Jean-Noël LEVAVASSEUR : Une enquête de Martin Mesnil – 1 – Terminal mortuaire

Jean-Noël LEVAVASSEUR : Une enquête de Martin Mesnil - 1 - Terminal mortuaire
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Présentation Éditeur

Martin Mesnil quitte son petit port de Grandcamp-Maisy pour poser son sac d’intérimaire au terminal des ferries d’Ouistreham.

Sa mission ? Surveiller l’embarquement des poids lourds à bord des navires en partance pour l’Angleterre. Martin arrive au mauvais moment : quelques jours plus tôt, un clandestin a été exécuté dans d’horribles circonstances. Il a été identifié comme citoyen d’un petit pays d’Europe de l’est, récemment martyrisé par une guerre civile et où les cicatrices sont encore vives. Un petit pays d’où vient aussi le patron de Martin. Un hasard ? Pas sûr… Bien malgré lui, Martin se trouve embarqué dans une sombre histoire.

Paru aux éditions Orep en 2016 sous le titre « Une manche perdue »

Origine Flag-FRANCE
sous le titre
Une Manche perdue
Éditions Orep
Date 12 mai 2016
Sous le titre
Terminal mortuaire
Éditions Ouest-France
Date 4 juin 2021
Pages 192
ISBN 9782737385308
Prix 9,90 €

L'avis de Sophie PEUGNEZ

Martin Mesnil aime travailler en intérim cela lui permet de gérer son planning et s’occuper de ses enfants lorsque son ex-épouse est partie pour un de ses multiples déplacements à travers l’Europe. Lui qui vit à Grandcamp-Maisy se retrouve en mission dans un autre port celui de Ouistreham. Sa mission surveiller le parking qui mène au ferry pour que les migrants ne puissent pas s’introduire dans les camions qui se rendent en Angleterre. Même si ce n’est que temporaire, ce travail n’est pas facile à exécuter. Car si son plus proche collègue est sympathique, ce n’est pas tout de même pas évident d ‘évoluer dans cette société de gardiennage dont le patron est originaire de Salvénie. Il en va de même pour les deux cerbères qui sont censés faire l’interface entre Martin et les gendarmes si il repère des individus dits suspects. La tenue toute noire qu’il est obligé de porter lui évoque des images dérangeantes. De plus un fait divers a défrayé la chronique quelques jours avant l’arrivée de Martin : on a retrouvé un clandestin crucifié à la clôture d’un champ à l’entrée de la ville.

Notre quadragénaire loge, grâce au coup de sa maman qui veille toujours sur lui, dans un bungalow trouvé par la superbe Gisèle. Cette jeune infirmière au fil des jours a été marquée par le regard des migrants qu’elle a croisé, elle a voulu leur venir en aide. Ramener de l’humanité dans cette société qui les considère parfois comme de simples rebuts, voir pire, une gène qu’il faut exterminer. Martin pourra-t-il rester à son poste et effectuer ce qu’on lui demander sans être torturé au fond de lui par son terrible dilemme. Comment dénoncer ces gens qu’il en a même temps envie d’aider ? Et qui sont vraiment son patron et ses sbires ?

Quand Orep publie « Une Manche perdue » de Jean-Noël Levavasseur, en 2016, c’était le premier opus d’une série avec le héros Martin Mesnil. Lorsque j’avais découvert ce personnage en lisant directement le tome 2 « Tout ce qui meurt me touche » de Marion Chemin, j’avais déjà été séduite par ce « Poulpe  à la sauce normande ». Le pari était réussi de proposer un personnage récurrent dont plusieurs auteurs s’emparent en respectant la bible. J’avais aimé cet esprit Poulpe et c’est donc légitime de découvrir que Jean-Bernard Pouy a préfacé cet ouvrage. Et j’irai même jusqu’à dire que ma préférence va plus vers Martin Mesnil que vers Gabriel Lecouvreur. Ce personnage central de la série est justement monsieur tout le monde, c’est ce qui le rend si attachant. On ne sait pas tout de sa vie ; quand on le découvre il a la quarantaine, vit au-dessus d’un bar, adore passer du temps avec ses enfants, ne supporte pas le compagnon friqué de son ex-femme, roule (enfin quand elle veux bien démarrer) dans une vieille guimbarde munie d’un radio-cassette. Et oui, le charme d’enrouler sa cassette avec un crayon.

