- Éditions Moonlight en mai 2018
- Pages : 455
- ISBN : 9782956131618
- Prix : 20,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
La petite ville de St Marys est frappée par des disparitions d’enfants inexpliquées.
Cinq au total, en l’espace de quatre mois. Bien qu’aucun indice formel n’ait été relevé par les forces de police, tout porte à croire qu’il s’agit d’enlèvements. Le FBI est chargé du dossier.
L’agent spécial Eliott Cooper y est envoyé pour enquêter. Peu à peu, il va être confronté à des faits qui ne relèveront plus de ses compétences d’agent, mais de sa capacité à lutter contre des forces occultes qui se sont emparées des forêts de St Marys… et ça n’est que le début de son enquête.
L’AVIS DE CLÉMENCE
Je ne peux commencer cette chronique sans dire que j’ai abandonné lâchement une première fois la lecture de ce livre. mauvaise période, besoin d’être bien ancrée dans la réalité ? Je ne saurai dire pourquoi, mais je ne suis pas capable de laisser définitivement sur le côté un livre offert par l’auteur himself !
Tout commence par des disparitions d’enfants inexpliquées. Aucun indice, aucune trace même minime… La police s’oriente vers la piste d’enlèvements… Le FBI en charge du dossier envoie l’agent spécial Cooper sur place pour enquêter au plus près.
Célibataire, la trentaine, terre à terre, Eliott va être confronté à un monde dont il ne soupçonnait pas l’existence et pour lequel il va avoir du mal à en croire ses yeux.
Il emmène avec lui du matériel dernier cri afin de sonder au manipuler les scènes de disparitions à la recherche du plus minime indice qui puisse faire avancer l’enquête.
Mais ce qu’il va découvrir va malheureusement aller bien plus loin qu’une simple investigation…
Avec Lauren, ils vont tout donner pour tenter de sauver la population de ce chaos où elle semble embrigadée.
Le mal s’est-il emparé des lieux ?
L’intrigue est très bien menée. On est face à du thriller fantastique pur et Tom CLEARLAKE nous tient en haleine de façon surprenante.
La peur s’empare tout doucement de nous pour ne plus nous quitter… Vous êtes angoissé ? Et bien cela ne fait que commencer.
Merci à Thomas pour sa confiance et surtout à Laure, sans qui, je n’aurai certainement pas eu accès à ce livre .
L’AVIS DE CATHIE L.
Thomas Clearlake est un auteur franco-canadien né à Revelstoke au Canada le 19 octobre 1978. Très tôt il commence à lire Jack London, Jules Verne, Jack Kerouak, Edgar Rice Burroughs, Poe, Lovecraft… A l’âge de vingt ans il quitte la communauté des rocheuses où il a grandit et part à l’aventure sur les routes d’Amérique, puis d’Europe où il séjourne en France chez un parent.Il continuera ensuite son voyage initiatique dans une quête spirituelle qui le mènera jusqu’en Inde. »Les forêts d’Acora » est son premier roman. Il s’agit du premier tome d’un space-opera qui comprendra plusieurs volumes.
Le roman
L’essence des ténèbres est écrit dans un style direct mais efficace : « Visiblement, personne n’était venu ici depuis des mois à voir le réseau de toiles d’araignée qui couvrait les murs. Mais l’essentiel était là : du bois coupé, un poêle en fonte, une arrivée d’eau et une couche, rustique mais confortable. Il laissa tomber son sac à dos et s’assit sur une chaise en bois. Ses épaules cuisaient après les quatre heures de marche qu’il venait de faire. Il resta assis quelques minutes, pensif. »…Formulé dans un vocabulaire choisi: » Son faciès s’était métamorphosé en celui d’une créature infâme, convulsée par le mal à l’état brut. Son teint cadavérique était strié de rides d’où suintait un sang noirâtre et coagulé. Et tandis que sa bouche hideuse continuait de vomir un flot de paroles lugubres, ses yeux exorbités suivaient fiévreusement les lignes du livre énorme qu’elle tenait en tremblant. »
Le récit évolue d’une manière exponentielle: un rythme lent au début, se déroulant selon les pensées et les agissements de Cooper, rythme parfois rompu par l’irruption de passages moins prosaïques: » Ensuite, il leur faudrait poursuivre la route à pied, car la végétation très dense et le terrain accidenté rendaient la progression du tout-terrain impossible. Le jour était en train de décliner. Les bois étaient déjà chargés du parfum de la nuit et de ses atours, faits de roche humide, de bruissements d’ailes et de clarté furtive sous les rayons de lune. » Puis, avec les scènes d’action plus nombreuses, le débit s’accélère jusqu’à devenir parfois oppressant. Les thèmes: abordent le douloureux sujet du trafic d’êtres humains, mais aussi de sorcellerie, de rites occultes, de magie noire et de sociétés secrètes telles que les Rose-Croix, développant parfois des théories audacieuses que je vous laisse le soin de découvrir.
