Lora ALLANSDOTTIR : La saison du suicide

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Lora ALLANSDOTTIR - La saison du suicide
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  • Auto Éditions le 19 novembre 2018
  • Pages : 55
  • ISBN : 9781729159507
  • Prix : 5,99 €

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Après une vague de suicides inexpliqués, une officier de la police judiciaire enquête sur les victimes qui ont toutes laissé des lettres d’adieu étrangement similaires. Cette enquête sera la plus difficile de toute sa carrière, mais aussi la dernière…

L’histoire parle de suicide, mais aussi de la condition de la communauté LGBT.

L’AVIS DE LAURENT FABRE

Le ton est donné d’entrée dans cette nouvelle percutante, comment aborder un thème grave et qui nous concerne tous, dans la famille ou des amis proches, on a tous entendus des personnes au bord de la dépression nerveuse, burn-out, amour perdu ou endeuillé, travail, faillite financière, mal-être ou de vivre, les raisons sont multiples et différents chez toutes les personnes qui ont décidé, un jour, d’en finir avec l’existence, de la lumière à la nuit éternelle, il n’y a qu’un pas …

Pour l’auteur, ce texte sensible s’inscrit dans une forme cathartique, expurger ses sentiments les plus noirs par des mots, donner un sens ou une explication à cet état de grande fébrilité, l’anxiété et l’angoisse, apprendre pour comprendre, trouver sa voie vers une guérison progressive, de s’ouvrir vers les autres, le chemin est long et les rechutes ne sont pas à exclure, à travers une enquête policière, l’histoire prend racine dans un immeuble, c’est le début d’un cauchemar pour le personnage principal, une officier de la police judiciaire désemparée devant un drame qui va la toucher de plein fouet et faisant resurgir ses vieux démons.

Une plume fluide, c’est cet état de lecture qui vous place dans un nuage d’apesanteur, cette sensation énivrante que les pages défilent à la mesure de votre conscience, vous êtes alors envoûté, l’auteur a choisi délibérement le parti-pris de ne pas nommer la protagoniste, en choisissant la narration à la première personne, c’est comme si elle vous racontait directement son histoire, son passé, ses drames personnels, elle ne ni ne juge ni n’use de stéréotype pour observer, assister impuissamment à un chaos qui menace à tout instant de l’engloutir, comme des griffes qui tenteraient de la pousser vers les abysses.

C’est en se confrontant à d’autres cas similaires qu’est venu l’idée de publier des lettres particulières pour appuyer encore un peu plus et se dédoubler pour opposer sa propre image, soigner le mal par le mal, à la racine, creuser dans les strates de ses souvenirs pour tenter d’amorcer un début d’explication, une nécessité incontourable et vitale pour crever l’abcès, pour tenter de se reconstruire et tracer une nouvelle route …

Comment en est-on arrivé là ? On n’a rien vu venir …

L’importance du dialogue, c’est un sujet d’actualité, l’accélération des mutations majeures d’une société qui repousse chaque jour un peu plus ses limites, des facteurs sociaux et démographiques à l’éclatement de la cellule familiale, du harcèlement scolaire à la décadence d’un environnement qu’on ne veut et ne peut plus accepter, les rejets pour être ou oser sortir de la norme, l’auteure ne porte jamais de doigt accusateur, au lecteur de se faire sa propre opinion, dans une fiction, les faits réels sont peu ou prou déformés mais l’objectif reste le même, cogiter, s’interroger quelque peu, ouvrir les yeux, écouter, prendre la main tendue, décrypter des signes révélateurs ou annonciateurs, comme pour la sécurité routière, comme pour les préjugés racistes ou xenophobiques, tous concernés, tous responsables.

Le doute existentiel devant l’irréparable, l’envie de sortir d’un quotidien morose et sans issue favorable, à chaque jour ses épreuves d’endurance, dans la compassion de l’autre, le personnage principal trouvera une alliée rédemptrice, inattendue, quand les chemins du hasard et de la providence s’entrelacent, le temps est à l’urgence et la fragilité des sentiments, les astres sont-elles bien alignées, la voie vers la guérison est semée d’embûches, arrivera-t-elle à trouver une nouvelle raison de vivre et de rebondir ?

D’abord publié sous Watpad, La saison du suicide de Lora Allansdóttir est un cri déchirant du coeur, une nouvelle qui ne laisse pas indifférent par sa force émotionnelle, son écriture dégage des fluides poétiques, comme une contamination qui risque de tout emporter sur son passage, par ses différents thèmes évoqués, une bonne cinquantaine de pages pour combler des trous inquiétants, une ambiance délétère, une histoire prenante par ses nombreux rebondissements, l’auteure ne s’en cache pas pour toucher et sensibiliser le plus grand nombre …
Et si les livres pouvaient permettre d’ouvrir de nouvelles perspectives ? De redonner le sourire, de rassurer et surtout de servir de thérapie, un substitut à tous les soins prodigués par des spécialistes de la question, un sujet délicat et d’une actualité toujours aussi accablante.

Comme toutes les nouvelles, l’émergence d’une nouvelle plume n’est pas anodine, quand la qualité du texte est amplifiée par la pertinence du propos, de ne pas sombrer dans un chaos définitif, il est des portes et des mains bienveillantes qui pourraient vous toucher, ne vous trompez pas de cible, c’est une lecture proprement salvatrice !!!
Je termine en souhaitant le meilleur à l’auteure, je gage qu’elle osera un long format pour son prochain livre.

En remerciant Zonelivre de m’avoir permis cette lecture rapide mais non dénuée d’intérêt, comme l’expérience et la prise de conscience le démontrent au fil du temps, mieux vaut prévenir que guérir …

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