Claire FAVAN : Les cicatrices

Les cicatrices est un roman qui ne peut pas laisser indifférent ! Claire Favan nous offre un retour aux origines remarquable.

Claire FAVAN - Les cicatrices
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Présentation Éditeur

Centralia, État de Washington. La vie d’Owen Maker est une pénitence. Pour s’acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion.

En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l’ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni  le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu’elle lui inflige quotidiennement  et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d’elle.

Mais alors qu’une éclaircie venait d’illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d’un tueur qui sévit en toute impunité  dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L’enfer qu’était son quotidien n’est rien à côté de la tempête qu’il s’apprête à affronter.

Origine Flag-FRANCE
Éditions HarperCollins
Date 4 mars 2020
Éditions Pocket
Date 4 mars 2021
Pages 368
ISBN 9791033904489
Prix 20,00 €

L'avis de Clémence

Grande admiratrice de Claire Favan, j’attendais donc avec beaucoup d’impatience sa prochaine parution. Après Inexorable, roman dans lequel Claire changeait complètement de style, elle nous offre ici un retour aux sources avec les dignes successeurs de Will.
On retrouve bien sûr les intrigues propres aux tueurs en série que l’on aime tant chez Claire.

On fait la connaissance d’Owen qui vit un véritable enfer à cause de son ex-femme Sally qui a décidé de lui pourrir la vie.
Chantage et menaces au suicide font désormais partie intégrante de sa vie.
Là vous vous dites que c’est difficilement tenable ? Et pourtant imaginez le calvaire lorsque son ADN va être retrouvé sur une scène de crime ?

Claire signe ici un thriller qui commence tout doucement avec cette phrase tellement importante : «  il suffit d’une graine pourrie pour que tout le sac soit contaminé  ». On va suivre Owen et les enquêteurs sur les traces d’un tueur en série méthodique.
Les enquêteurs se verront plus d’une fois trompés et je ne vous parle pas des lecteurs !

On retrouve les thèmes tels que la soumission, la vengeance, la séquestration  ! Un savant mélange pour un thriller détonnant.
Claire a ce don de décortiquer les personnages à tel point que l’on s’attache et que l’on souffre avec eux. Elle parvient à faire que parfois on ressent même de la compassion pour les méchants !

Bien au-delà de l’histoire, un questionnement voit le jour. Naissons nous méchant ou le devenons nous ? Sommes nous destinés à devenir ce que nous avons toujours connu ?

A travers cette intrigue, Claire nous offre un retour aux origines remarquable. Je suis définitivement fan !!

L'avis de Yannick P.

Retrouver Claire, est pour moi comme être invité à valser avec un sérial killer qui te fixe avec un œil torve et un sourire pervers. Ça à l’air charmant et innocent et pourtant, quand Claire repart sur ses terres, celles je me répète des tueurs en série, cela est intéressant. Car il s’agit pour l’auteur de savoir se renouveler.
Et là, soyons honnête, ça le fait. Les cicatrices, agissent en dualité. Une mise en opposition. Il y a Twice le tueur et Owen, le vendeur de voiture. Mais pas besoin de spoiler. Il y a ce que l’auteure montre et cela qu’au fil des pages, elle dévoile, laisse deviner. Toujours outre atlantique, dans une Amérique qui génère son lot de faibles et de pervers, elle malaxe ses personnages, nous les rend fragiles pitoyables, violents, exécrables.

Claire et les SK (le titre d’une série TV des années 80 ?) c’est une histoire de cuisine. Claire maitrise les parfums, connait les dosages et s’amuse à nous secouer et se plait à nous surprendre. A partir de là, c’est un récit ou plutôt un opus fait de variations de saveurs sur ce thème. Cela devient une lecture qui secoue. Ce qui peut paraitre lisse vient à en être dérangeant, ou violent psychologiquement.

Elle se joue des codes du thriller. Alors avec une grosse dose d’efficacité, un bon morceau de rythme à la sauce US, le tout relevé de rebondissements et d’une pincée de sadisme, je retrouve la Claire de ses débuts, lorsque, jeune femme souriante elle commettait Le Tueur Intime. L’émotion vibre. Elle prend le lecteur par la main et sans qu’il s’en aperçoive, il finit choqué, dépecé et surtout surpris. Claire ne nous épargne pas.

L'avis de Stanislas Petrosky

Claire est une femme vicieuse, attends, ne te méprends pas hein, je ne la connais pas à ce point-là, je parle de son écriture, de son style, de sa façon d’emmener le lecteur dans les recoins les plus sombres de l’âme humaine…

Cicatrices est à mes yeux comme un retour aux sources, dans la même veine que Le tueur intime, où elle nous avait fait découvrir ce salopard de Will Edwards… on y retrouve l’intensité, la violence, les rebondissements qui ont fait le style Favan.

