- Éditions JC Lattès le 7 mars 2018
- Traduit par Dominique Defert
- Pages : 400
- ISBN : 9782709659215
- Prix : 20,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Enfin, Helena a la vie qu’elle mérite ! Un mari aimant, deux ravissantes petites filles, un travail qui occupe ses journées. Mais quand un détenu s’évade d’une prison de sa région, elle mesure son erreur : comment a-t-elle pu croire qu’elle pourrait tirer un trait sur son douloureux passé ?
Car Helena a un secret : elle est l’enfant du viol. Sa mère, kidnappée adolescente, a été retenue prisonnière dans une cabane cachée au fond des marais du Michigan, sans électricité, sans chauffage, sans eau courante. Née deux ans plus tard, Helena aimait cette enfance de sauvageonne. Et même si son père était parfois brutal, elle l’aimait aussi… jusqu’à ce qu’elle découvre toute sa cruauté.
Vingt ans après, elle a enfoui ses souvenirs si profondément que même son mari ignore la vérité. Mais aujourd’hui son père a tué deux gardiens de prison et s’est volatilisé dans les marais, une zone qu’il connaît mieux que personne. Malgré la chasse à l’homme lancée par les autorités, Helena sait que la police n’a aucune chance de l’arrêter. Parce qu’elle a été son élève, la seule personne capable de retrouver cet expert en survie, que la presse a surnommé Le Roi des Marais, c’est sa fille.
L’AVIS DE LÉA D.
Merci à JC Lattès !
Helena vit tranquillement, elle est mariée et a deux enfants, deux adorables petites filles. Elle semble sans histoire. Jusqu’au jour… où un détenu s’évade d’une prison de sa région. Et c’est son monde qui s’écroule, car ce détenu est son père. Une histoire qu’elle n’a jamais pu raconter à son mari. Elle a changé de nom de famille, a fuit les reporters et journalistes. Mais maintenant, son père est bien décidé à la retrouver.
Le passé d’Helena, c’est une histoire familiale. Son père a kidnappé sa mère, alors qu’elle était une jeune adolescente, et l’a gardé captive dans une cabane au fond des marais. Pas d’électricité, ni de chauffage ou d’eau courante. Un jour, Helena est née. Pour elle, c’est une vie normale, elle n’a jamais rien connu d’autre, et ne voit pas ce qu’il y a d’étrange à ça. Elle n’est pas proche de sa mère, qui lui semble trop distante, trop effacée. Par contre, elle idolâtre son père, même s’il se montre parfois brutal ou intransigeant. Les années ont passés dans le marais, Helena a grandi, elle a appris à se repérer, à chasser, à pêcher. Pour elle, la vie était souvent belle.
Des années plus tard, son père est en prison, elle-même s’est mariée. Mais l’évasion de son père va tout modifier, et l’obliger à se lancer sur les traces de son père, que l’on surnommé « Le roi des Marais ». Car malgré l’impressionnant déploiement de la police, qui serait plus capable de le retrouver que sa propre fille ?
La fille du roi des marais alterne entre le passé, la jeunesse d’Helena, et son présent, avec sa vie de famille puis ses tentatives pour retrouver son père. Ce n’est pas un livre policier, mais un roman psychologique. Karen Dionne nous dresse le portrait de deux personnages. Il y a d’abord Helena, qui était d’abord une petite fille innocente, heureuse. Et qui a grandi, petit à petit, et qui a été forcé d’ouvrir les yeux sur les actes de son père. Mais le plus fort, c’est le portrait de Jacob, son père. Un homme qui a kidnappé une femme et l’a retenu prisonnière pendant des années. Qui a eu une fille et l’a à son tour gardé prisonnière dans cette cabane. Il aime sa fille, lui a appris tout ce qu’elle sait… mais l’a gardé sous son emprise le plus longtemps possible. Le triangle formé par Helena, son père et sa mère est tout bonnement terrifiant et fascinant. Comment peut-on se construire après toutes ces années ? Après avoir du voir son père comme un monstre ? Car si Helena n’était pas proche de sa mère, c’est aussi parce qu’elle est une fille à son papa, un homme qu’elle aime. Comment concilier les deux images ? Comment vivre après ça ? Et comment vivre en sachant qu’il faudra soit tuer soit arrêter son propre père qui revient pour sa fille et ses petites-filles ? Elle admire autant qu’elle déteste son père, elle se sent coupable et ambivalente : elle a aimé son enfance dans les marais, elle aime son père… Mais comment accepter tout le reste ?