Les éditions Orep ont stoppée la diffusion de cette série. C’est désormais aux éditions Ouest-France que l’on peu lire les aventures de Martin Mesnil, sous le titre Terminal mortuaire.

Une des forces de cette série c’est d’ancrer les récits dans des villes réelles qui peuvent séduire les lecteurs qui comme moi connaissent les lieux mais également intéresser ceux qui les découvriront au fil des pages. En effet, les auteurs ne sont pas tombés dans le travers de transformer leurs romans policiers en guide touristique.

Mais surtout ce sont des romans qui résonnent réellement avec la société d’aujourd’hui. Dans Terminal mortuaire, Jean-Noël Levavasseur a su aborder avec intelligence et subtilité un thème d’actualité qui n’est pas facile à traiter : celui des migrants. Son écriture et son récit donnent la part belle à l’individu. Ce qui est primordial alors qu’on essaie souvent de nous brosser la toile d’une masse compacte, de groupes de personnes en oubliant le destin, le courage dont chacun d’entre eux à du faire face pour fuir un conflit, car sa vie était en péril ou qu’il aspire tout simplement à une vie meilleur pour lui et les siens. Martin Mesnil n’a pas forcément toutes les réponses mais il essaie de comprendre le monde qu’il l’entoure. J’aime vraiment la douceur qui se dégage de lui sans en faire un candide. C’est agréable de pouvoir lire du polar qui garde une forme de lumière et d’espoir malgré tout. L’auteur nous pousse également aux questionnements mais sans forcer le trait. Qu’aurions-nous fait ? Que ferions-nous ? Et comment réagir face à ceux qui exploitent la détresse humaine ?

Une très belle découverte, je vous invite vivement à découvrir Terminal mortuaire de Jean-Noël Levavasseur.

L'avis de Stanislas PETROSKY

Terminal mortuaire est une des premières aventures de Martin Mesnil, par l’un de ses créateurs. Martin est un cousin de Gabriel Lecouvreur dit le Poulpe, un cousin reconnu par le père de famille, JB Pouy. Issu de l’imagination de Marion Chemin et Jean-Noël Levavasseur, Martin Mesnil est un type qui vit en Normandie et ne bosse qu’en CDD via l’intérim. Un choix qu’il a fait pour d’un côté gagner sa croute, et surtout passer plus de temps avec ses mômes.

Dans cet opus, Martin va bosser à Ouistreham, surveiller l’embarquement des poids lourds à bord des ferrys qui partent pour l’Angleterre.

Et la perfide Albion fait rêver des tas de migrants, pour eux, c’est la destination de choix, c’est là qu’ils vont pouvoir changer de vie. Mais avant de rejoindre la Grande Bretagne, faut passer, venir en France, pas toujours facile. Encore moins lorsque l’on arrive d’un pays de l’Europe de l’Est qui vient d’être ravagé par une guerre civile. Puis, histoire que ce soit bien la merde, la boîte de fret est tenue par un type qui vient de cette contrée.

Un polar où la noirceur se mêle à l’humanitaire.

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Stanislas PETROSKY
Après avoir passé 30 ans à préserver les corps des défunts, Stanislas Petrosky est aujourd'hui enseignant en thanatopraxie dans un centre de formation spécialisé. Auteur de nombreux ouvrages, il débute aujourd'hui une série autour de l'une de ses passions, l'anthropologie criminel et ses fondateurs. Prenant pour base de véritables affaires traitée par le professeur Alexandre Lacassagne, Stanislas Petrosky plonge avec érudition dans ce monde si particulier qu'est le monde du crime au tournant du XIXe siècle.

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