Paul COLIZE : Concerto pour quatre mains

Belgique
Paul COLIZE - Concerto pour quatre mains
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  • Éditions Fleuve le 8 octobre 2015
  • Éditions Pocket en mars 2017
  • Pages : 480
  • ISBN : 9782266275231
  • Prix : 7,90 €

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Un convoi transportant plusieurs millions en diamants est attaqué près de Bruxelles. Un plan efficace, un travail de pro. Pas d’indices. D’un côté Jean Villemont, avocat pénaliste amoureux des sommets et sa consœur Leila Naciri. De l’autre, Franck Jammet, braqueur virtuose et sa compagne Julie Narmon, aussi discrète qu’efficace. Entre eux, un homme et une affaire. Où se trouvait Franck Jammet la nuit du 18 au 19 février 2013 ? Pourquoi Jean Villemont ne se contente-t-il pas de la version officielle ? Qui a réalisé le casse du siècle ?

L’AVIS DE GILLES GOUFFE – Libraire

« Qui n’a jamais braqué des bonbons, une piécette … la plupart en reste là, et il y a les autres ».

Paul Colize nous conte l’histoire d’un Arsène Lupin du braquage, un gentleman du crime. Un homme qui utilise avec maestria les techniques de son temps. Mais il construit ses coups et ses équipes à partir de principes « old school » sur lesquels il ne transige pas. Un « truand », un « voyou » à la Albert Simonin (lire « lettre ouverte aux voyous » et « le savoir-vivre chez les truands ») qui connait les risques, les accepte et les assume. Présumé auteur du casse du siècle.

A côté de ça, le coup le plus foireux de l’histoire, par le « Gaston Lagaffe » du braquage. Ou comment tout faire pour être pris. Mais pour un avocat, rien n’est tout noir, rien n’est tout blanc… surtout quand les évidences sont trop « flagrantes ».

Des personnages plus vrais que nature.

La rencontre de deux hommes plus proche qu’il n’y parait, malgré des milieux aux antipodes.

Des personnages féminins d’une justesse et d’une force qui en font des pièces essentielles.


L’AVIS DE LAETITIA

Lundi 18 février 2013, aéroport de Zaventem, huit hommes cagoulés braquent un fourgon de la société Brink’s et repartent avec cinquante millions de dollars de diamants. Le casse du siècle.

Les soupçons se dirigent rapidement vers Franck Jammet et son équipe. Franck l’Elégant. Pianiste admirateur de Rachmaninov. Celui qui a marqué les années 90 de ses coups impeccables, un virtuose du vol de haute catégorie, le dandy braqueur.

Mardi 19 février, Akim Bachir prend d’assaut un bureau de poste à Anderlecht. A priori, un braquage foiré, il est arrêté et conduit à la prison de Forest, à Bruxelles.

Jean Villemont, avocat pénaliste, amateur de chapeaux et de sensations fortes sur les toits du monde, est chargé de défendre Akim Bachir, malfrat de petite envergure qui semblait s’être rangé des voitures.

Quel lien peut-il y avoir entre le casse du siècle et l’attaque avortée de la poste ? Quel lien entre une pointure du grand banditisme et un gangster à la petite semaine ?

« Son intelligence, son ingéniosité et sa curiosité lui auraient permis d’envisager d’autres métiers encore si la conjonction de certains événements n’en avait décidé autrement.

De manière paradoxale, son attirance pour les braquages spectaculaires et les casses de haut vol lui vint de son éducation religieuse et des bons principes que lui inculquèrent ses parents. »

Paul Colize revient avec un polar plus noir, un polar au réalisme troublant (suis sûre que tu vas googleliser Franck Jammet avant d’arriver au bout de ta lecture). Comment arrive-t-il à ça sinon avec un travail de recherche en amont qui pèse de tout son poids sur l’intrigue ? Et tout ce talent à retranscrire cette documentation dense dans une trame parfaitement maîtrisée. Les mots sont alignés au cordeau. A chaque lecture de l’auteur me revient le même vocabulaire : rigueur, exactitude, contrôle. Il va à l’essentiel, c’est un polar, pas de la poésie. Chaque mot est utile. Pas de blabla de gonzesse (oh ça va ! Dis qu’je suis misogyne aussi !). Et comme c’est un roman et pas un article de journal (bien qu’une pige sur le casse de Nice se soit manifestée dans mon lobe pariétal), on y trouve aussi des personnages corsés ET crédibles (j’insiste sur ce dernier adjectif), on y trouve de l’action, du suspens et tous les ingrédients pour un polar qui déchire.

