Sylvain PAVLOWSKI : La menace Blackstone

Flag-FRANCE

INFOS ÉDITEUR

Sylvain PAVLOWSKI - La menace Blackstone
[amazon asin=1521215677&template=image&title=LA MENACE BLACKSTONE]

Parution en auto-édition le 3 mai 2017

La Commandante à l’Antiterrorisme, Pauline Rougier, au bord du burn-out, se voit confier l’enquête sur l’attentat qui vient d’ensanglanter Paris entre les deux tours de l’élection présidentielle. Elle découvre que cette entreprise terroriste et l’assassinat d’un politicien, star montante du monde médiatique, sont liés. Aidée par son équipe et dans un contexte politique sulfureux, elle mènera cette enquête qui lui réservera bien des surprises.

Parallèlement, Jack Campbell, journaliste alcoolique du New York Times, et Thomas Delvaux, informaticien de génie, découvrent qu’une société d’investissement opaque travaille dans une discrétion absolue à un projet visant à déstabiliser les marchés financiers mondiaux.

Et si tous ces éléments avaient un lien ?

La Commandante Pauline Rougier, le journaliste Jack Campbell et Thomas Delvaux, devront unir leurs talents et puiser dans leurs ressources, afin de déjouer un complot qui pourrait bien changer l’équilibre du monde. Mais arriveront-ils à temps pour faire obstacle à cette menace et éviter la guerre civile qui gronde ? Le compte à rebours est engagé !

(Source : Auto-édition – Pages : 400 – ISBN : 9781521215678 – Prix : 19,99 €)

L’AVIS DE YANNICK P.

Voici une des chroniques les plus délicates que j’ai eu à écrire. Ne pas juger tout en laissant filer mes impressions vers les lecteurs et l’écrivain. L’exercice est délicat.

La guerre civile gronde, une sombre et discrète société d’investissement semble tirer les ficelles d’un complot à l’échelle mondiale. Manipulation des opinions politiques et financières, communautarisme, techniques financières et informatiques, toutes les thématiques sont bien présentes dans cet ouvrage pour faire un bon thriller. Côté écriture, c’est fluide, avec ce qu’il faut de dialogues. L’histoire est documentée sans pour autant que le lecteur soit noyé par la technique. Côté rythme, le compte à rebours cadence ce roman.

Pour ce qui est des personnages principaux, ils présentent des caractéristiques assez habituelles de héros. Le bord de la rupture et les fêlures avec une résurgence, un besoin de révéler leur talent. Flic et journaliste enquêtent indépendamment l’un de l’autre. Pauline Rougier, de la Brigade Anti-Terroriste et Jack Campbell, du New York Times. L’une est au bord du burn-out suite au décès de son mari, l’autre combat son alcoolisme aux AA. Campbell est aidé de Thomas Delvaux, génie de l’informatique. Mais, n’en disons pas davantage, la 4ème de couv’ décrit très bien le contenu.

La Menace Blackstone a tout pour être un bon roman. Pourtant je dois avouer avoir ressenti un problème de structure. On passe un tiers du temps avec Pauline puis on saute littéralement avec Jack et Delvaux, pour revenir ensuite à l’union des 3. A mon avis, mais ce n’est que le mien, La Menace Blackstone aurait gagné en vivacité, en intensité en distribuant ces personnages tout au long du roman. Il y a comme une sorte d’abandon du personnage principal, Pauline, qui s’accentue au fil des pages. Si les personnages sont un peu trop caricaturaux à mon gout, c’est davantage le manque de suivi de leur description initiale qui m’a gêné. Concernant les secondaires, Ziegler, Hanna, Kamel, Tarek Laïd et même Lavalette, nombreux sont ceux qui manquent un poil de consistance. Ils auraient mérité plus de profondeur de manière à ce que l’empathie ou le rejet du lecteur fonctionne à plein.

Mais comprends moi bien, lecteur de cette chronique, comparer cet ouvrage par rapport à un Clancy et avoir les mêmes attentes révélerait une aberration. Cela reviendrait à comparer un déjeuner dans un restaurant étoilé réalisé par un chef avec une armée de commis et un déjeuner dans une auberge. Sylvain Pavlowski est un artisan. Certes, il manque un peu de maitrise, mais il souffre surtout, selon moi, des symptômes de l’auto-édition. Le manque d’entourage.

