INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Fleuve Noir le 11 février 2010 Une gouache de Chagall, étude préparatoire aux célèbres Mariés de la Tour Eiffel, est mise en vente à Drouot. A la grande surprise de tous, l’enchère est emportée à plus d’un million d’euros par Elias Stern qui avait pourtant annoncé sa retraite du marché de l’art des années plus tôt. Au terme de la vente, Elias explique à Valentine Savi – la brillante restauratrice d’art embauchée neuf mois auparavant par la Fondation Stern – qu’il a acheté cette gouache pour une seule et bonne raison : il s’agit d’un faux. Valentine, quoi qu’abasourdie par la dépense que son patron a réalisée pour une contrefaçon, s’apprête à rechercher sur la gouache les indices permettant de remonter à ce faussaire dont les œuvres ont déjà été disséminées dans plusieurs grands musées. Mais au moment où elle se lance dans cette nouvelle mission, la jeune femme reçoit un appel désespéré de Marie, sa meilleure amie, dont le compagnon, Thomas, a disparu lors d’un reportage en Tchétchénie dix ans plus tôt. Marie, effondrée, annonce à Valentine qu’elle a retrouvé Thomas, ou plutôt ce qu’il en reste. A l’exposition qui fait scandale à Paris, intitulée Ars mortis, où de véritables cadavre sont transformés en statues… (Source : Fleuve – Pages : 364 – ISBN : 978-2265087255 – Prix : 19,90 €) |
L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ
Les vicaires de l’art
Un corps suspendu par des crochets. La peau qui se tend au bord du déchirement. Aucun cri pour l’homme qui ne pense qu’au Maitre. Performance artistique ou scène de torture ?
Une séance à Drouot où les échanges s’envolent pour une toile puis une voix qui brise cette frénésie par une somme que nul autre ne peut atteindre.
Valentine a quitté pour quelques heures la Fondation Stern et elle reste en état de choc lorsque sa meilleure amie Judith pense avoir retrouvé son mari Thomas parmi les corps plastinés de la très controversée exposition Ars Mortis de Plastic.Inc
Il eût été facile de plonger dans le voyeurisme ou dans le procès d’intention en évoquant les corps plastinés mais Raphaël Cardetti nous offre une véritable réflexion sur la mise en scène du corps dans l’art et sur les transformations que certains êtres humains s’infligent.
Que l’homme d’affaire contemporain doit-il le plus craindre le plus : un crack boursier ou découvrir qu’une de ses toiles de maître est un faux ?
Le tome 2 de l’immersion dans l’univers de la Fondation Stern n’est pas une pâle copie du premier tome bien au contraire, c’est une proposition différente. Des passages plus sombres mais jamais de scènes gores gratuites, les personnages semblent plus posés. Une très belle richesse littéraire mais avec une véritable fluidité, accessible à tous.
J’ai été profondément émue par cette jeune femme qui recherche son mari depuis 10 ans : mieux vaut-il rester dans l’ignorance ou avoir une réponse trop douloureuse. Et également par le portrait de cette fillette qui souffre d’une « amputation paternelle », son père qu’elle n’a jamais connu mais qui créé en elle un vide que nul ne peut combler, elle tente de vivre avec cette plaie ouverte qui l’empêche de grandir et de se développer comme les enfants de son âge.
L’AVIS DE LÉA D.
Le Sculpteur d’Âme poursuit son exploration des envers du monde de l’Art.
Les premières pages percutantes nous entrainent dans une scène mystérieuse, où un homme se fait suspendre par des crochets, tout entier tendu vers son idéal : tout accomplir pour être digne de son Maître.
Après cette ouverture pour le moins stupéfiante, nous retrouvons la Fondation Stern. A une vente aux enchères, le célèbre marchand d’art Elias Stern acquiert une gouache de Chagall. A la grande surprise de Valentine Savi, il lui révèle avoir acheté cette étude préparatoire, à un coût exorbitant, car il s’agit d’un faux…
Cette révélation permet de remonter à un faussaire de génie, dont les œuvres, copiés sur celles des maîtres de la peinture, sont disséminées partout dans le monde, dans des collections publiques ou privées. La Fondation et Valentine se lancent à la poursuite du faussaire pour l’empêcher d’ébranler profondément le monde de l’art.
Accaparée par ces recherches, Valentine trouve pourtant le temps de répondre à l’appel de Judith, une de ses amies. Le compagnon de Judith, Thomas, est un reporter disparu en Tchétchénie voilà dix ans. Cependant, la jeune femme annonce qu’elle a retrouvé le corps de son mari. Retrouvé dans l’exposition scandale Ars Mortis, où des cadavres sont transformés en statues !
En ouvrant ce deuxième tome de La Fondation Stern, je craignais de plus retrouver la magie du premier tome. Heureusement, la magie opère avec une intensité encore plus grande.
On retrouve dans Le Sculpteur d’Âme les personnages qui m’avait tant fait vibrer : Valentine, qui remonte la pente et s’implique dans une partie d’elle-même qu’elle pensait avoir oublié : la restauratrice d’art, pour qui l’Art prend un grand A. Elias Stern, le marchand opiniâtre, prêt à tout pour démasquer les imperfections du monde. Vermeer, l’ami de Valentine, toujours aussi bon vivant, sarcastique, prêt à tout pour éprouver le frisson du risque. Et parmi les divers protagonistes secondaires, Judith et sa fille Juliette, qui ont été, l’une et l’autre, durement ébranlé par la perte d’un être cher. On découvre également un nouveau personnage : Matthias, intéressant, charmeur…
Outre le fait de pouvoir rendre ses personnages absolument captivant, Raphael Cardetti parvient à mener deux enquêtes passionnantes. La réflexion sur le monde des affaires de l’art à travers le faussaire, et comment il peut ébranler cet univers, à la fois en faisant des œuvres qui semblent « vraie », mais aussi en inspirant la frénésie de personnes malintentionnées qui voudrait en profiter… Et également, la plongée dans les extrêmes de l’art. Jusqu’où peut-on aller dans le domaine de l’art corporel ? Tatouage, piercing, implant… Et même l’exposition de corps humains. Cette exposition s’inspire de faits réels. Utilisation la technique de plastination, les tissus biologiques du corps sont préservés, puis utilisés, par exemple, dans des expositions publiques, telles Body World ou Our Body, des expositions qui ont suscités la controverse et ont même été interdites dans certains pays. Ce réalisme apporte une touche supplémentaire à l’écriture de Raphaël Cardetti, et fait de ce deuxième tome un livre encore meilleur que le précédent !
Si vous ne connaissez pas Raphaël Cardetti, jetez-vous sur sa Fondation Stern !
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