La tension psychologique est palpable tout au long de l’histoire, et c’est vraiment bouleversant. Elle a vécu en tant qu’enfant sauvage, sans rien connaître du monde extérieur à part à travers quelques vieux numéros de National Geographic. Alors, son adaptation à sa nouvelle vie a été très dure, et elle a toujours besoin d’un temps seule dans la nature, même si elle est heureuse avec son mari et ses filles.
La tension monte tout au long de l’histoire, et même si La fille du roi des marais n’offre pas de surprises majeures, c’est parce que tout se concentre sur le rythme, sur l’histoire, et sur la psychologie des personnages. Cela en fait un roman impossible à lâcher, et très bien écrit du début à la fin !
C’est une excellente lecture que je recommande vivement.
L’AVIS DE HÉLÈNE B.
Helena est née dans les marais et a vécu jusqu’à ses 12 ans, isolée du monde extérieur avec sa mère et son père. Son père, un homme robuste et brutal a enlevé sa mère alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Violée, humiliée, elle donne naissance à Helena deux ans après son kidnapping.
Le début du roman présente Helena, adulte et maman de deux petites filles. Elle vit au plus près de la nature avec son mari, ses enfants, et son chien. Helena s’est enfuie du marais à 12 ans, elle s’est reconstruite et a fondé sa propre famille et son mari ignore tout de son enfance. Cependant, l’évasion de prison de son père va venir bousculer son quotidien et sa tranquillité. Connaissant son père comme personne, Helena comprend ce qu’il est venu chercher. Elle décide de faire cavalier seul pour le mettre hors état de nuire. Le roman alterne deux récits : le premier décrit la chasse à l’homme d’Helena jusqu’à leurs retrouvailles. Le deuxième récit raconte l’enfance d’Helena dans le marais.
Le récit de l’enfance est pour moi le plus intéressant puisqu’on comprend la force du lien qui unit la fille à son père. En fait, l’ambigüité des sentiments d’Helena à l’égard de son père est troublante. Helena aime son père malgré le personnage qu’il est. Il l’a façonnée à son image, lui a tout appris, comme pister et tuer le gibier. Cependant, les punitions infligées à Helena sont d’une grande violence mais Jacob semble exercer un pouvoir sur sa fille qui l’admire et l’idolâtre.
L’exploitation psychologique des personnages est alors très intéressante, Helena est éduquée seule, sans contact avec d’autres êtres humains, elle n’a aucune possibilité de se confronter à d’autres choix de vie, elle ne voit pas le mal qui habite son père. Ses sentiments envers sa mère sont parfois même sévères, celle-ci étant plus passive dans l’éducation de son enfant. Quand Helena va découvrir la vérité et s’enfuir du marais avec sa mère, on imagine que la haine et la colère vont s’emparer d’elle. Si c’est le cas en partie, il n’en reste pas moins que l’attachement à son père reste profond. On peut avancer qu’une relation œdipienne était présente très tôt, la mère étant d’une certaine manière rejetée par Helena qui la trouve molle et sans intérêt. De même, sa vision de monde se réduit à des magazines du National Geographic, des vieux numéros qui datent et qui ne reflètent plus la réalité. Le récit de la traque va marquer la fin de l’emprise paternelle subie par Hélèna. Elle va enfin pouvoir mettre un point final à toute cette histoire.
J’ai lu ce roman avec un grand plaisir, les paysages naturels américains défilent au fil de la lecture, l’environnement sauvage se dessine à travers les mots. L’auteur a su donner un élan, une dynamique particulière qui nous transporte dans un monde sensoriel et merveilleux. Le rapport à la nature est primordial dans ce roman et apporte authenticité, sérénité mais aussi le danger et l’angoisse nécessaires à tout thriller psychologique.
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