Présentation Éditeur
«Jamais auparavant, ou depuis, je n’ai si ouvertement rendu hommage à un auteur qui m’a influencé au point que nos souffles ne fassent plus qu’un. Les intrigues de Manchette – les squelettes à l’intérieur desquels le cœur de ses ouvrages est accroché – sont dépouillées, essentielles, archétypales. Vengeance, fuite, les ultimes boulots de tueurs, des quêtes désespérées, des gens ordinaires tombant par des trappes dans des mondes insoupçonnés et violents… Il raconte des histoires simples : voilà ce qui est arrivé.
À l’ère de l’hyperbole et de la poudre aux yeux, les romans de Manchette ont la décence et la grâce peu ordinaires de paraître beaucoup plus simples qu’ils ne le sont : de signifier beaucoup plus qu’ils en disent.»
James Sallis.
L'avis de Yannick P.
Une pépite, un style hors norme qui a donné naissance au néo-polar.
Les années 70, un air de Jazz, un Cutty Sark (plus personne ne boit cette merde, fort heureusement) , des descriptions d’une époque, des courses poursuites à 145km/h, bref un saut dans le temps.
Et pourtant, c’est toujours un plaisir que de se replonger dans ce qui est pour moi un classique du genre.
Le Petit Bleu de la Côte Ouest, c’est l’histoire d’un quidam, cadre commercial, marié, deux enfants, dont le geste altruiste déchaine sur les foudres sur lui. Georges Gerfaut sauve un homme sur le bord de la route. Sans le savoir il devient une cible. Adapté avec certaines largesses au cinéma dans – Trois hommes à abattre – avec un Delon plus Delon que nature, Le Petit Bleu de la Côte Ouest, swingue et l’on suit la bascule d’un homme simple devenu acculé. Manchette ne se joue d’aucune fioriture. De l’innocence candide aux rouages les plus sombres, autour de Gerfaut, on cause musique, politique, cinéma et armes à feu. Avec le recul ce roman offre une image particulière de ces années. Celles où ma jeunesse se délectait de films et de romans noirs français.
Alors revenir à l’essence du néo-polar, est davantage qu’une lubie. Là où les thrillers sont légions, où les switchs et autres cliffhangers sont inéluctables, il manque souvent l’art de l’écriture. L’histoire ne fait pas tout.
L’écriture de JP Manchette est précise. C’est le fruit d’un talent brut. Si le récit oscille entre action et hébétude, il souffle sur la narration un rythme de jazz. Ça roule tout seul. C’est d’une logique implacable. On passe d’une certaine douceur, d’un complaisante affabilité à la violence sauvage, presque primitive.
C’est aujourd’hui en poche. Alors foncez ! Ne vous en privez sous aucun prétexte !