La thématique et l’envie sont présentes. Ce roman manque un peu de puissance et structure. Gageons que le tome 2 des aventures de Pauline Rougier corrigera tout cela, car cela reste un bon moment de lecture.


L’AVIS DE LAURENT FABRE

Un homme s’avance vers la foule lors de la grande manifestation syndicale du 1er mai à Paris quand tout d’un coup …

… une énorme explosion retentit, c’est la panique, le chaos, de nombreuses seront à déplorer, c’est l’incompréhension. Une guerre civile menace le pays …

L’enquête est confiée à la commandante Pauline Rougier de l’antiterrorisme qui va vite révéler ses premiers résultats.

Plusieurs mois plus tard, un leader politique est assassiné, froidement, après un meeting.

Pendant ce temps-là, à New-York, un journaliste, Jack Campbell et un ami informaticien, Thomas Delvaux, font une surprenante découverte …

Se pourrait-il qu’il y ait un lien entre tous ces évènements et éléments ?

Le monde n’est-il pas en train de changer ? D’évoluer vers quelque chose d’imperceptible que tout le monde est bien en peine d’en avoir la moindre idée et surtout d’en ignorer la teneur …

L’évolution des technologies dont l’informatique, la puissance des réseaux filaires et désormais la fibre optique, l’interconnexion, l’explosion de l’internet qui a simplement changé la face du monde, tout le monde peut accéder à toutes les informations publiques ou protégées. Enfin, presque …

Les sociétés de trading, capital-risque, d’investissement de fonds à tous les étages, tout est désormais capitalisable, les taux d’intérêts, les places boursières sont des vecteurs de la bonne santé financière des pays, évidemment tout cela a suivi les progrès techniques en la matière, les traders ont un rôle essentiel en suivant les ordres, tout est calculé, pesé, préparé et mis en application grâce à des applications qui doivent jouer du temps comme le lait sur le feu.

Tout peut se jouer en quelques secondes voire moins …

On parle de financiarisation quand la place des finances prend le pas sur l’économie, ce qui induit une forme d’ingérence tout azimuth, un peu comme si l’on voulait presque privatiser certaines branches sensibles des pays par des investissements étrangers, à un moment le risque de voir ces grands « financiers » vouloir prendre une partie du contrôle de tel ou tel pays est réel, tangible, indissociable.

Fluctuaction, influence, effets pervers attribués, spéculation, montages financiers complexes, l’économie de marché financier à sa plus grande expression.

L’auteur sait de quoi il parle, dans cette histoire à faire froid dans le dos tant les éléments sont tangibles, développés, vérifiés. Cela donne à penser combien les équilibres des nations sont tributaires de quelques facteurs-clés et combien il suffirait juste de l’action malveillante de quelques personnes bien (ou mal) placés dans le système pour provoquer une réaction en chaîne.

Inquiétant est le mot pour décrire ce que j’ai pu ressentir pendant tout la lecture, je connaissais la plupart des éléments évoqués à travers cette « théorie du chaos » plausible, il n’y a qu’un pas entre un scénario fictif et la réalité.

J’ai notamment appris quelques notions liées surtout à la manipulation des données, le hacking est un principe qui m’est familier depuis longtemps, j’avais suivi les fameuses affaires liées aux grands pirates informatiques des années 80 et 90 dont celles liées à un certaine Kevin Mitnik.

Celui-ci avait été traqué par le FBI pendant plusieurs mois avant d’être arrêté une nuit de février 1995.

Je rappelle ce fait uniquement dans le but de montrer combien il est possible avec un simple ordinateur, quelques connaissances techniques de pénétrer dans n’importe quel système informatique … du monde entier.

Depuis, l’internet s’est démocratisé et popularisé, tout le monde peut être connecté à tout le monde. Et pour peu que vous soyez calé, tout est possible …

Tout le monde a vu une fois 2001, l’odyssée de l’espace et le fameux ordinateur Hal 9000 qui pense, parle à son acolyte … humain.

