Présentation Éditeur
Le Chat, le Général et la Corneille débute par une nuit de décembre 1994, durant la première guerre de Tchétchénie. Un récit de violence, passion et culpabilité inextricablement lié à l’histoire de l’Europe contemporaine. Dans la lignée de La Fabrique des salauds, une puissante fresque menée tambour battant par Nino Haratischwili, la nouvelle sensation des lettres allemandes !
Décembre 1994, une troupe des forces armées de la Fédération de Russie est cantonnée dans un petit village musulman du Caucase pour réprimer les séparatistes tchétchènes.
Parmi les soldats se trouve Malisch, jeune homme épris de littérature, qui s’est enrôlé par désespoir amoureux. Très vite, il fait la connaissance de Nura, une adolescente du village dont la beauté et la fierté le fascinent. Mais la jeune fille ne tarde pas à être arrêtée par d’autres soldats, pour un motif fallacieux. Malisch se retrouve alors témoin, et peut-être même complice, des violences commises par ses camarades. Au cours de cette nuit, Nura sera violée et tuée – mais quelle est précisément la part de responsabilité de Malisch ?
Bouleversé par cet événement, le jeune soldat est devenu « le Général », un homme au cœur dur et à la poigne de fer, prêt à tout pour dominer les autres. À force d’extorsion et de chantage, il parvient à s’enrichir et à gravir les échelons de la société russe jusqu’à devenir un oligarque multimillionnaire. Son seul objectif à présent est de protéger sa fille, Ada. Mais depuis vingt ans, et malgré ses efforts pour étouffer l’affaire, les rumeurs les plus sombres continuent de courir au sujet du Général, alimentées par la Corneille, un journaliste tenace et bien décidé à faire la lumière sur cette histoire.
Lorsqu’il rencontre le Chat, une jeune comédienne qui, sans le savoir, est le sosie de Nura, le Général voit là l’occasion de se venger de ses anciens complices… Et peut-être de soulager sa conscience ?
Origine | |
Éditions | Belfond |
Date | 19 août 2021 |
Traduction | Rose Labourie |
Pages | 592 |
ISBN | 9782714493354 |
Prix | 24,00 € |
L'avis de Léa D.
« Le Chat » est une jeune femme, peinant à se remettre d’un drame et de son arrivée dans un nouveau pays ; de son côté, « Le Général » est bien déterminé à tirer un trait sur un secret caché depuis vingt ans ; et « La Corneille » est un journaliste allemand enquêtant sur des événements survenus pendant la guerre de Tchétchénie.
Qui se cache derrière ces surnoms, et comment ces différents personnages sont-ils reliés les uns aux autres ? Pour commencer, il y a donc « Le Chat », le surnom de Sesili, une jeune femme géorgienne qui a émigrée avec sa mère et sa sœur en Allemagne afin de fuir la guerre. Un personnage qui n’est pas sans rappeler celui de l’autrice, Nino Haratischwili : même nationalité, vivant en Allemagne… Sesili rêve de devenir actrice de théâtre, peine à s’intégrer dans son nouveau pays, et n’arrive pas à concilier son passé avec son présent. C’est « La Corneille », le surnom de Onno Brender, qui va mettre en contact Sesili avec Alexander Orlov, surnommé « Le Général ».
Alexander Orlov est un homme riche et puissant qui va être obligé de revenir sur son passé, notamment sur un épisode marquant de sa vie : celui qui s’est déroulé dans un petit village, il y a 20 ans et pendant la guerre de Tchétchénie… L’affaire dont s’occupe justement Onno Brender, qui s’intéresse de près à cette affaire, tout comme il s’intéresse à Alexander Orlov et sa famille.
Je connaissais déjà Nino Haratischwili grâce à son roman précédent : La huitième vie, initialement paru en grand format chez les éditions Piranha, et maintenant paru en poche chez Folio. Une grosse brique que je vous conseille VIVEMENT ! En ce qui concerne Le Chat, le Général et la Corneille, j’étais à la fois très impatiente de le découvrir mais aussi anxieuse de savoir si ce nouveau roman allait me plaire autant que La huitième vie. Il ne fallait pas que je m’inquiète : si j’ai préféré La huitième vie, je dois dire que Le Chat, le Général et la Corneille est également une très bonne lecture !
Nous oscillons entre différents personnages, différentes époques, et le tout est écrit magistralement. Nous découvrons Sesili, Onno Brender et Alexander Orlov petit à petit, ils ont chacun des failles, des bons et mauvais côtés, un passé plus ou moins sombre mais en tout cas éprouvant, et un futur incertain. Du côté de l’intrigue, Nino Haratischwili nous donne les informations au compte-goutte, nous acquérons peu à peu une connaissance plus approfondie des différents drames, des personnages et de l’histoire tragique qui va relier ces trois individus. C’est une histoire complexe, qui rebondit donc entre différents lieux, personnages et époques, mais le tout est parfaitement clair et cohérent, rassurez-vous !
Le fait d’avoir un aperçu de la guerre de Tchétchénie est à la fois intéressant et bouleversant, notamment à cause des exactions commises par les Russes, avec toutes ces violences commises sur les civils. Il y a également l’histoire de la Russie sous Gorbatchev, une autre période historique sombre et intéressante.
Nino Haratischwili a fait de Le Chat, le Général et la Corneille un drame historique, avec beaucoup de questions philosophiques (les actes commis pendant la guerre, la responsabilité des envahisseurs pendant une invasion…) mais aussi avec une intrigue policière, notamment sur le destin de deux jeunes femmes : Nura et Ada, qui sont un peu les clefs de l’histoire et qui ont tout commencés.
Je vous conseille donc vivement Le Chat, le Général et la Corneille, tout comme je vous conseille La huitième vie, deux romans forts et bouleversants !
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.