Présentation Éditeur
Dix ans après sa mystérieuse disparition, Jacques Monestier, figure politique locale, est retrouvé au fond du lac de Servières, avec son épouse et son fils. Le commandant Verneuil, chargé de l’enquête, interroge la famille Sivardière, propriétaire du lac. Le père, Jean, a fait fortune dans l’immobilier. Verneuil constate rapidement des malversations immobilières et politiques entre Jean Sivardière et son ami le député Lardate, fidèle opposant de Monestier. Serait-ce là le mobile du meurtre ? Pas sûr… Que cache l’alcoolisme avéré et désespéré de Marie-Ange Sivardière, l’épouse du richissime homme d’affaires ? Que masquent la tristesse et les séjours londoniens réitérés de leur fille Jessica et la haine viscérale de Simon pour son père ? Verneuil va mettre le doigt sur la vérité et faire éclater au grand jour de tragiques secrets de familles…
Origine | |
Éditions | De Borée |
Date | 20 août 2020 |
Pages | 194 |
ISBN | 9782812932557 |
Prix | 7,00 € |
L'avis de Cathie L.
Julien Moreau est né et a grandi en Auvergne, près de Clermont-Ferrand. Après des études en Sciences Politiques du côté de Montpellier, il est devenu journaliste pour le quotidien régional La Montagne. Entamée au service des sports, sa carrière s’est orientée ensuite vers une spécialisation dans les faits divers et la justice. Après six ans passés à l’agence de Vichy, il est de retour au bercail, à Clermont, depuis 2017. Auteur remarqué pour son thriller Psychose en Limagne, il signe son second roman avec Secrets de Familles.
Secrets de Familles a été publié par les éditions De Borée en 2020. Julien Moreau écrit dans la langue simple et directe du journaliste qui réalise son papier avec soin et application, énumérant les faits sans plus de fioritures ni effets de style inutiles : « Les mauvaises langues racontaient à l’époque qu’après une énième défaite électorale face à Lardate, honteux, l’homme s’était retiré avec sa famille dans son Limousin natal. Jusqu’à ce que les forces de l’ordre repêchent son squelette et ceux de ses proches dans le lac de Servières. » (Page 63)… Cette neutralité du ton n’empêche nullement la tension dramatique : « Chaque effort lui demandait une intense concentration et surtout de passer outre les nombreux hématomes qui parsemaient son corps et son visage. Fort heureusement, il n’avait vraisemblablement rien de cassé. Même s’il était victime d’une semi-paralysie qu’il espérait temporaire. Il tenta de s’agripper à l’un des bords de la fenêtre mais celui-ci céda sous son poids. » (Page 136).
Thèmes : campagne électorale, politique. Alliance classique des hommes d’affaires, notamment dans l’immobilier, avec les hommes politiques, non par altruisme mais pour accroître patrimoine, pouvoir et fortune.
Une Jaguar immatriculée en Angleterre est retrouvée dans le lac de Servières. A son bord, quatre squelettes, toujours en position assise et maintenus par leur ceinture de sécurité. Qui sont ces gens ? Ont-ils été victimes d’un malencontreux accident ? Pourtant, le commandant Verneuil, chargé de l’enquête, ne croit pas à cette hypothèse : il ne peut s’agir d’une sortie de route, la départementale 983, unique axe routier qui permet d’accéder au lac, se situe à au moins deux cents mètres du lieu. De plus, la carrosserie de la voiture ne présente pas de traces de choc.
Pourquoi Jessica, la fille de Jean Sivardière, propriétaire du lac, éprouve-t-elle le soudain désir de se rendre à Londres, le lendemain de la visite du commandant à la demeure familiale? Comme par hasard la voiture repêchée la veille était anglaise… Mais le commandant ne croit pas au hasard. Et se dit que ce soudain départ mérite qu’il s’y attarde. Flairant que tout n’est pas net dans les affaires de la famille Sivardière, il entreprend une discrète filature, même si en haut lieu, on lui fait clairement comprendre que le clan Sivardière fait partie des intouchables…
Mais c’est mal connaître Verneuil, enquêteur scrupuleux et surtout opiniâtre. Lorsque les corps de la voiture sont finalement identifiés, Verneuil se félicite que son flair, une fois de plus, ne l’ait pas trompé. Une affaire survenue dix ans plus tôt remonte alors à la surface, avec son lot de secrets et de magouilles politiques, dont les éclaboussures pourraient bien atteindre le clan Sivardière.
Lac de Servière, scène de crime: l’intrigue se déroule dans le Parc naturel Régional des volcans d’Auvergne, un endroit empreint de majesté et de mystère, qu’on n’imagine pas une seconde en scène de crime. Et pourtant… Le lac, ancien cratère volcanique, est un site privé néanmoins ouvert aux pêcheurs et aux randonneurs. Un site à l’éco-système fragile en raison des nombreuses espèces végétales et des tourbières qui y vivent. Difficile, dans ces conditions, pour l’équipe de l’identification criminelle de mener à bien ses investigations sans dénaturer l’endroit.
Maison des Sivardière : la demeure des Sivardière est plus un symbole de la puissance et du pouvoir du patriarche, qu’une habitation où il fait bon vivre: « La résidence devait être estimée au bas mot à un million et demi d’euros… Derrière l’immense grille en fer forgé de l’entrée, habillée de caméras et d’un digicode, habitait encore toute la famille du riche entrepreneur. » (Pages 14-15). Tout n’y est que mise en scène et représentation de la fortune familiale : « Escalier de marbre, rampe en bois massif, moulures au plafond, peintures de maîtres sur les murs… Le Vieux s’était fait construire une résidence qui se voulait de type victorien et il faut bien avouer que le résultat était plus que probant. On se croyait projeté en plein coeur du XIXe siècle. » (Pages 17-18).
Clermont-Ferrand : l’auteur donne des aperçus de la ville auvergnate en fonction des déplacements des personnages, bien intégrés dans le récit, assurant ainsi sa fluidité :
« Depuis quelques jours, Verneuil suivait à distance, mais à la trace, la grosse berline du patron Sivardière. Prémoselli conduisait son maître presque systématiquement. Le midi, le Vieux établissait ses quartiers au Royan, un petit troquet historique du centre-ville…Après manger, il s’accordait une petite marche digestive au parc Montjuzet, d’où il dominait la cité arverne. De là, il faisait face à la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption. Monument emblématique de la ville en pierres de lave, juchée sur sa butte centrale. » (Page 43).
En conclusion
Un bon petit polar de sous les fagots, ça fait du bien !! Sans prétention mais très efficace en même pas 200 pages… Des rebondissements, des fausses pistes, une intrigue bien ficelée, que demander de plus…
Le + : l’auteur, journaliste oblige, brosse un tableau très réaliste du paysage socio-économique et politique de la région clermontoise. On s’y croirait !! « Dans les années 70, ils se retrouvaient un soir par semaine dans un club privé, sous la place de la Victoire, dans le centre historique. Il fallait montrer patte blanche pour entrer dans « le cercle ». Là où les ficelles des rênes du pouvoir de la capitale auvergnate se tiraient depuis des décennies. » (Page 54).
Bref, si vous voulez passer un bon moment de polar à la française, n’hésitez plus une seule seconde. Achetez et lisez !!!
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