Présentation Éditeur
Prix Lion Noir 2012
Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire.
De ces vieilles dames trop seules et qui s’ennuient tellement – surtout le dimanche – qu’elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins. Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s’installer à côté de chez elle. Et très vite, elle est persuadée que quelque chose ne va pas. Les deux enfants ont beau être en parfaite santé, un autre petit garçon apparaît de temps en temps – triste, maigre, visiblement maltraité.
Un enfant qui semble l’appeler à l’aide. Un enfant qui lui en rappelle un autre…
Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n’a plus qu’une obsession : aider ce petit garçon qui n’apparaît ni dans le registre de l’école, ni dans le livret de famille des voisins. Mais que peut-elle contre les services sociaux et la police qui lui affirment que cet enfant n’existe pas ?
Et qui est vraiment Elsa Préau ?
Une dame âgée qui n’a plus toute sa tête ?
Une grand-mère souffrant de solitude comme le croit son fils ?
Ou une femme lucide qui saura croire à ce qu’elle voit ?
Sophie Loubière, en reine du roman psychologique, brosse un bouleversant portrait de femme en proie à la violence ordinaire et touche en plein coeur.
L'avis de Sophie Peugnez
Enlacement et rejet. La troublante Elsa joue à la morte. Une vie traversée intensément : son mari, son fils, la séparation, son petit-fils. Et toujours, cet amour inconditionnel pour son métier de directrice d’école primaire.
Aujourd’hui, Elsa est devenue une vieille dame, un peu aigrie diront certains… Elle a ses rituels bien à elle, ces repères qui rythment son quotidien. Tout vacille lorsqu’elle retourne dans la maison de son enfance.
Les lieux ont changé. Les champs ont laissé place à des pavillons. Et, de sa fenêtre, Elsa observe deux enfants qui jouent… et un autre, en retrait. Il n’apparaît que certains jours, de manière presque furtive. Il joue avec des branchages. Et si cet enfant au comportement étrange était en danger ?
L’enfant aux cailloux est un texte surprenant, qui monte en intensité au fil des pages. N’attendez pas un roman policier classique : c’est bien plus subtil que cela.
Elsa, cette vieille dame revêche et fantasque, sonne juste. Elle nous renvoie à des figures que l’on a connues, ou à une part de nous-même.
Le lecteur devient presque son garde-malade, témoin de ses lubies, de ses errances… Mais la vieillesse peut-elle expliquer à elle seule ces comportements troublants ?
Le roman de Sophie Loubière est riche et profondément sensible. Il évoque les cassures invisibles qui jalonnent les existences — dans le couple, dans la famille — ces fêlures que personne ne remarque.
Et cette question poignante : comment repérer la violence subie par les enfants ? Celle qui se dissimule, silencieuse, derrière les murs et les regards ?
Un équilibre juste entre tension et émotion. En refermant ce livre, j’ai eu le sentiment d’avoir partagé quelque chose de beau et de triste à la fois. D’avoir été le témoin d’une tranche de vie.
Lire ce roman, c’est comme ouvrir une lettre arrivée trop tard. Et pourtant, impossible de ne pas se laisser emporter par cette histoire, par ces sentiments. On referme le livre en se demandant : et moi, qu’aurais-je fait ?
Un texte bouleversant. À découvrir absolument.