INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Slatkine et Cie en janvier 2017 Traduit par C. Barret Doro Kagel est journaliste à Berlin ; son fils est parti à l’université, elle peine à joindre les deux bouts, vivant du maigre salaire que lui rapportent ses piges et de quelques cours qu’elle donne à l’université, elle est célibataire depuis trop longtemps, et n’a même plus envie de sortir de chez elle. Jusqu’au jour où sa rédaction lui propose d’écrire un article sur une affaire classée, la “nuit sanglante d’Hiddensee” : deux ans auparavant, trois personnes avaient en effet été retrouvées assassinées sauvagement dans la belle maison de verre de l’architecte Philipp Lothringer, sur la petite île paisible d’Hiddensee, un lendemain de tempête. Et la meurtrière présumée est quant à elle dans le coma, ce qui rend tout procès impossible. Un réunion d’anciens camarades de lutte qui aurait mal tourné ? Ravie de s’extraire de son quotidien monotone, Doro accepte sans hésiter. Mais elle s’apercevra bien vite que les apparences sont trompeuses, et que l’affaire est peut-être bien plus complexe qu’il n’y paraissait au départ… L’investigation menée par Doro Kagel est ponctuée par des flashbacks narratifs, et on découvre en même temps qu’elle – parfois même avant elle – ce qui est vraiment arrivé cette nuit-là, dans la Maison des brouillards. Eric Berg signe un premier thriller policier qui prend aux tripes, et nous transporte loin, bien loin, sur cette petite île d’Hiddensee, tant et si bien qu’on se croirait presque plongé dans l’univers de Shutter Island. (Source : Slatkine et Cie – Pages : 420 – ISBN : 9782889440269 – Prix : 22,90 €) |
L’AVIS MICHÈLE PAMBRUN
Le livre refermé, on cherche quels autres romans a pu écrire l’auteur, dont on se demande comment on a pu passer à côté jusque là… On découvre que c’est un premier roman et l’on se dit Chapeau bas.
La première qualité de « La Maison des brouillards » d’Eric BERG, c’est qu’il est bien écrit, bien construit et le lecteur s’y sent respecté. Même si le lecteur n’est jamais le souci d’un véritable écrivain. Un écrivain écrit ce qu’il a à écrire et tant mieux s’il est (bien) lu, mais ce n’est en principe pas l’urgence.
L’urgence, la nécessité, c’est l’écriture. Et la protagoniste Doro Kagel le sait bien, qui recommence maintes fois le début d’un article. « En onze lignes, j’ai trouvé le moyen d’écrire neuf noms… », et elle réécrit, jusqu’à trouver les mots qui diront au plus près, au plus juste, sans alourdir, sans embrouiller.
33 chapitres dans « La Maison des brouillards », comme les 33 chants de l’Enfer, du Purgatoire, et du Paradis de La Divine Comédie de l’Alighieri.
Dans « La Maison des brouillards », aucun surplomb du narrateur, aucune édification, c’est le lecteur qui est immergé dans l’histoire et le temps qui s’enroulent. Avec des chapitres en écho, un passé pas moins infiniment virtuel que le futur, à simple proportion du présent en cours qui s’en empare.
Et l’on se dit que c’est une chance qu’on n’en finisse pas de découvrir des écrivains (et des traducteurs). On regrette toujours un peu qu’aucun éditeur n’ait encore réussi à trouver la juste place du traducteur. Le texte est là pour l’attester, certes, mais le lecteur qui n’est pas polyglotte ne saura jamais vraiment. Tout au plus est-il touché par la force et la limpidité du texte. Qui l’a accompagné dans une lecture dont il ressort secoué, étonné.
Merci à Eric Berg, Catherine Barret et les éditions Slatkine & compagnie
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Merci beaucoup de cette critique (https://polar.zonelivre.fr/eric-berg-maison-brouillards/), que m’a signalée l’éditeur. C’est un plaisir de vous lire également :-). Comme je ne sais pas si Slatkine & Cie vous le diront, sachez cependant que ce n’est pas un premier roman, mais seulement un premier « thriller ».
Eric Berg est connu en Allemagne sous son vrai nom (je crois), Eric Walz, comme auteur de romans historiques qui n’ont pas été traduits en français à ma connaissance, cf. https://de.wikipedia.org/wiki/Eric_Walz – je peux aussi vous annoncer que je viens de terminer la traduction de son 2ème livre sous le nom d’Eric Berg, qui paraîtra donc dans quelques mois… Si tout va bien, je suppose qu’on me demandera de traduire le troisième ??? (Mais merci de ne surtout rien annoncer sans l’accord de l’éditeur… je ne mets d’ailleurs pas de commentaire sur la page de votre article, je préfère vous laisser le soin de voir si vous souhaitez ajouter cette précision sur l’auteur.) Puisqu’on parle d’ancienneté, sachez aussi que je ne suis pas un « perdreau de l’année », puisque j’ai 12 ans de plus que l’auteur 🙂 ! Je vous remercie vraiment de votre appréciation sur mon travail, c’est suffisamment rare pour que j’apprécie – même dans les émissions littéraires, on a l’impression que le traducteur n’est pour rien dans le fait qu’un livre soit considéré comme bon ou mauvais… J’ai eu quelques bonnes critiques au début de ma « carrière », en 1989-90, pour la traduction du livre de Richard Cobb « Une éducation classique » (réédité chez Phébus quelques années plus tard, un livre qui devrait vous plaire… L’auteur est mort, hélas…) – vous pouvez retrouver tout cela sur ma fiche sur le site de l’ATLF !
Encore merci, bien cordialement.