INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Rivages en aout 2011 Parution aux éditions Rivages Noir en octobre 2013 Prix Mystère de la Critique du Roman Étranger (2012) Traduit par Fabienne Duvigneau Tome 1 Signé le 10 avril 1998, l’Accord de Paix pour l’Irlande du Nord a mis un terme à des années de guerre sanglante. Pourtant les anciennes haines n’ont pas totalement disparu. Depuis qu’il est sorti de prison, Gerry Fegan, ex-tueur de l’IRA, est devenu dépressif et alcoolique. Il est hanté par les fantômes des douze personnes qu’il a assassinées et ne connaît plus le repos. Le seul moyen de se débarrasser de ces ombres qui l’assaillent est d’exécuter un par un les commanditaires des meurtres. Dont certains sont aujourd’hui des politiciens en vue dans la « nouvelle Irlande ». Gerry Fegan est devenu dangereux, il faut s’en débarrasser. Une double chasse à l’homme commence… Stuart Neville, révélation du roman noir irlandais, signe un thriller implacable où dominent la tension et l’effroi. Il raconte aussi une étonnante histoire d’amour. « Le meilleur premier roman que j’ai lu depuis des années… Une folle virée au pays de la terreur. » (James Ellroy) (Source : Rivages – Pages : 416 – ISBN : 9782743622510 – Prix : 22 €) |
L’AVIS DE MARIE H.
Le roman de Stuart Neville se passe à Belfast après l’Accord de Paix signé le 10 avril 1998 qui a mis un terme à des années de guerre civile entre protestants et catholiques. Cet accord est loin d’avoir effacé toutes les haines et les cicatrices de l’Irlande du nord. Neville présente un pays en quête d’identité, tiraillé entre les anciens militants qui restent convaincus de leur cause et les activistes qui sont devenus politiciens. C’est dans ce contexte politique que l’auteur met en scène le personnage complexe de Gerry Fegan, ex-membre de l’IRA, tout juste sorti de prison et devenu alcoolique. Lui aussi en quête d’identité, incapable de trouver une place dans cette Irlande qui se reconstruit, il est hanté par des fantômes qui sont, en fait, les douze personnes qu’il a dû assassiner pour le compte de l’IRA, lors d’activités terroristes. Fegan appelle ces fantômes les « suiveurs » ; parmi eux, il y a une femme et son bébé, un soldat anglais, des militants loyalistes et tous réclament vengeance. Rongé par la culpabilité, Fegan veut se débarrasser de ces « suiveurs » qui tiraillent sa conscience, en tuant les commanditaires de ces meurtres. C’est donc en quête de rédemption, qu’il commence à exécuter ses anciens chefs, devenus depuis l’Accord de Paix, politiciens ou gangsters :
« Les douze fantômes -onze maintenant – qui le hantaient depuis sept ans étaient ceux à qui il avait ôté la vie. Mais il en avait meurtri tant d’autres.
Trois morts dans l’attentat de la boucherie, bien que ce ne fût son intention. Il savait qu’au cours de la même opération d’autres hommes, d’autres femmes, avaient perdu un bras, une jambe, un œil, et basculé dans le sang et la souffrance. Pendant des années, il n’avait pas pu trouver le sommeil parce qu’il ne cessait de prendre la mesure de cette réalité, d’en éprouver le poids. Les ombres des morts ne lui avaient apporté aucune révélation supplémentaire. » (p.83-84)
Alors que les meurtres se succèdent, force est de constater que le processus de paix est fragile et très vite, la violence vengeresse de Fegan inquiète les autorités politiques du pays. C’est pourtant dans ce bain de sang que Fegan rencontre Marie, une mère célibataire, que l’on traite toujours de traître car elle est sortie avec un policier : va-t-elle calmer les démons de Fegan ?
Les fantômes de Belfast est un livre passionnant. Stuart Neville a su créer un personnage ambigu auquel on s’attache, tout en portant un regard lucide sur la nouvelle Irlande du Nord.
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