INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Gallimard en avril 2012 Parution aux éditions Folio en septembre 2013 Al Kenner serait un adolescent ordinaire s’il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n’était pas supérieur à celui d’Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées. Observateur intransigeant d’une époque qui lui échappe, il mène seul un combat désespéré contre le mal qui l’habite. Inspiré d’un personnage réel, Avenue des Géants, récit du cheminement intérieur d’un tueur hors du commun, est aussi un hymne à la route, aux grands espaces, aux mouvements hippies, dans cette société américaine des années 60 en plein bouleversement, où le pacifisme s’illusionne dans les décombres de la guerre du Vietnam. (Source : Gallimard – Pages : 368 – ISBN : 9782070132355 – Prix : 21,50 €) |
L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT
Prendre l’histoire de la vie de quelqu’un, s’en approprier et la romancer à sa manière…
Tel est le pari fou (et que l’on pourrait juger casse-gueule) qu’entreprend l’écrivain français Marc Dugain avec son dernier roman publié « Avenue des Géants ». Et le pari est réussi tant le roman de celui ci est d’une maitrise totale, que ce soit dans la narration à la 1re personne, la structure du récit, et l’histoire de chacun des personnages, principaux et secondaires qui composent cette hymne à la folie et à la liberté de penser et d’agir.
Pénétrer par la lecture dans l’esprit de Al Kenner, géant de 2,20m, d’un poids de plus de 110 kg et qu’un « QI supérieur à celui d’Einstein » (dixit les mots du géant en personne) est une gageure que l’auteur français réussit à merveille et nous décrire l’épopée de la vie tragique d’Al, celle ci dévastée (mais elle l’était déjà mais cela ne voyait pas encore) par l’assassinat de JFK en novembre 1963 à Dallas et vouant soudainement une admiration pour l’assassin (présumé) du jeune chef d’état américain.
Il y a des mots, des phrases, des livres qui vous frappent par leur contenu, leur façon de décrire les choses, l »incroyable capacité de nous faire aimer (ou détester) des personnages et leur histoire et ce roman français vous frappe de plein fouet.
Dès les premières pages, on est frappé par cette authenticité dans l’écriture et la description du personnage d’Al Kenner. L’auteur avoue en fin de roman s’être inspiré de la vie réelle d’une célébrité américaine (je ne vous dévoile pas l’identité du dit personnage pour ne pas vous couper l’envie de lire ce livre) mais que l’on sache ou non qui il est réellement n’a pas d’importance, tant l’écrivain donne du poids à son « géant » tout au long du livre.
La lecture de ce roman noir m’a fait immanquablement penser à deux romans très connus et écrit avec cette même authenticité et froideur. Ces deux références sont celles de Shane Stevens avec son époustouflant « Au delà du mal » et Truman Capote avec son célébrissisme « De sang froid », le romancier américain s’était lui aussi inspiré de personnages réels et d’un fait divers (si vous ne les avez pas lus, je vous les recommande fortement) On retrouve dans le roman de Marc Dugain la même plume fine, acérée, pointue et précise, le tout baignant dans un climat opressant et tendu. Quelques moments tendres viennent avec parcimonie « égayer » ce roman, comme pour rappeler le côté encore humain du personnage d’Al Kenner.
Marc Dugain, avec ce roman autobiographique déguisé et arrangé à sa manière, nous fait sombrer dans la folie dévastatrice d’un homme qu’une enfance a (déjà) dévasté très jeune et qu’un seul élément déclencheur a frappé de plein fouet, telle la dernière goutte qui fait déborder le vase.
Un trop plein fatal et une issue à ce roman tragique, car il ne pouvait en être autrement, c’était inévitable.
Pénétrez l’esprit de cet homme au seuil de la folie, vous ne reviendrez pas indemne de votre lecture.
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