Présentation Éditeur
Un matin, Greg tombe sur un reportage vieux de dix ans sur le combat, en 2019, de « la jeune femme aux nattes ». Lui se sent pris en étau entre Anton, son beau-frère, pour qui il vient de falsifier les résultats d’une étude sur un pesticide, et Lucie, sa nièce, engagée dans une lutte écologique. Quand elle lui présente Véra, sa vision du monde s’en trouve ébranlée. Six personnages se croisent dans ce roman de légère anticipation. Que s’est-il passé pour qu’en dix ans le monde poursuive son travail de dégradation ? Est-ce par paresse, impuissance ou égoïsme que les membres de cette famille ont laissé s’abîmer leurs vies et le monde qu’ils habitent ?
Origine | |
Éditions | Flammarion |
Date | 16 septembre 2020 |
Pages | 224 |
ISBN | 9782081473317 |
Prix | 20,00 € |
L'avis de Yannick P.
Lire Djian est pour moi une habitude qui date d’une trentaine d’années. Les années sont rudes pour les vieux couples. L’un a quitté Gallimard, l’autre a continué à attendre les romans d’un de ses auteurs fétiches. Lui et moi. Mais un de nous deux a vieilli plus vite que l’autre. Je ne saurais dire lequel.
J’avoue m’être ennuyé avec 2030.
Quelques personnages au creux d’une famille dysfonctionnelle, un brin de fiction en 2030 avec une once de combat écologiste, un « senior » qui est percuté par une prise de conscience quand sa nièce milite ardemment. On se dit pourquoi pas. Sans être convaincu. Mais en restant ouvert à la découverte.
Là où j’espérais chaleur, j’ai eu droit au dérèglement climatique. Là où j’attendais de la passion, j’ai eu droit à un facsimilé de Thunberg et quelques doux errements. Là où je rêvais d’un roman qui me prenne aux tripes, j’ai lu un ouvrage qui surfait sur les ondes du moment.
Mais, me direz-vous, Djian c’est aussi cela. Savoir prendre le tempo du moment, l’air du temps et avec une certaine simplicité (ne jamais se fier au mot simple qui cache souvent un rude travail) en façonner une vue parcellaire. Malheureusement, je le réécris, avec 2030, ce qu’a confectionné Djian manque de passion. Certes, il y a la raison et un léger émoi. Mais de quoi m’affoler le compteur. Oui, on y trouve quelques phrases sympas car le bougre sait encore écrire. Il commet de belles envolées. Oui, ce n’est pas désagréable à lire. Mais je le répète où est passée la passion, la fébrilité, l’audace ? J’ai eu le sentiment d’un auteur en mal d’idée qui se complait à surfer sur l’actualité du moment. Certes, le sujet est d’importance, mais il se lie avec difficulté avec ce qui fait le style Djian, les personnages, leurs forces et leurs creux. En cela, j’ai trouvé 2030 imparfait, presque rudimentaire quand on sait le talent de cet écrivain.
J’attendrai donc le prochain et espérant être à nouveau touché, que dis-je frappé par cet auteur qui m’a longuement accompagné.
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