INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Albin Michel le 29 Octobre 2014 Parution aux éditions Livre de Poche le 30 mars 2016 Paul Becker (le héros de Monster) est au fond du gouffre. Obèse, divorcé, dépressif, ruiné…Il échappe miraculeusement à une tentative de meurtre alors qu’il s est réfugié dans le parc de Yellowstone pour tenter de se refaire une santé. Mais il laisse croire à sa mort et se lance dans une enquête méticuleuse qui l’oblige à exhumer ses souvenirs d enfances et les énigmes de son passé en Floride dans les années 70 pour découvrir qui a commandité son meurtre et pourquoi. Alternant le récit de l’adolescence de son héros, des frasques de sa petite bande d’amis en mal d’aventures, et celui de la traque de son « meurtrier », Bauwen nous embarque dans une aventure pleine de rebondissements. (Source : Albin Michel – Pages : 640 – ISBN : 9782226312310 – Prix : 22,50 €) |
L’AVIS DE DAVIS SMADJA
« Beau oui comme Bauwen »
Étincelants ces fantômes…
Patrick Bauwen nous propose un récit cristallin qui va illuminer les esprits et laisser gambader les pensées. Évanescentes.
Et puis l’Eden quand même, promesse d’un paradis, d’une vie sublimée, de délices en cascade, de quiétude absolue.
Paradis perdu ou retrouvé ? Il faudra lire le livre pour le savoir.
Pensée en deux parties qui se superposent et s’entremêlent, l’intrigue débute de nos jours par une enquête pour élucider le meurtre de l’un des protagonistes, et s’en va puiser sa source pour alimenter l’histoire à travers la jeunesse des personnages, de la fin des années 70 (1979 pour être précis) au tout début des années 80.
C’est à un grand roman que vous serez confrontés lorsque vous ouvrirez les pages des « Fantômes d’Eden ». Et n’espérez pas en sortir indemnes tant ce roman nouera votre gorge et, mais quel félon, s’adressera directement à votre cœur et à vos souvenirs enfouis. Ben non, on peut pas lutter. C’est comme ça.
Un roman sensoriel. Voilà qui caractérise bien l’œuvre. Ce qui en fait sa qualité n’est pas tant l’histoire racontée, excellente au demeurant, que la manière dont Patrick Bauwen la raconte. Sa façon de nous souffler à l’oreille ces moments précieux où la jeunesse enflammait la vie.
Et si on dit souvent que l’auteur met un peu de lui dans ses personnages, là il en met carrément beaucoup dans son héros Paul Becker.
Paul Becker = Patrick Bauwen.
Première piste, les initiales : PB.
Deuxième piste, la profession de Becker : médecin.
Oui, l’histoire contée ici est celle d’un jeune homme qui veut être écrivain et inventer des histoires de science-fiction mais devient médecin avant.
Ça ring a bell, non ? Sachant que Patrick Bauwen est urgentiste, la boucle est bouclée. Bon gageons que Patrick Bauwen n’a pas vécu tout ce qui arrive à Paul Becker car l’auteur n’est pas tendre avec lui et le maltraite même carrément. Cependant, on peut aisément supposer qu’il abreuve le récit de ses souvenirs de pré-ado.
Insouciance de l’enfance. Réminiscences d’instants extraordinaires. De territoires fantasmés où tout semblait possible.
De moments de complicités absolues, de liens pensés infroissables. Une impression fugace d’éternité. Voilà ce que Bauwen nous fait vivre dans ce livre.
Ces moments de grâce quasi-intouchables du doigt, quelques décennies plus tard, aiguillonnent l’intrigue et nourrissent le chassé-croisé entre la jeunesse des héros et notre époque. Car il ne faut pas occulter l’enquête qui prend une grande place dans le livre. Car Paul Becker veut savoir qui a tué Paul Becker.
Truffés de références et d’Easter Eggs, entre références aux auteurs-camarades de la ligue de l’imaginaire Barbara Abel, John Bizien Law Firm, Khara Street, et son amour criant à Stephen King : la vieille noire aveugle et voyante qui s’appelle Abigaïl, le Bazar du bizarre pour celles que j’ai repérés. En avez-vous vu d’autres ?
Patrick Bauwen cite à foison Stephen King et on y sent l’hommage appuyé et ce roman est une belle déclaration d’amour. C’est d’ailleurs amusant le retour en force des années 80 dans le cinéma ou la littérature.
Grisant même quand il est aussi qualitatif que dans ce roman. Allez, laissez-vous emporter par ces fantômes et rendez-vous en Éden…
L’AVIS DE MURIEL LEROY
Ce roman fait sans conteste partie de mes coups de cœur.
En effet l’histoire est très bien construite, l’alternance passé/présent permet de mieux appréhender les personnages, leur vécu et les rend d’autant plus attachants… On y trouve là avant tout une belle histoire d’amour et d’amitié d’adolescence qui va perdurer au-delà des années !
Bien évidemment, il ne s’agit pas que de cela puisque le héros part en quête de réponses dans sa ville natale, après s’être exilé puis s’être fait assassiné pour une raison inconnue, mais il y a eu erreur sur la personne…
Chacun ne semble pas neutre et a un secret à cacher mais lequel ? Qui manipule qui ?
Ce roman met aussi en lumière les dérives de la science et du progrès médical parfois mal contrôlé… Patrick BAUWEN est souvent très critique du milieu dans lequel il travaille et dépeint rarement la médecine comme quelque chose de toujours salutaire… Sauver oui mais à quel prix ? On y trouvera donc toujours son pendant négatif…
Il met aussi en avant le lien parents/enfants en démontrant l’influence que celui-ci exerce même à l’âge adulte… Plus l’enfant est laissé pour compte, plus il aura du mal à avancer et en gardera de lourdes séquelles plus tard… Finalement juger est facile sans connaitre le vécu de chacun, ce dont s’apercevra Paul à la fin !
Dans ce livre, il n’y a pas de rebondissements en cascade, tout y est savamment dosé et on prend vraiment un réel plaisir à voir l’évolution de ces protagonistes… La psychologie est finement travaillée et le texte est fluide sans temps mort…
Bref je n’ai pas pu le lâcher et ne peux que vous le recommander chaudement… Il est à lire et sera pour moi sans conteste le meilleur de Patrick BAUWEN…
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Une belle chronique ! Pas encore lu je l’avoue !
super chronique, qui donne envie de découvrir cet auteur