Présentation Éditeur
Ils sont policiers et gendarmes, techniciens de scène de crime, odontologistes et médecins légistes. Ils sont tous habitués à la mort violente. Elle est leur quotidien. Tous volontaires, ils savent qu’à n’importe quel moment, ils pourront partir, peut-être au bout du monde, quitter leurs proches en quelques heures et pour les uns voir ce qu’ils n’avaient encore jamais vu et pour les autres entendre pendant des heures la souffrance et la détresse. Ils devront leur faire comprendre que le facteur « temps » est essentiel et que seules la quantité et la qualité des informations recueillies abrègeront les délais, toujours trop longs, et apporteront la malheureuse certitude. Tous ils partiront pour accomplir leur devoir, redonner une identité aux victimes disparues, leur restituer leur nom et leur histoire et permettre aux familles d’entamer leur deuil. Il y a un indéniable aspect éthique et humanitaire à la détermination de l’identité. Elle nous constitue et nous prolonge au-delà de la mort. Mais ce fatal passage nous fait « changer de statut » au regard du droit civil. La déclaration de décès entraîne de facto un certain nombre de conséquences : dissolution du mariage, ouverture de la succession, liquidation des assurances-vie ou décès, etc.
Les scènes de catastrophe sont extrêmement hétéroclites. Leurs dimensions sont variables. Plusieurs pays dans le cas du tsunami qui a ravagé l’Asie du Sud Est en décembre 2004, quelques kilomètres dans l’incendie du tunnel du Mont Blanc en mars 1999, quelques centaines de mètres pour les attentats des terrasses et du Bataclan le 13 novembre 2015.
Le nombre des victimes est variable. De quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers (plus de 200 000 victimes après le tremblement de terre à Haïti en janvier 2010). Parfois, certains membres survivent et déplorent la mort d’un père, d’une mère, d’une sœur, d’un frère ou d’un enfant. D’autres fois ce sont des familles entières qui disparaissent dans une catastrophe aérienne.
L’état des dépouilles dépend de la nature de la catastrophe : corps rejetés par la mer après y avoir séjourné, déchiquetés par une explosion ou un crash aérien, broyés sous les roues d’un poids lourd lancé à pleine vitesse, brulés par un incendie, rendus méconnaissables par l’utilisation d’armes de guerre.
Elles ont toutes en commun de provoquer une émotion collective que les moyens modernes de communication rendent internationale quelques minutes seulement après le drame. Elles font intervenir un nombre extrêmement important d’intervenants directs (secours, policiers) ou indirects (familles, journalistes, curieux…).
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