INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Bragelonne en février 2015 Traduit par Laurence BOISCHOT Portraitiste de talent, dandy, bel esprit, mauvais garçon… et le plus irrésistible des agents secrets de Sa Majesté. Lorsque les meilleurs scientifiques du royaume sont mystérieusement assassinés, Lucifer se lance dans une enquête trépidante, des clubs de gentlemen londoniens aux bas-fonds volcaniques de Naples, tout en déterminant la façon la plus seyante de porter un œillet blanc à sa boutonnière. Une immersion étourdissante dans les arcanes d’un ordre occulte aux pratiques décadentes – et de ses secrets les plus sulfureux. (Source : Bragelonne – Pages : 264 – ISBN : 9782352948247 – Prix : 25,00 €) |
L’AVIS DE ÉLOÏSE THOMINE
Surfant sur la vague steampunk, Bragelonne a récemment lancé une gamme sur ce thème. C’est à cette occasion qu’ils ont décidé de publier le tout premier roman de Mark Gatiss. On connaissait déjà ce scénariste anglais pour l’écriture de l’excellente série télévisée, Scherlock, mettant en scène les aventures du célèbre détective à l’époque actuel, ainsi que son rôle de Mycroft Holmes dans cette même série.
Aujourd’hui il s’essaye au roman d’espionnage sur fond d’ambiance steampunk : Le Club Vesuvius.
Le Club Vésuvius narre les aventures de Lucifer Box, artiste dandy au service secret de sa Majesté et assassin lorsque le besoin s’en fait sentir. A peine libéré de sa dernière mission, le voilà lancé dans une nouvelle enquête par un mystérieux message envoyé de Naples par un des ses collègues fraîchement décédé : « VERDEGRIS & SCALLOP. URGENT. PLUS DE DETAILS DEMAIN ». Or les malheureux professeurs Verdegris et Scallop ont eux aussi rejoints prématurément la mort. Afin de résoudre ce mystère, Lucifer voyagera des bas-fond de Londres aux clubs privés de Naples tout en multipliant les conquêtes amoureuses. Et c’est par la plume de Lucifer lui-même que nous découvrirons la clé de l’énigme.
Le ton léger et un brin irrévérencieux que Mark Gatiss prête à son personnage donne naissance à un récit plaisant et original bien que le séduisant espion soit aussi un odieux personnage. Mais c’est là toute la force de Gatiss : réussir à nous rendre attachant un personnage cynique, prétentieux, méprisant, très libertin et particulièrement cru dans sa façon de parler des ébats amoureux. Comme il l’a fait avec Sherlock Holmes, il réussit à nous faire aimer tous les défauts qu’il prête à son héros et dès le premier chapitre, son humour un brin noir et son charme fascinent bien vite le lecteur qui n’hésite pas à le suivre dans ses aventures.
Quant à l’intrigue, elle non plus ne déçoit pas. On pourrait toutefois lui reprocher la multiplication des personnages, aux noms tous plus ou moins saugrenus, qui donnent parfois l’impression de se perdre dans le récit, mais rien n’est anodin dans l’écriture de Gatiss et tout fini par trouver un sens. Le rythme haletant et les nombreux mystères tiennent en haleine le lecteur jusqu’à la dernière page.
Toutefois on pourra reprocher à Bragelonne de confondre « steampunk » et « victorien » car le récit rappelle bien plus les aventures d’Arsène Lupin que celles du capitaine Némo et la note de fantastique-mécanique, bien que présente, est très anecdotique. Il s’agit donc bien plus d’un roman policier que d’un roman steampunk.
En conclusion c’est un essai réussi pour Mark Gatiss et on attend avec impatience la suite des aventures de Lucifer Box.
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.