Présentation Éditeur
En Suisse, l’assistance au suicide est pratiquée de manière épisodique et confidentielle depuis le début des années 1980 puis avec plus de régularité dès le tournant du XXIe siècle. Un suicide assisté est formellement considéré comme une mort violente. Cette catégorisation, qui est spécifiée au moment d’établir le constat de décès, implique l’ouverture systématique d’une investigation judiciaire et l’intervention de représentants du Ministère public du canton concerné – la police et la médecine légale – sur le lieu de décès, en présence des proches s’il y en a. Ce contrôle post-mortem de l’assistance au suicide est une facette méconnue tant du grand public que des familles et du personnel soignant de ce type d’accompagnement de fin de vie, mis en œuvre par des associations d’aide à mourir dans la dignité qui ont été fondées au début des années 1980. Cette pratique, à l’instar d’autres formes contemporaines du mourir (euthanasie, soins palliatifs), exemplifie des transformations récentes tant individuelles que collectives de notre rapport à la mort. Chaque demande fait l’objet d’une évaluation. Ce livre analyse la singularité du dispositif suisse de l’assistance au suicide où ce n’est pas l’acte même du suicide qui est accepté par la collectivité, mais le fait de prêter assistance à une mort encore formellement qualifiée de « mort violente ».
Marc-Antoine Berthod est professeur à la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL), et mène des travaux de recherche sur l’accompagnement en fin de vie et le deuil. Il est président de la Société d’études thanatologiques de Suisse romande.
Alexandre Pillonel est sociologue. Il est aujourd’hui, chargé de recherche à la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL), HES-SO Haute école spécialisée de Suisse occidentale.
Addendum de François Lambert
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