Occultisme: L’essence des ténèbres, thriller fantastico-ésotérique, nous plonge dans une ambiance sulfureuse, flirtant avec des pratiques occultes, telle que la magie noire, faisant référence à des société secrètes pratiquant des « cultes divers et variés qui avaient pour point commun la sorcellerie et célébraient un lien fort avec la Terre Mère. La déesse de la lune, Hécate, était l’une des principales divinités influentes de La Wicca. Andrews approfondit ses recherches pour constater que L’Arbre Wiccan était intimement lié à une puissante société secrète implantée en Amérique, l’Ordo Templi Orientis. »
Au cours de son enquête, Cooper met la main sur un grimoire mystérieux, couvert de signes qu’il ne comprend pas, des symboles « issus d’une langue incommensurablement ancienne. Un langage qui fait l’objet de recherches restées secrètes, tant l’importance de sa découverte est cruciale. Ces lettres… pourraient remonter à l’aube des temps. » Certes, le thème du grimoire magique n’est pas nouveau dans ce genre de littérature, loin s’en faut, mais ici il occupe sa place, donnant à ce thriller une délicieuse touche d’ésotérisme, de pratiques secrètes, de magie occulte… attestant « Les premiers écrits authentifiés comme appartenant à la langue matricielle ont été mis au jour en Mésopotamie, sur le site de la cité antique de Ninive, dans des régions montagneuses situées au nord de l’actuel Irak. Ces textes, découverts il y a plus de huit siècles, laissent supposer l’existence d’une lignée d’adeptes anonymes, qui se serait transmis un savoir obscur à travers les millénaires. »
L’intrigue
St Marys. Petite ville de douze mille habitants. Depuis cinq mois, cinq enfants âgés de trois à cinq ans ont mystérieusement disparu, sans laisser aucune trace. Les investigations menées par la police n’ayant abouti à aucun résultat, le dossier est confié au FBI. Aucune preuve tangible ne permet d’étayer la thèse de l’enlèvement. Quel lien existe-t-il entre ces cinq disparitions ?
Les circonstances du cinquième enlèvement, particulièrement étranges, posent question. En effet, le couple Pearson a perdu la vie dans l’incendie de leur voiture, mais l’autopsie révèle qu’ils ne sont morts ni d’asphyxie, ni de brûlures. Et il semble que leur petit garçon ait été retiré du véhicule avant que celui-ci ne soit la proie des flammes…
La mission de l’agent Eliott Cooper consiste à une « surveillance stratégique de la zone, prélèvement d’éléments, détection et rapport de toute activité humaine sur la zone, recherche, intervention et interpellation de toute personne pouvant être impliquée, neutralisation si nécessaire. » , ses supérieurs restant persuadés que les responsables de ses étranges disparitions se terraient encore dans les forêts environnantes. Arrivé sur place, Cooper remarque que le vallon dans lequel se sont déroulés les événements suspects est recouvert d’une brume suspecte.
Il est alors témoin de manifestations pour le moins intrigantes, voire inquiétantes, qui ne semblent pas avoir de rapport direct avec sa mission mais qui nécessitent une enquête approfondie. Alors pourquoi son supérieur intervient-il personnellement pour l’en empêcher et le cantonner à sa stricte mission ?
Cooper, victime du maléfice du grimoire qu’il a recueilli dans les ruines découvertes dans le vallon, n’a d’autre solution que de prendre la fuite afin d’y mettre un terme, aidé par Lauren, sa petite amie.
Les personnages
La psychologie du personnage central, l’agent Cooper, son état d’esprit à différents moments clé de son enquête, se trouvant confronté à des événements en rapport avec la magie noire et l’ésotérisme, revêt une importance capitale dans la progression du récit: « Cooper, par sa fonction d’agent spécial, était du genre terre-à-terre, mais les événements auxquels il était confronté depuis le début de sa mission l’ébranlaient dans ses certitudes, à tel point qu’il finit par leur reconnaître des causes véritablement surnaturelles. »… »Son problème ne pouvait être résolu que froidement, par l’analyse objective et le discernement. Il devait s’appliquer à chaque instant à se détacher de lui-même, pour que des solutions claires et efficaces pussent se présenter. Céder à la panique, à la peur ou au découragement n’était pas une option possible pour un agent spécial. »
• Eliott Cooper : agent du FBI spécialisé dans les surveillances de terrain, un des plus fins limiers ; a grandi dans une ferme de l’Oregon ; aime le contact avec la nature, plus particulièrement les bois ; âgé de 37 ans, en parfaite condition physique, ne fume pas, ne boit pas, pratique le yoga ; vit seul dans un loft à Portland avec son chat; aime travailler seul.
