INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Atelier Mosésu en mars 2015 À l’aube du 16 juillet 1942 va débuter à Paris ce que l’Histoire a retenu sous le nom de « rafle du Vél’ d’Hiv’ ». Plus de treize mille Juifs arrêtés dans Paris, dont la plupart seront déportés au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Sous les ordres de René Bousquet, sept mille policiers et gendarmes français participeront à l’opération « Vent printanier ». Pas un seul soldat allemand. Il aura fallu soixante-trois ans pour que la France reconnaisse sa responsabilité dans ce crime contre l’humanité. Les personnages du roman de Michel Vigneron sont-ils vraiment fictifs ? Ils n’ont pas porté les mêmes noms, mais ils ont existé, les bons comme les mauvais. Quand un flic écrit sur l’une des opérations les plus sombres de l’histoire de la police, cela donne un roman noir historique éblouissant d’humanité. Pour ne jamais oublier ni recommettre les erreurs du passé… (Source : Atelier Mosésu – Pages : 322 – ISBN : 9791092100402 – Prix : 20,00 €) |
L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI
Voici le 2ème opus issu de la collection [39-45] « le roman noir au service de l’histoire », le premier est » Ravensbrück mon amour « . Nouveau livre, nouvel auteur. Cette fois-ci c’est Michel Vigneron à la manœuvre. Je connais bien l’œuvre de cet auteur pour le suivre depuis le début.
J’étais donc très curieux en ouvrant ce livre, car en voyant le 4ème de couverture, je me disais que Michel Vigneron prenait un risque en sortant de son style habituel. Le risque sera-t-il payant ?
Tout commence lors de la commémoration du 53ème anniversaire qui marquera la reconnaissance de la responsabilité de la France dans cette rafle historique. Dans la foule, un homme et une femme se retrouvent et vont révéler à leur entourage le secret qui les ronge depuis 53 années ? Comment ont-ils eu une moitié d’étoile jaune, et surtout pourquoi ont-ils gardé leurs moitiés durant tout ce temps ?
Pour répondre à ces questions nous voilà envoyés en juillet 1942 lors de la rafle portant le nom de code «vent printanier » où nous découvrons plusieurs destins ayant la vocation d’être liés ou pas.
Tout d’abord, nous retrouvons un gang attachant que nous suivrons tout le roman : le gang des étoiles de shérif, composé de Rachel, Samuel, Michel et Simon. Ces gosses avec des préoccupations d’ado sont touchants et attendrissant. Malgré la période et les 3 jours d’enfer qu’ils vont vivre, ils vont garder leurs forces et leurs espoirs, et cela sera la clé pour eux.
Nous avons également le frère ainé de Rachel, Joseph qui vit un amour interdit avec Françoise…le juif et la catholique en pleine guerre contre les nazis… une situation précaire comme vous pouvez l’imaginer… surtout quand il y a François, le frère de cette dernière, flic faisant du zèle durant cette rafle anti-juif.
Et enfin Jean, policier lui aussi, mais qui se retrouve tiraillé entre sa conscience et son sens du devoir.
Toutes ces trajectoires vont convergées et seront sublimées par la rafle, chacun aura son rôle à jouer dans ce drame.
Outre les personnages, l’atmosphère de ce roman est particulière. Nous sentons tout ce qu’il se passe. Les sentiments et les émotions transpirent dans les lignes de cette histoire sans tomber pour autant dans le sentimentalisme ou dans la surenchère émotionnelle.
Nous partageons la même stupeur que les juifs surpris en pleine nuit, la même incompréhension, les mêmes doutes. Le mal-être ambiant est parfaitement retranscrit.
Jusqu’ici, je connaissais un Michel Vigneron au style brut et efficace, avec un certain détachement dû à son métier. Dans le roman ici présent, j’ai découvert un Michel Vigneron sensible, rempli de compassion… et cela m’a agréablement surpris et plus. Même si la noirceur est présente, elle est maitrisée et presque légère, enfin suffisamment pour tourner les pages sans s’arrêter jusqu’à la fin.
En commençant cet article, je parlais de prise de risque, et bien pour moi, ce risque est payant et le pari est réussi !
Je ne vais pas en dire plus, car je risquerai de dévoiler un peu trop de l’intrigue, et je m’arrêterai donc là en ne pouvant que vous conseiller de le lire, de rentrer dans ce roman tête baissée et de vous laisser aller.
« Un vent printanier » fut un moment de lecture très fort, et ce aussi bien émotionnellement que moralement. Un livre coup de cœur que je ne peux que recommander, car outre le devoir de mémoire que l’on se doit de faire, c’est une mise en lumière subtile d’un moment noir de notre histoire, de l’Histoire…
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