polar humoristique et vaudevillesque… Vous y retrouverez un Arsène Lupin au mieux de sa forme, toujours à défier et ridiculiser les forces de police, à se lancer dans des aventures rocambolesques. En ces temps moroses, décontraction, délassement et plaisir de lecture garantis. A offrir ou à se faire offrir !!!
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