PRÉSENTATION ÉDITEUR
Partout, il y a la terreur.
Celle d’une jeune femme dans une chambre d’hôtel sordide, ventre loué à prix d’or pour couple en mal d’enfant, et qui s’évapore comme elle était arrivée.
Partout, il y a la terreur.
Celle d’un corps mutilé qui gît au fond d’une fosse creusée dans la forêt.
Partout, il y a la terreur.
Celle d’un homme qui connaît le jour et l’heure de sa mort.
Et puis il y a une lettre, comme un manifeste, et qui annonce le pire.
S’engage alors, pour l’équipe du commandant Sharko, une sinistre course contre la montre.
C’était écrit : l’enfer ne fait que commencer.
L’AVIS DE STANISLAS PETROSKY
Le vin à le Beaujolais nouveau, le polar a le Thilliez nouveau…
Chaque année Franck sort un nouveau polar, et cette année, je dois avouer que c’est un très bon cru, de là à dire qu’il a un gout de banane ou de cerise, non, peut-être plus des relents de sang et de décomposition.
On retrouve dans ce nouvel opus ses deux personnages fétiches : Lucie et Sharko, dans une enquête très intéressante, un sujet fort peu traité dans la littérature, qui m’a littéralement aspiré dans ma lecture.
Il faut dire que l’auteur aime travailler sur des problèmes, des faits de société assez inattendus !
Ce que j’aime chez Thilliez, c’est que le garçon ne part jamais à l’aventure, lorsqu’il décide de travailler un thème, il va d’abord aller l’étudier en profondeur, rencontrer des professionnels, investiguer, afin de ressortir un texte au plus juste de la réalité, même lorsque celle-ci est complètement délirante…
Dans ce roman sombre, Thilliez met le lecteur devant certaines déviances que nous croisons tous les jours, certaines petites évolutions technologiques que nous pensons être des grandes marques de progrès, mais qui pourraient plus nous faire régresser qu’évoluer…
Et si l’homme, toujours en quête de plus de confort, de longévité courrait simplement à sa perte ?
L’AVIS DE YANNICK P.
Il est des marronniers, synonyme de plaisir. Ils reviennent régulièrement et nous emportent. Le couple Sharko & Lucie en sont un. Même si, Sharko, au fil du temps, prend l’allure d’un vieux chêne auprès duquel son équipe tire sa force, avec ce nouveau thriller, Franck Thilliez revient en force. Nicolas Bellanger, Pascal Robillard sont de la fête. Ils sont accompagnés cette fois d’une nouvelle tête, Audra Spick.
Le roman commence avec le désespoir d’un couple. Franck Thilliez donne le ton. On y causera GPA, éthique, et puisque dans chaque thriller, il y a un prix à payer, la suite s’enchaine sans discontinuer pour devenir addictive. Le chrono a démarré, la ramification des thèmes aussi. Nous sommes en 2017, en plein monde 2.0. Aucun souci avec ça. Finalement, rien ne s‘est arrangé depuis. Nous avons glissé sans nous en apercevoir vers le 3.0.
Luca ne déroge pas à la règle des livres de l’écrivain. Ce roman est tissé au cordeau. Touffu, il est dans l’air du temps. D’après moi, un des talents d’un auteur de thriller, est de savoir prendre le pouls de la société, dans tirer nos craintes et nos travers, de bâtir une trame sur ce que nous offre notre quotidien sans que nous ayons les yeux dessus. Bref, offrir un autre angle de vue à la réalité. Luca, c’est ça. Et c’est écrit avec brio.
Franck tisse de multiples boucles narratives. Il fait preuve d’une maitrise totale de la tension. Son histoire est chargée de rebondissements à n’en plus finir. Luca est riche. Diablement. Comme pas mal d’entre vous, je savais l’auteur faire preuve d’une précision redoutable dès lors qu’il évoque les procédures policières, mais lorsqu’il s’avance dans un territoire numérique, numerdique, il est clair qu’il a établi de solides connaissances quant à l’Intelligence Artificielle, aux réseaux sociaux, à toutes ces nouveautés qui fleurent notre 21ème siècle, ces hydres avides de nos données personnelles que nous gavons chaque jour davantage. Un vieil adage me revient en mémoire, quand c’est gratuit, c’est toi le produit !
Alors oui, au gré des chapitres, le lecteur songe à des vieilles lubies, la liberté individuelle, les travers des hommes, ce qu’ils peuvent avoir de pire. Car il est clair que nous sommes bien dans un thriller de Thilliez. Il y a donc d’autres pans à découvrir, comme l’homme augmenté ou l’eugénisme. Et là, le pire est que Franck reste à la lisière du possible. Il entrebâille la porte sur de multiples réalités. Calico existe bien et bel. Kurzweil et son transhumanisme également.
Arrivé là, on se dit que les thèmes proches du dernier Minier. Certes, certains. Mais ils sont traités différemment. Aucune bataille entre les deux. Chaque roman porte sa vision. Comme quoi, les auteurs de la Ligue savent aussi être en lien avec la réalité et pas simplement des écrivains traversant un imaginaire. Comme l’on dit, la première fois est un hasard, la seconde, une coïncidence, la troisième un complot. A défaut, une vive inquiétude.
Mais revenons à Luca, l’intelligence de Franck n’est pas simplement de déplacer le 36 vers le Bastion, avec toute la nostalgie qui suinte des pores de celui qui devient doucement un vieux flic. Non, il sait aussi se renouveler. Tout l’intérêt que je portais au couple Sharko / Lucie glisse naturellement vers Nicolas / Audra. Les personnages sont charpentés, blessés. Un rayon de lumière vient parfois traverser leurs drames. Un peu comme la nature qui se révèle être aussi rude que les héros.
Bref, cette lecture m’aura conquis d’autant qu’elle a ce petit plus qui m’a fait sourire… voir sa ville entrer dans cet univers.
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