C’était une Intelligence Artificielle précurseur imaginé par l’auteur Arthur C. Clarke et aujourd’hui, la fiction a dépassé la réalité, en ce sens qu’elle existe, déjà.

Dans cette histoire, il sera question aussi des manipulations des masses, des médias, de complots politiques, terrorisme, communautarisme, tout est malléable, interprétable avec un peu d’argent, vous pouvez faire ce que vous voulez, le bien comme … le mal.

L’auteur insiste bien sur cette frontière qui lie les risques inhérents à une trop grande flexibilité financières, l’importance de mettre en place des garde-fous, ces gendarmes de la place dénommée « Finance », dans toutes les bourses du monde mais aussi à l’intérieur ou l’intégrité des plus grandes entreprises de ce monde d’où la COB mais cela ne suffit pas toujours …

L’Europe, la politique décidée qui génère des mouvements de mécontentement, des manifestations hostiles à certaines décisions économiques.

L’endiguement des dettes et de la manipulation politique pour enrayer ces phénomènes récurrents d’effets intrusifs ou « domino », l’auteur dénonce et présente de manière convaincante cette escalade qui peut éclabousser à tout moment et donner un virage à 180° non seulement en France mais sur tout le continent.

Mais … il y a un gros hic.

Malgré des sujets passionnants abordés et des thématiques essentiels pour comprendre le monde dans lequel l’on vit, je suis resté en périphérie des personnages.

Je n’ai jamais réellement éprouvé d’empathie, ni de compassion à commencer par la commandante Pauline. Son passé, sa personnalité, rien n’y a fait.

Le début semblait prometteur mais très rapidement, l’enquête menée tambour battant, tous les tenants et aboutissants pour suivre une investigation exemplaire, le style narratif ne m’a pas convaincu, il m’a manqué le plus important, lire un roman, un thriller qui colle au plus près des personnages, il ne suffit pas de mettre quelques phrases pour convaincre du bien-fondé de l’action, des personnages avec un certain passé trouble ou compliqué, une intrigue digne de ce nom pour donner un certain tempo, rapidement j’ai été envahi par un sentiment d’éloignement progressif.

Au moment où je commençais à apprécier tel ou tel personnage, c’est comme un faux départ, le rythme tantôt staccato tantôt lent reprend alors ses droits et tout est à refaire, le personnage ne se donne jamais ou ne se dévoile qu’à moitié, ce qui engendre un ressenti, une frustration grandissante qui m’a divisé et ce, du début à la fin.
Le livre se scinde en 2 grosses parties, l’une présentant Pauline et son enquête sur l’attentat puis l’assassinat du leader politique et l’autre qui se passe outre-Atlantique avec la découverte d’un journaliste sur une mystérieuse société d’investissement de fonds.
Même si l’auteur se garde d’en dire et en faire trop, le plus gênant réside dans la structure narrative du roman. L’idée en soi aurait pu me convaincre mais reprendre à reculons des évènements déjà lus et vécus auraient été plus convaincants si cela avait … fusionné, une alternance dans le récit qui aurait certainement encore plus rythmé et gagné le titre de thriller par excellence.

Aussi, dans plusieurs paragraphes, quand je lis une narration à la troisième personne d’unetelle puis d’une autre, tout cela rend juste la chose indigeste, donnant encore plus de distanciation entre l’action, les personnages et le lecteur, un peu comme si je lisais sans prendre part, sans ressentir, sans faire parler mon coeur, ne pas avoir le droit de m’immiscer totalement au sein de l’enquête et surtout dans l’esprit des protagonistes, une séparation qui m’a progressivement laissé sur la touche …

… avant la troisième et dernière partie qui va se faire rencontrer tout ce beau monde.

Là encore, des scènes m’ont laissé encore et toujours un sentiment de frustration, des réactions incompréhensibles, des passages incohérents, on suit un personnage et dans le même temps, marcher sur les traces d’un autre, sans conviction, sans panache, au final ce qui aurait dû donner lieu à un bouillant et explosif final m’a juste fait l’effet d’un pétard … mouillé.

