Présentation Éditeur
En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession.
Celle d’une enfant ignorée, seule avec ses peurs.
Celle d’une femme manipulatrice et cynique.
Celle d’une tueuse en série froide et méthodique.
Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir.
Une ombre. Une ombre assassine.
L'avis de Clémence
Nadège, institutrice aimée et respectée, se livre sans aucun filtre et nous raconte son histoire.
Sans aucun secret, elle nous racontera sa vie.
On y découvre tout d’abord une petite fille, non désirée, oubliée à l’enfance malheureuse. Puis vient l’adolescence, ses souffrances et humiliations. Nadège ne pouvait pas devenir une adulte stable avec un tel passé. Elle devient même impitoyable .
Nadège nous dévoile sa famille. Un père absent qui se réfugie dans le travail afin de ne pas voir ce qui se passe réellement chez lui. Une mère dépressive, maltraitante envers ses filles. Un frère inexistant et une Sœur définit comme monstrueuse de par ses lourd handicaps.
C’est dans ce contexte familial compliqué que Nadège se construira une personnalité diabolique.
Nadège se construit dans l’ombre des autres. Elle est manipulatrice à souhait et est vu par les autres comme une personne attentionnée, généreuse, profondément gentille. Cette situation lui laisse le champ libre pour mener à bien sa folie meurtrière.
On se trouve ici dans un thriller psychologique où la personnalité du tueur est disséquée et chacun de ses gestes analysés.
Le récit est à la première personne puisque c’est Nadège elle-même qui nous livre son histoire. Personne ne la connaît autant qu’elle-même. Les chapitres alternent récits de faits, auditions dans le cadre de l’enquête et témoignages de la principale intéressée .
Les apparences sont parfois trompeuses …. Et pourtant … Nadège pourrait être l’institutrice de vos chers marmots. Celle de qui ils apprendront des choses, celle à qui ils offriront des dessins, des chocolats à noël… La si gentille Nadège existe-t-elle vraiment ?
L'avis de Hélène
Nadège Solignac est en prison, elle est institutrice et a tué un agent de police chez lui dans sa piscine. Son avocate plaide la légitime défense. Nadège va nous raconter son histoire, toute son histoire. Le récit est donc à la première personne, alternant avec des extraits d’auditions menées par la police et des reportages sur l’affaire. Ce choix de narration nous plonge dans l’âme pervertie de Nadège Solignac qui va livrer, sans concession, au lecteur l’histoire de sa vie jusqu’à cette mise en examen. Elle dresse le portrait cru d’une petite fille maltraitée, d’une adolescente salie et humiliée et de l’effroyable adulte qu’elle est devenue aujourd’hui. Attendez-vous à plaquer votre main sur la bouche à la lecture de certains passages, ou à crier un « ah » de dégoût. Elle nous livre ses pensées, ses pulsions, ses projets meurtriers avec une détermination malsaine et dérangeante. Sa folie est telle qu’elle a besoin d’imprimer ses crimes mentalement afin de ressentir une jouissance explosive. Sa capacité à regarder fermement ses victimes, l’élaboration de ses plans machiavéliques ne cessent de nous surprendre de page en page.
Nadège a un grand frère et une petite sœur lourdement handicapée. Elle vit dans le hameau des « sans-sous », son père, un manuel travaille dans le hameau et préfère dormir à l’atelier laissant femme et enfants à la maison. Nadège vit souvent seule, et donne l’étrange nom de « tour » à la pièce qui lui sert de chambre. Cette pièce résonne comme le lieu où toute sa haine a pris naissance et forme. Enfant Isolée, autonome non par choix, adulte avant l’âge, Nadège regarde le monde et sa noirceur et la subit sans ménagement dès sa naissance. Dans sa cellule, Nadège ne regrette rien, elle nous livre sa version des faits avec une transparence qui vous colle la chair de poule. Intelligente, subtile, elle analyse sa rage et sa haine et parle d’une « boule de feu » qui l’habite.
Il y a une distance émotionnelle permanente qui est sidérante, Nadège emploie rarement les prénoms de certaines personnes. Sa sœur est « le monstre », la copine de son frère « l’idiote », son père devient au fur et à mesure « Solignac ». Toute cette distance et cette haine qu’elle a engrangées depuis son enfance se sont transformées en folie meurtrière. Mon ombre assassine est un excellent thriller dans lequel tous les ressorts et mécanismes psychologiques sont posés et analysés. La violence est omniprésente mais va crescendo, l’auteur arrive à ne pas en saturer le lecteur ce qui en fait une réussite. Une phrase résume parfaitement le sentiment que j’ai eu en lisant ce roman « Si j’ai pleuré sur l’enfance que Nadège Solignac a été je reste terrifiée par l’adulte qu’elle est devenue. » (P 252).
Enfin il y a ce titre énigmatique « mon ombre assassine », ce terme d’« ombre » résume la personnalité de Nadège. Elle sait se rendre invisible en manipulant à souhait son entourage et plane autour de chacun sans faire de bruit.
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Merci Hélène de m’offrir, à nouveau, une magnifique critique. J’ai tenté d’être la plus objective possible avec le personnage de Nadège. De ne pas la juger ou prendre partie sauf à la page 252 avec la phrase que vous avez mentionnée. A bientôt. Estelle
Merci Clémence pour votre retour et votre partage. Estelle