Un bon polar, dur et vibrant, qui fait la part belle à l’humain, n’hésitez plus Burn-Out de Didier Fossey est fait pour vous
INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Flamant Noir en février 2015 Parution aux éditions Bragelonne poche le 17 janvier 2018 Prix du Polar 2015 – Lions Club « Paris. Avril 2014. Une série de vols d’objets d’art a lieu dans les cimetières parisiens. La police est sur le coup mais, lors d’une nuit de planque, un policier se fait assassiner. Pas de témoins. Peu d’indices. Ses collègues présents sur place n’ont rien vu. Boris Le Guenn, chef de groupe de la B.A.C. au 36 quai des Orfèvres, est saisi de l’affaire. Malgré son manque d’effectifs et plusieurs enquêtes à gérer, il devra en plus faire face à la descente aux enfers d’un de ses hommes… Le temps passe. Les vols se multiplient, les crimes aussi et les pistes sont dérisoires. Boris Le Guenn et son équipe doivent mener à bien ces affaires, non sans danger pour eux, tant sur le plan professionnel que personnel. C’est un monde désenchanté, un monde dans lequel l’histoire ne se termine ni bien ni mal, elle se termine c’est tout. Certains flics boivent pour oublier, d’autres ont une démarche plus radicale, violente, imprévisible. Burnout, nuits de planques et de filoches. Ça pue la clope, le sang et la sueur de ceux qui veillent sur la population. Ces flics, obsédés par leur boulot, à qui on demande de laisser au vestiaire leurs problèmes personnels, sont vite rattrapés par leurs démons et leur paquetage s’alourdit de quelques cauchemars… » (Source : Flamant Noir – Pages : 296 – ISBN : 9791093363103 – Prix : 15,00 €) |
L’AVIS JEAN-MARC VOLANT
Des vols d’objets de valeur dans des cimetières parisiens et une nouvelle enquête à résoudre pour le commissaire Le Guenn et son équipe, déjà bien débordé par ses autres affaires en cours… mais pas le choix, ce sont les ordres. En manque d’effectifs certain, le Guenn va avoir à gérer l’absence d’un de ses collègues, qui lui va « péter les plombs » au fil des jours qui passent. Une enquête difficile, des soucis familiaux à gérer en plus : pour Le Guenn, les semaines à venir ne vont pas être de tout repos.
Surtout avec la mort d’un flic dans ses fonctions, un soir de planque…
Didier Fossey, ancien membre de la police nationale (et qui connait donc bien son sujet) n’est pas le premier (et ne sera pas le dernier) policier à écrire sur un métier qu’il connait bien (qu’on soit en activité ou non). Et en cela, l’auteur, avec déjà 3 romans à son actif (dont deux d’entre eux ont été réédités par « Flamant noir éditions », sa maison d’édition actuelle) nous a concocté un polar bien noir, une vraie histoire de flics comme on en connait déjà un peu. De nombreux livres, films et téléfilms ont déjà traités ce sujet : le « burn-out » de ces hommes, qui ont du mal à gérer leur vie familiale et leur vie professionnelle.
Alors répétition sur un thème (trop) souvent rabattu ?
Non du tout, car Didier Fossey a su y mettre de son expérience dans ce polar qui fait la part belle à l’humain : que ce soit dans leur rôle de flic, de père, de mari, d’amant, chacun des personnages de ce roman noir (et terriblement vrai) donne sa parole et nous livre à leur manière, leur difficulté à assumer les deux côtés de leur vie quotidienne.
Un roman de flic alors ? oui bien sûr, mais l’auteur n’en néglige pas pour autant le sujet principal de son récit avec cette enquête difficile sur ces vols dans des cimetières parisiens et la mort de ce policier dans l’exercice de ses fonctions.
Une enquête menée tambour battant, quasiment sans temps mort, tendue à l’extrême, et qui nous réserve à la lecture son lot de rebondissements, d’actions propre à ce type de récit. On assiste au quotidien d’une équipe de flics en planque, en debriefing, en enquête sur le terrain et en intervention quand c’est utile… Certes on peut penser que c’est du déjà vu mais Didier Fossey le fait avec talent, son expérience et son style brut, sans concession, contribue à faire de ce polar un excellent plaisir.
