- Éditions Hugo & Cie le 18 octobre 2018
- Traduit par François Thomazeau
- Pages : 368
- ISBN : 9782755639148
- Prix : 19,95 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Irréversible
Dublin. Le docteur Eleanor Costello, scientifi que respectée, est retrouvée morte chez elle. Suicide ?
Implacable
À peine remise des coups reçus lors de sa précédente affaire, la commissaire Frankie Sheehan se voit confi er l’enquête. La disparition du mari d’Eleanor puis la découverte d’une deuxième et bientôt d’une troisième victime lui prouvent qu’elle est en présence d’un tueur en série. Et que ce tueur aime jouer avec la mort.
Irrespirable
Victimes consentantes, sites BDSM, » near death experiences « , chambres de torture, meurtres filmés et ritualisés : jusqu’à sa confrontation finale avec le tueur, Frankie va s’immerger dans ce que l’âme humaine a de plus noir et de plus pervers. Un noir absolu, malgré les taches de bleu de Prusse, ce pigment utilisé par Chagall et que l’on retrouve sur les victimes comme une signature.
L’AVIS DE CATHIE L.
Irrespirable, Too close to breathe en version originale parue en 2018 par Riverrun, a été publié en 2018 par les éditions Hugo thriller. Ecrit à la première personne et au présent dans un style lapidaire tel que :
« A la fois le meilleur témoin de sa propre fin. Et le pire (…) D’assumer leur responsabilité. De s’insurger contre son contenu. De déchirer cette putain de lettre s’il le faut. Sans ça, il n’y a rien. Plus que la douleur comme seul combat. » (Page 9).
Les nombreux dialogues entre Sheehan et son équipier afin de débattre sur l’enquête, d’échafauder des hypothèses, d’étudier les différents indices font réellement progresser l’intrigue. Olivia Kiernan fait preuve d’une grande maîtrise de la mise en scène grâce à des descriptions fouillées : « Les cheveux ont cramé. La tête est penchée en avant, le menton contre la poitrine (…) Les pieds et les chevilles sont noircis, mais relativement préservés et laissent penser que la victime est en effet une femme. » (Page 81)… des scènes détaillées : « La sonnerie du micro-ondes me fait sursauter. Mon genou heurte le rebord de la table et manque renverser mon café sur mes notes. Je rattrape la tasse in extremis et la dépose par terre. J’avale ma bouillie devant la fenêtre en admirant les branches minuscules de mon nouveau bonsaï… » (Page 41)… notamment les émotions ressenties : » Il serre ses clefs dans la main, mais donne l’impression de ne plus savoir où il est, ce qu’il doit faire. Il a l’air anéanti, hagard. Ses yeux sont fixes, ses lèvres tombent, son teint est livide. » (Page 86)
Les thèmes : tout un arsenal de sujets aussi réjouissants que les violences domestiques, les fantasmes de mort, les victimes exécutées en direct sur le net, le Dark web.
L’intrigue
Eleanor Costello, éminente professeure de microbiologie, est retrouvée pendue dans sa chambre. Les circonstances écartent d’emblée l’hypothèse du suicide. La jeune femme a bien été assassinée. Mais par qui? Et pour quelle raison ? Et pourquoi le voisin déclare ne rien avoir entendu, ni rien vu de suspect ? Toutefois, un détail intrigue la commissaire: une tache bleue ressemblant à un pigment pictural est retrouvé sur le bras de la victime. Hasard ? Sa mort violente aurai-elle un lien avec son passé chaotique? Et pourquoi son mari, le principal suspect, reste-t-il introuvable ? D’autant que certains détails laissent à penser qu’il battait son épouse
Un second cadavre est retrouvé, quelques jours plus tard, au milieu du feu de joie d’Halloween, à Clontarf, la ville natale de la commissaire. De trop nombreuses questions, de trop nombreuses pistes…
Enquête, atmosphère
L’aspect le plus passionnant de ce roman est que le lecteur fait partie de l’équipe du commissaire Sheehan, participant aux briefing au cours desquels chaque inspecteur livre les éléments dont il dispose ; comme eux, il échafaude des hypothèses au fur et à mesure du déroulement du récit.
Le fil rouge de l’enquête : nombreuses allusions à l’affaire précédente de Frankie, celle du meurtre de Tracy Ward au cours de laquelle elle a été gravement blessée à la tête; du coup, on comprend la pression exercée par son chef: si elle veut conserver la direction de l’affaire et son poste de commissaire, elle n’a pas droit à l’erreur.
L’atmosphère étouffante de l’enquête accentuée par sa dimension personnelle: la commissaire Sheehan connaît certains protagonistes depuis son enfance qu’une partie d’elle-même refuse de voir impliquer dans une affaire de meurtre. => Dimension humaine.
En conclusion
Le – : scénario un peu convenu, quelques approximations dans le déroulement de certaines scènes d’action, défauts ne nuisant en rien à la qualité générale du roman ; le contexte de l’histoire et les personnages principaux m’ont fait penser aux premiers romans de Tana French, elle aussi romancière irlandaise de thrillers… similitude tout à fait fortuite, je pense ; en tout cas, laissons le bénéfice du doute à notre auteure débutante et déjà talentueuse.
Le + : les petits détails de la vie du commissariat et le fait que l’enquête est racontée du point de vue de la chef de l’équipe rendent le récit plus vivant, plus humain aussi.
Le + : dans ce premier roman, Olivia Kiernan atteste déjà d’une bonne maîtrise de la psychologie des témoins, de l’art d’égarer les soupçons, de brouiller les pistes ; difficile pour lecteur de se faire une opinion arrêtée, d’échafauder une hypothèse crédible en fonction de tous les indices dont il dispose. Un premier essai transformé. Qui donne envie d’en lire plus…
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