Même si violence est plus que présente dans ce roman, elle n’en est pas le moteur, la clé de voute, une fois de plus, c’est l’un des personnages, Owen, qui nous tient en haleine, car il arrive un moment où c’est plus fort que toi, tu vas te mettre dans sa peau, tu vas l’aimer ou le détester, le trouver lâche ou courageux, peu importe, tu vas prendre sa place, et c’est que voulait sa créatrice !

Parce que Owen, c’est un peu un pauvre type qui n’a pas de bol, il a dû renoncer à toute forme de vie sociale à cause de son ex-femme et qui est accessoirement, la fille de son employeur, ceci, explique cela. Déjà là, tu peux te dire que c’est la guigne, mais quand son ADN est retrouvé sur les lieux d’un crime d’un tueur qui sévit depuis pas mal de temps dans la région, c’est carrément la merde !

Alors non, tu ne veux pas être à sa place, mais Claire a tout fait pour que tu la prennes cette place, alors, tu vois qu’elle est vicieuse cette femme…

L'avis de Léa D.

Un livre qui traînait dans ma pile de livres à lire depuis sa parution – ou presque. Du retard, moi ?! Non…

Owen Maker vit dans l’état de Washington. Un homme en apparence tranquille et sans histoire. Sauf que… sa vie personnelle est tout sauf tranquille ! Il a été marié très jeune à une jeune femme nommée Sally, et les tensions se sont lentement installée dans le couple suite au comportement de Sally, à sa jalousie et à son délire. Il a pris la décision de divorcer, une décision qui n’a pas été acceptée, et il vit dans la terreur depuis. Car ils vivent toujours dans la même maison, qui a été simplement remodelée en deux appartements, il ne peut pas faire construire une nouvelle relation durable sous les menaces de suicide de son ex-femme. En plus de ça, il travaille dans un magasin de voitures, où son patron est également le père de Sally. Et autant dire que sa belle-famille n’est pas d’accord non plus avec sa décision de divorcer, étant donné qu’ils se reposent sur Owen de garder Sally « sous contrôle ». Pensez donc, avoir une fille qui finit régulièrement à l’hôpital pour tentative de suicide, ça ferait tâche sur leur parfait CV et leur vie sociale…

En plus de cette vie infernale, Owen va être plongé très vite dans un nouveau cauchemar : une enquête de police trouve des éléments troublants sur des scènes de crime, en plus de différents autres détails, ce qui place Owen en suspect principal pour une affaire de viol et de meurtre en série. Quel bonheur, quel vie parfaite ! Pour Owen, c’est comme tomber de tomber de Charybde en Scylla.

Claire Favan est une auteure que j’ai découverte notamment grâce à ses romans parus chez Robert Laffont / La bête noire : Serre-moi fort, Dompteur d’anges et Inexorable. De très bon romans, alors lorsque Les cicatrices est sorti (cette fois chez HarperCollins), j’avoue avoir été très curieuse de découvrir cette nouvelle histoire.

Alors, pourquoi avoir tardé aussi longtemps ? A cause de deux éléments, très importants dans l’intrigue : le fait qu’on ait un tueur/violeur en série, mais aussi qu’on trouve un personnage féminin malade mentalement. Je dois avouer qu’avec toutes les affaires d’accusation de viol de ces derniers temps, je suis fatiguée de retrouver en plus la violence contre les femmes dans les romans que je lis. Et le fait d’avoir en plus Sally, qui est une femme enchaînant les crises de jalousie, voire de démence, qui n’hésite pas à recourir à la violence psychologique (menaces, tentatives de suicide, etc) sur Owen, j’ai trouvé parfois le tout « un peu trop », malheureusement… Cela n’enlève en rien les qualités du roman et d’écriture, mais je pense avoir lu ce roman dans une mauvaise période, je suis dans une phase de « Mais les femmes endurent assez dans la vraie vie, est-ce qu’on peut les laisser UN PEU tranquille dans la fiction, S’IL VOUS PLAÎT ?! » Bref, je n’étais décidément pas dans la bonne « humeur » pour apprécier cette lecture à 100 %.

Car Les cicatrices est un roman avec des qualités : c’est une lecture intense, avec des retournements de situation, des faux-semblants, et tout se joue sur l’apparence. Il y a également ce lien entre bourreau et victime : à partir de quand une victime peut-elle devenir bourreau pour assouvir sa vengeance ? A partir de combien de temps une personne peut-elle supporter les pires sévices ? Claire Favan a toujours une plume impeccable, qui nous embarque du début à la fin, que ce soit dans une enquête de police ou dans la psyché de ses personnages. Le roman alterne les points de vue, mais aussi le passé de certains personnages avec le présent d’Owen.

Même si je n’étais pas dans la bonne disposition d’esprit pour toujours apprécier ce roman, je vous conseille quand même Les cicatrices, car c’est un roman qui ne peut pas laisser indifférent ! Le suspense est là, l’histoire est intéressante et l’intrigue efficace.

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