En lisant ce polar, on pense aussi à Olivier Marchal et au travail de réalisateur de cet ancien flic, qui lui aussi a su montrer à travers ses films, le quotidien difficile de ces policiers, ne sachant plus où donner de la tête… Non loin du ras-le-bol, en plein « burn-out justement.
Si vous voulez lire un bon polar, un bon roman policier dur et vibrant, un roman policier qui fait la part belle à l’humain, alors n’hésitez plus.
Un bon coup de poing dans la g… avec l’écriture de Didier Fossey dans cette « histoire de flics » mais en même temps une vraie leçon d’humanité sur le quotidien difficile de ces hommes admirés mais aussi craints et bafoués.
L’AVIS DE STANISLAS PETROSKY
Didier Fossey sous son air de jeune homme est déjà retraité. Retraité de la maison bleue, celle qui n’est pas adossée à la colline mais au quai des orfèvres. Comme tout bon poulardin avec de l’imagination et du vocabulaire qui se respecte, l’homme écrit. Ce qui n’est pas une découverte, je l’ai déjà lu.
Tous comme ses collègues : Noreck ; Guillaume ; Jourdain ; Vigneron et les autres, quand on lit leurs œuvres nous sommes sûr du respect de la procédure, pas de mandats chez eux, mais de la commission rogatoire en bonne et due forme, pas de Glock mais du Sig-Sauer, bref du réalisme, tu sens que les gars ils ont du vécu, qu’ils en ont bouffé de la procédure.
Alors que peut apporter Didier de neuf dans une telle production ? Bien sûr comme chaque polar, roman noir, il y a toujours une trame, une intrigue différente, celle-ci est bien ficelée : Des mecs qui dépouilles les tombes de leurs bronzes, on en cause peu, mais cela existe, depuis l’envolé du prix des métaux semi-précieux, les margoulins ne reculent devant rien pour se faire un peu d’oseille sans trop d’effort… Là-dessus un flic va se faire descendre « accidentellement » et c’est parti pour une enquête qui pulse.
Et là où Fossey se démarque c’est que l’on va se suivre en parallèle quelques poulets qui vont plus où péter des fils, parfois sans gravité, un juste ras le bol, que l’on peut trouver tout à chacun dans notre boulot. Mais là nous sommes dans un taff particulier, du pas d’heure, pas vraiment payé à sa valeur, la violence, la haine, la lie de la société, un boulot où les gars sont applaudis le lendemain d’attentats, mais redeviennent « des salauds de flics qui feraient mieux d’aller dans les citées plutôt que de pruner le gars qui bosse ! 1 ». Bon sans rire un métier dangereux, le nombre de suicide dans la police grandit depuis des années, j’avais vu une étude comme quoi c’était la profession où l’on trouvait le plus fort taux de divorces aussi.
Je trouve que ce livre est presque une plaidoirie pour la profession, on devrait le faire lire d’un côté aux mômes qui veulent finir dans le bleu, et d’un autre aux élus, histoire de se rappeler des hommes de terrains.
Un livre fort bien écrit, un sujet intéressant et tabou, le flic est aussi un humain enclin à la dépression. C’est traité ici sans voyeurisme, simplement par un type qui a fait sa carrière au cœur de la Police Nationale.
Cependant j’ai deux petite remarques à faire à monsieur Fossey :
La première cher ami : c’est un hasard ce gardien de cimetière qui culbute une veuve, pas Fernandez, il est parti, MOUSSE il s’appelle le nouveau, comment te dire, tu l’as trouvé où son blase au gus ?
Et sinon c’est ton passé de flic à taper avec deux doigts sur le clavier de la machine à écrire qui fait que tu ne trouves pas le cadratin pour tes dialogues mon Didier ?
Burn Out de Didier Fossey, un roman policier, un vrai, hyperréaliste, avec tout le mal-être d’une profession à lire…
1 Non, je n’ai pas de PV à faire sauter, c’est juste que souvent mes semblables me font marrer…
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