Concerto pour quatre mains est à lire absolument, ai-je vraiment besoin de le préciser ? Allez ! File !

(Et une question qui ne te fera rien gagner pour finir : combien d’adverbes j’ai utilisé dans cet avis de lecture ?)


L’AVIS DE STANISLAS PETROSKY

Ou les belles histoire de l’oncle Paul…

Thomas Harris nous avait fait aimer un beau salopard avec Hannibal Lecter. On s’était dit que l’on ne nous y prendrait plus, un méchant est un méchant, nous on aime les gentils.

Le bien, le mal, entre l’école et monsieur l’curé, on sait faire la différence, donc une fois, mais pas deux ! Faudrait voir à pas nous prendre pour des girouettes !

Sauf que là, on l’aime bien Franck Jammet, l’élégant, le dandy. Le type a un code de conduite, un véritable code d’honneur, comme ceux des voyous de la grande époque. Ceux qui sabraient le champagne avec la maison poulaga. Et surtout il est loin d’être con, il ne monte pas faire un casse comme ça. Non avec lui tout est calculé, préparé, le moins de risque possible, pour lui, mais aussi pour ceux qui vont être braqués. Un Albert Spaggiari à la sauce belge. Et puis érudit aussi, il aime le classique ; Chopin, Rachmaninov, entres autres, il joue du piano, son professeur voyait en lui un futur virtuose.

Tiens donc, érudit, amateur de classique, un peu comme le toubib de Harris ? Donc pour séduire on peut être du coté obscur, le tout c’est d’être cultivé et d’aimer la grande musique ? En ce cas, c’est mal barré pour moi…

Mais le Concerto pour 4 mains de monsieur Paul ce n’est pas que Jammet, non avant tout c’est quand même Jean Villemont le premier personnage que l’on croise et qui sera le fil conducteur de ce roman. Un jeune avocat qui a réussit, sa carrière, pas sa vie amoureuse, Estelle vient de le plaquer-la gueuze, toutes les mêmes- et il ne s’en remet pas. Jean n’arrive pas à faire le deuil de son amour perdu. Les deux seules choses qui lui font oublier cette femme qui l’avait envouté, c’est son métier d’avocat et son amour des grands sommets, l’alpinisme avec un grand A.

Nous allons donc suivre tout au long de ce livre ces deux personnages, Jammet Villemont. Villemont qui accepte, presque sur un coup de tête de défendre Akim Bachir, incarcéré pour un hold-up, Il va essayer de dérouler l’écheveau dans lequel est pris son client et ce malgré le mutisme de ce dernier. D’un autre coté Colize va nous conter la vie de Jammet, sa jeunesse, comment il est tombé dans la délinquance, entré dans le grand banditisme, comment il formé son équipe, ses amitiés, son amour.

Bien sûr Jammet et Villemont vont se croiser, leurs destins vont être mêler à un moment où à un autre.

Deux hommes, deux destins, deux types avec un honneur, une combativité, une ligne de conduite.

Deux hommes avec chacun dans leur ombre une femme. Et quelles femmes…

Concerto pour 4 mains est un voyage dans le monde carcéral, dans l’univers du grand banditisme, celui qui fait fantasmer la bourgeoise, avec des apartés en montagne et au parloir…

Concerto pour 4 mains, quand on le lit, on a des gueules qui viennent se poser sur les personnages, c’est du Belmondo, du Delon, du Gabin, du Ventura de la grande époque. C’est un bijou que les lecteurs vont pouvoir braquer… Merci Paul.

 

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Stanislas PETROSKY
Après avoir passé 30 ans à préserver les corps des défunts, Stanislas Petrosky est aujourd'hui enseignant en thanatopraxie dans un centre de formation spécialisé. Auteur de nombreux ouvrages, il débute aujourd'hui une série autour de l'une de ses passions, l'anthropologie criminel et ses fondateurs. Prenant pour base de véritables affaires traitée par le professeur Alexandre Lacassagne, Stanislas Petrosky plonge avec érudition dans ce monde si particulier qu'est le monde du crime au tournant du XIXe siècle.

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