INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Livre de Poche en mai 2017 Ilya Kalinine et sa soeur Tania, illégalement adoptés, grandissent en Pologne à l’époque de l’URSS. Après cinq ans de misère passés en orphelinat, les enfants s’échappent. Le garçon infiltre plus tard un réseau de prostitution, animé par son désir de vengeance. Le récit des origines d’un méchant de la série «W3», assassin redoutable ou prête-nom d’une organisation criminelle. On a raconté beaucoup de choses sur Ilya Kalinine. On a dit de lui que c’était un monstre, un assassin de la pire espèce qui tirait son plaisir de la souffrance de ses victimes. On a dit aussi qu’un seul homme ne pouvait pas avoir tué autant de gens et qu’il devait s’agir d’une légende derrière laquelle se cachait une organisation criminelle. D’autres ont prétendu qu’il n’existait pas. C’était de loin le plus simple, on raye le problème d’un trait de crayon et on passe à autre chose. Et pourtant, Ilya Kalinine a existé. Depuis cet endroit et ce jour où j’écris ces lignes, je suis sans doute la dernière à pouvoir raconter son histoire. Je m’appelle Vera et je suis la mère d’Ilya Kalinine. Il est le fruit de notre époque. Il en a la dureté. Je l’ai élevé, je l’ai aimé, il m’a aimé en retour. Les monstres n’aiment pas, je peux vous le dire. Ou alors, nous sommes tous des monstres. (Source : Livre de Poche – Pages : 192 – ISBN : 9782253085898 – Prix : 6,60 €) |
L’AVIS DE YANNICK P.
Spin-off ou prequelle, Nathalie Hug et Jérôme Camut ont une l’intelligence (et le bonheur pour nous) de pondre un roman, sorti directement en Livre de poche revenant à la genèse d’Ilya Kalinine, personnage central de la trilogie W3.
Loin des 2000 pages de la trilogie, ce court thriller, donne un passé à Ilya, à travers Véra, sa mère adoptive. Ce roman éponyme, pose les bases d’Ilya Kalinine avant qu’il ne devienne ce personnage de légende, complexe et avide de justice.
Pour qu’Ilya soit de la race des survivants, qu’il devienne cette ombre dure, complexe et effrayante qu’est Kalinine, il fallait le remettre au cœur de sa jeunesse. Il fallait savoir le projeter dans l’ère post soviétique entre les réseaux mafieux, l’injustice et la violence faite aux femmes et aux enfants. Il fallait pouvoir le modeler dès l’âge où chacun se forme, à une période où l’amitié est pleine et entière où les ennemis sont absolus. Pour édifier les fondements de la trilogie W3, il était important de mettre en image, l’amour inconditionnel d’Ilya à sa sœur jumelle, Tania, leur abandon, leur passage à l’orphelinat.
A dire vrai, en ouvrant ce livre, j’étais dubitatif. Ça sentait, le coup éditorial. Mais les Camug l’ont écrit brillamment sous forme de narration. Choisir Véra, c’était amener la distance nécessaire et l’émotion qui rend impossible tout jugement fait à l’emporte-pièce de cet homme violent. C’était jouer avec l’empathie du lecteur.
Ce roman, toujours écrit à quatre mains, est plus intimiste, complétement centré sur la construction d’Ilya au fil de ses jeunes années. C’est écrit avec intelligence et vivacité. A défaut d’être 100% crédible, tout s’emboite pour le plus grand plaisir du lecteur. C’est cohérent. Cela se lit comme une gourmandise. Les lecteurs de W3 s’y retrouveront avec un petit relent de nostalgie. Quant aux autres, ils n’auront aucune excuse pour ne pas se projeter dans cette fresque qu’est W3. Une fois la voie dessinée, dans laquelle Kalinine va se jeter, il faut la suivre.
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