• Capitaine Sherman : police de Howard, chargé de l’enquête avant qu’elle ne soit reprise par le FBI.
• Matt : ami de Cooper, la quarantaine; boucles brunes hirsutes, bouille joufflue ; très doué en informatique.
• David Mullay : superviseur de Cooper ; 48 ans ; protocolaire, allure de golden-boy.
• Colin Andrews : équipier occasionnel de Cooper ; la trentaine, adepte de sport ; même profil que Cooper, aime travailler en solo.
• Sir Wilbur Ravenwood : expert en paléographie retraité, égyptologue confirmé ; assez grand, cheveux blancs dégarnis, la soixantaine.
• Lauren Chambers : agent du FBI ; 29 ans ; petite amie de Cooper, bien que leur relation soit secrète ; jeune femme dynamique, pleine de vitalité, sportive, fort tempérament; cheveux bruns, yeux verts en amande, sourire irrésistible.
• Patrick Fournier : agent d’Interpol ; yeux gris clair, épaules très carrées, porte des lunettes de vue ; 47 ans.
Les lieux
L’action se déroule dans la petite ville de St Marys, en Pennsylvanie, une vaste région de forêts, isolée et peu habitée, restée sauvage, se prettant remarquablement pour un scénario de film d’horreur. Tom Clearlake maîtrise l’art de la description qu’il utilise pour mettre en place une ambiance qui devient de plus en plus pesante, où l’on sent que le mal rôde, sans pouvoir l’identifier: « Le soleil brillait de tous ses feux dans le ciel, mais ses rayons ne parvenaient pas à percer la canopée. Les bois étaient plongés dans un halo crépusculaire où les ombres dansaient en se moquant du jour. Plus il s’enfonçait au cœur des forêts, plus la sensation qu’il ressentait depuis le début de sa mission devenait oppressante. Une sorte de vide se faisait en lui-même. Comme si sa flamme de vie se retenait de briller, pour se préserver d’un souffle obscur. »
Il sait jouer avec nos nerfs, comme lorsque, blotti contre le fauteuil d’une salle obscure sur l’écran de laquelle se déroule un drame terrifiant, on sursaute à l’apparition soudaine d’une ombre menaçante, une petite musique lancinante et glaçante s’insinuant en nous et nous faisant délicieusement frémir: « Elle se déplaça en tâtonnant vers l’autel où elle l’avait vu allongé. Il n’était plus là. Dans l’obscurité, cette chose qui l’avait saisie pour lui faire lâcher la seringue pouvait surgir de n’importe où. Elle alla se plaquer contre une paroi et contrôla le chargeur de son arme. Soudain, un bruit sur la pierre, à quelques mètres d’elle, se fit entendre. »
En conclusion
Tom Clearlake nous offre, avec L’essence des ténèbres, un thriller « genre savant fou » très imaginatif : une mission originale, teintée d’occultisme et de pratiques magiques mystérieuses, des descriptions de scènes de rites très crédibles : « Deux des prêtresses désignèrent gracieusement l’incantatrice, qui se dévêtit avec lenteur jusqu’à se retrouver presque nue. Elle n’était couverte que par un simple voile transparent qui laissait deviner ses seins et son intimité. Les deux autres entamèrent des chants et entrèrent peu à peu en transe. Elles effectuaient à présent une danse lancinante autour de la première. L’une d’elles s’empara alors d’une torche et vint la poser au-dessus d’un autel de pierre. Cérémonieusement, elle sortit de la manne noire le livre énorme qui allait servir pour le rituel. Elle le porta jusqu’aux mains de l’officiante, qui l’ouvrit et commença à en psalmodier les versets maléfiques. »
Le + : l’alternance de passages descriptions/réflexions posant le décor et l’état d’esprit dans lequel se trouve le personnage principal; des scènes fortes, comme lorsque Lauren est confrontée à la créature; la capacité de l’auteur à nous tenir en haleine grâce à son intrigue cauchemardesque. Tout l’intérêt de ce roman ne réside certes pas dans l’originalité du thème mais dans le talent de son auteur à le faire vivre et à restituer une ambiance d’appréhension qui peu à peu se transforme en véritable angoisse.
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