Un roman qui m’a vraiment laissé sur ma faim, j’espérais lire un techno-thriller des plus explosifs tant dans l’intensité narrative que dans l’esprit des personnages, un sentiment d’urgence qui aurait dû me soulever plus d’une fois de mon siège, me donner des sueurs froides quant au déroulé mais tout cela est gâché par le phrasé, le procédé du récit pas seulement de manière générale mais à l’intérieur même de la construction des paragraphes, des chapitres, le changement brutal imposé en passant d’un personnage à un autre fut dur à accepter et à valider.

Cela n’engage que mon avis, fusionner les 2 premières parties, jouer l’alternance communicative d’un côté de l’Atlantique et de l’autre, en filigrane, de façon latente, improbable qui donnerait alors toute la profondeur et l’intensité lors de la phase 3. Encore fallait-il embrayer sur la cohabitation existante dans la collaboration entre les intéressés dans un enjeu majeur tout de même, l’équilibre globale de la planète et la paix mondiale. Rien que ça.

L’auteur parle de nombreuses victimes dans tel attentat, souligne les milliards de l’autre dans ces transactions hors du commun des simples mortels, démontrer les vitesse ahurissantes de la vitesses des transfert des données, l’intelligence artificielle supposée remplacée à court terme … l’homme dans certaines tâches non plus mécaniques mais sensibles et qui pourrait faire basculer l’ordre des choses, certes tout cela est bien décrit, dénoncé aussi dans un certain point de vue et de chute du lecteur, c’est froid, clinique, implacable. Qu’en est-il du ressort humain et de tout ce qui le caractérise : l’émotion.

Pourtant, encore une fois, tout était prétexte à lire un excellent thriller, même si le sujet est grave, les problématiques étaient suffisamment importantes pour se laisser embarquer dans une histoire frénétique ou un scénario de haute volée, le fonds est là avec cette base et cette richesse, cette mine d’informations mais la forme laisse clairement à désirer. Sans la formulation, les petits détails essentiels noyés dans la généralité, la vacuité véhiculée dans les traversées mentales des personnages, l’importance de donner de la consistance aux personnages de tout horizon, l’émotion qu’ils devaient susciter et faire ressortir au coeur du lecteur, l’empathie, la compassion eu égard à leur histoire, le poids du passé, cela est resté vain et m’a juste laissé de marbre, sans emphase.

En somme, si vous voulez lire un livre sur les dérives actuelles de certaines formes de manipulations (financière, politique, masse …), de découvrir la définition de financiarisation, de comprendrenotamment certaines techniques de hacking sans autre forme que celle documentaire, entre autres sujets brûlants, La menace Blackstone est pour vous.

En revanche, si vous voulez lire un bon techno-thriller avec une intrigue haletante et bien construite, des personnages consistants et empathiques qui resteraient ancrés en soi, inoubliable, pour qui l’on éprouverait de l’empathie ou de la compassion, d’avoir des palpitations ou de faire battre la chamade votre coeur de lecteur, vous voila prévenus.

Quelque soit le livre et mon avis, qu’il soit positif et négatif, je tiendrai toujours mes engagements à écrire un retour.

Je remercie donc les Editions Publishroom de m’avoir permis de découvrir ce premier roman de l’auteur, Sylvain Pavlowski.

La couverture est magnifique, rien à redire sur la mise en page et la qualité de la prise en main, une belle clarté dans la présentation et la quatrième couverture.

Mais cela ne m’aura pas suffit pas à me convaincre d’apprécier ce thriller comme j’attends d’en lire.

 

Partagez votre lecture dans les commentaires !


En savoir plus sur Zonelivre

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A découvrir

Paul HALTER : La chambre d’Horus

Des morts inexplicables se multiplient au sein de l'équipe ayant mis au jour le tombeau de la momie

J. WALLIS MARTIN : Descente en eaux troubles

J. Wallis Martin distille les indices à petites doses, mêlant les bons aux mauvais, laissant le lecteur se débrouiller, tourner les pages une à une jusqu'à la dernière

Stéphane MARCHAND : Maelström

Maelström de Stéphane Marchand est mené comme une partie de poker (thème évoqué dans le livre) où le bluff est plus que de mise !