Présentation Éditeur
L’homme est jeune et partage sa vie entre son boulot de manoeuvre et des visites coquines à l’accorte mais peu farouche Geneviève. Cette très, très jeune fille, distrait les consommateurs du bistrot de ses parents adoptifs en les laissant se glisser sous le comptoir pour se rincer l’oeil et plus si affinités… Tout irait donc pour le mieux dans le plus glauque des mondes, si l’homme – précision indispensable – borgne ne tombait amoureux de l’apprentie péripatéticienne ; si son oeil crevé par un père confit dans l’alcool ne le tourmentait plus que de raison ; si deux souteneurs venus de la capitale n’espéraient enrôler Geneviève à son corps plus ou moins défendant ; si une infirmière plus portée sur les câlins que sur les pansements n’entrait dans la danse ; si sa soeur…
Bref, dans la drôle de tête de l’homme, tout s’embrouille, tout s’enchevêtre. Et c’est sous l’oeil unique, eh oui !, de sa poule de compagnie, qu’il se laisse emporter par ses démons. Bientôt les cadavres s’accumulent.
Un curieux enquêteur s’ingénie à démêler les noeuds de ce maelström de sang, de fureur, de sexe et de désespoir…
Origine | ![]() |
Éditions | Lajouanie |
Date | 18 septembre 2014 |
Pages | 240 |
ISBN | 9782370470539 |
Prix | 14,95 € |
L'avis de STANISLAS PETROSKY
L’éditeur vous prévient sur la couvrante : Roman policier mais pas que…
Il a raison, vaut mieux. Ce livre n’est pas comme les autres, oubliez de suite ce que vous connaissez du roman policier, d’ailleurs je trouve qu’il flirte plus avec le roman pas tout à fait noir mais presque.
Déjà le héros, l’homme, oui tout au long du roman, son blase sera l’homme, un drôle de personnage. Borgne, casanier, pas un communicant. Comme animal de compagnie il récupère une poule, pas courant, je vous le concède, mais quand en plus le dit gallinacé est tout aussi borgne que son maitre… Une « saloperie » de poule, puisque tel est le surnom que l’homme lui donnera.
Puis cette histoire d’amour, malsaine, avec Geneviève, gamine d’une quinzaine d’années dont les parents adoptifs vendent les charmes dans l’arrière salle d’un bistrot glauque.
Claude Soloy distille tout au long de son livre une atmosphère lourde, souvent malsaine et pesante. Le lecteur est parfois mal à l’aise d’être spectateur de ce qui se trame dans la gargote du patron où même dans le passé de l’homme. Mal à l’aise à la fin d’avoir « aimé », d’avoir eu une faiblesse pour le personnage qu’il ne fallait pas.
Mais pour que ce livre soit policier, il fut une enquête et un flic… Ben il y a aussi, vers la fin. Un personnage pas piqué des vers non plus, Dumbo. Et Dumbo a une façon d’enquêter bien spéciale, il colle au livre et autres protagonistes.
Car c’est cela la richesse de Claude Soloy, la galerie de personnages qu’il nous brosse, et pas avec la brosse à reluire, non avec la brosse métallique, qui va arracher l’épiderme et mettre à vif. Tous ont un côté plus que sombre, mélancolique, et parfois même attachant. Comme Geneviève, et même Macon (l’homme) de par leur amour qu’ils se portent, petite lumière dans la noirceur du monde qui les entoure.
Un roman atypique en mode désespérance, un langage cru, parfois bien ordurier. Une sexualité presque animale, un amour qui aurai pu être beau. Bref un bouquin rempli d’une humanité émouvante.
Un livre décalé, des personnages qui me font penser à ceux de Vuillemin, le dessinateur que l’on croisait dans Hara-Kiri et l’écho des savanes, caricaturés à l’extrême dans leur méchanceté et leur bêtise parfois.