Présentation Éditeur
« Je n’ai jamais vu autant de corbeaux qu’autour d’Isabelle. Dès l’aube ils noircissent les trois grands chênes qui dominent sa maison. Ils restent là des jours à observer ses gestes, ses pas, la douceur de sa vie. Je suis comme eux, je les comprends. »
René Frégni marche chaque jour sur des chemins où ses filles ont couru, grandi, avant de partir vivre leur vie. Seul désormais, il sillonne inlassablement une Provence brûlée par l’été et le gel. Dans un décor âpre et sauvage, il croise d’étranges silhouettes ; un vieil homme sans mémoire regarde comme des fantômes les arbres qu’il a plantés, un truand qui a passé vingt-sept ans dans l’ombre des prisons lui raconte les lambeaux solitaires et violents de sa vie, une femme d’une mystérieuse douceur traverse des champs de neige suivie, de loin en loin, par un nuage de corbeaux. Comme une suite à Elle danse dans le noir, ce journal est un chant d’amour qui monte des vastes déserts de pierre et de lavande que l’on découvre dès que l’on quitte Banon, Manosque ou Moustiers-Sainte-Marie, un chant mélancolique et lumineux ; un voyage parfois cruel vers la tendresse et la beauté.
L'avis de Stanislas Petrosky
René est un poète, digne héritier de Giono, je sais… je te l’ai déjà dit, mais que veux-tu que j’y fasse ? Chacune des lectures d’un de ses romans me conforte dans cette idée.
« Les fous ne nous jugent pas, on peut faire et dire avec eux n’importe quoi, rien ne les étonne ni ne les dérange. C’est très reposant de se promener avec quelqu’un qui peut entendre le pire de nous-même et qui ne s’offusque pas plus que si on lui demande s’il a faim, s’il a soif.
Si j’avais tué quelqu’un ou fait quelque chose de très grave, j’irais le dire à un fou dans le jardin d’un asile ou à Lili, ici, dans le silence des collines.
Et mon geste perdrait d’un coup son poids insupportable.
Un homme ou une femme aurait recueilli mes aveux et la terre n’en poursuivrait pas moins son paisible voyage. »
René nous emmène dans une balade mélancolique dans SA Provence, il nous présente Lili, de son vrai nom Félix, un vieil homme perdu dans les brumes de ses souvenirs et sa fille Isabelle l’institutrice, qui n’est autre que la fiancée de corbeaux. Puis il y a aussi Tony, qui a passé presque 30 ans à l’ombre des barreaux des prisons que connaît si bien René…
Il faut lire Frégni, un romancier qui dans un même livre va de la blanche à la noire, de la noire à la blanche, avec pour seul bâton de pèlerin sa seule poésie.
Un ouvrage court, mais intense…
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