PRÉSENTATION ÉDITEUR
Paik Dong-Soo est surnommé « le Chinois » par les Mexicains. C’est un Nord-Coréen un peu étrange, qui mène une vie d’ermite, retiré près d’El Paso. Victime d’hallucinations, il récupère ses médicaments chez un vieux médecin allemand, réfugié lui aussi dans la Sierra depuis des lustres.
Dong-Soo passe ses journées à scruter les écrans de ses ordinateurs pour y surveiller à distance sa femme et son fils, installés à New York et persuadés qu’il est mort.
Pour vivre et entretenir ses réflexes d’ancien soldat, il accepte de boxer de temps à autres contre les champions d’un des parrains locaux de la drogue.
Ce dernier a pour favorite une jeune femme que Dong-Soo prend en pitié et projette de sauver. Jusqu’à ce qu’un membre du gang des Italiens de New York vienne dealer avec le Mexicain et reconnaisse Dong-Soo lors d’un combat de boxe clandestin.
L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ
Timmy survit dans le sud des Etats-Unis à deux pas de la frontière mexicaine. Subissant les moqueries de son père et les coups de son frère. Quelque chose le ronge : le doux Timmy a envie de tuer. Luca Nero vient de New York City, il doit arriver à négocier de nouveaux contrats entre la « mafia italienne » et le grand chef d’un cartel mexicain Torres. Puissant narco-traficant, grand amateur de combats de chiens et autres distractions violentes. Sa fortune il l’a notamment construite grâce aux gains qu’il récupère via la drogue. Il la fait circuler en envoyant des gamins dans les tunnels sous le mur de métal qui sépare sa partie de frontière et les Etats –Unis : « mulets » interchangeables à volonté. Il terrifie tous ses hommes ainsi que sa compagne Salma qui craint pour sa sécurité et celle de son petit frère Pablo. Elle rêve de s’enfuir de cet enfer. Reiner évolue dans ce milieu, flic infiltré ou complètement pourri ?
Torres organise également des paris où il fait combattre des humains contre de grosses sommes d’argent. Paik Dong-Soo – surnommé le Chinois – devient son champion. Qu’est-ce qui a pu pousser l’ancien soldat de Corée du Nord devenir une machine à frapper ? Auto-destruction ou plan bien caché ?
Bizien, the « Boss » is back. Jean-Luc Bizien se fait parfois trop rare alors qu’il a un talent inné en lui : c’est un conteur de mots. Il sait capter le lecteur dès la première ligne, lui faire partager des sensations fortes qui semblent réelles et lui transmettre des parts de notre histoire contemporaine ou passée en toute humilité. Il a su se laisser porter par le souffle du dragon et écrire un roman ciselé comme la finesse d’une lame de katana.
Avec « Crotales » publié aux Editions du Toucan, Jean-Luc Bizien nous propose un thriller à l’écriture simple, efficace et puissante. Il a été, il y a des années, un grand rôliste, c’est peut-être cela qui explique sa capacité à mettre en place plusieurs personnages dont on perçoit l’univers propre, à les faire évoluer, à construire des histoires autour d’eux et à faire tomber certaines pièces sans que le lecteur s’y attende.
Ce récit sent la poussière, l’envie de pouvoir, la testostérone et la peur. L’auteur assume son inspiration dans les vieux westerns où Clint Eastwood était le héros. Ses phrases sont empreintes de la musique de Bruce Springteen. Un habile équilibre de force et de sensibilité. Sous l’aspect d’un roman d’action se cache un récit qui fait réfléchir sur la complexité de résoudre les trafics des narco-traficants et jusqu’où doit-on aller pour les neutraliser. Mais également sur le mur que certains aimeraient construire sur la frontière mexicaine. Il explore l’actualité par le biais de la fiction, il avait décrypté la folie du régime de la Corée du Nord dans « La trilogie des ténèbres ».
On peut commencer à lire « Crotales » de manière complètement indépendante. Ou comme moi avoir savouré la trilogie, c’est un plaisir de retrouver Pail Dong-Soo même si il est dans un état physique et psychologique très inquiétant. L’auteur joue vraiment avec les zones d’ombre de ses personnages. Difficile d’être l’ombre d’un des « héros » et de voir le récit via son regard. La construction est-elle que l’on a naturellement de l’empathie pour Timmy mais « Oh my God » (a prononcé avec l’accent dans Janice Friends), l’évolution du jeune homme est stupéfiante. J’ai aimé me laisser surprendre, me demander où l’auteur allait m’emmener et sursauter à certaines pages au rythme des balles et des coups. Il y a de l’esprit Fight Club et Tarentino dans cet opus. Il y a-t-il des survivants pour une suite ? Je te laisse le découvrir.
L’AVIS DE YANNICK P.
Quatrième volet des aventures du Nord-Coréen Paik Dong-Soo. Après la Trilogie des Ténèbres, il a atterri à la frontière du Mexique, à Ciudad Juarez, le repaire des Cartels. Il tente de s’y faire oublier.
Côté texan, une bande de red necks, la famille Dalton, une famille d’ivrognes aux penchants incestueux et aux frangins psychopathes vient en autarcie dans la terreur. Dewey l’ainé fait souffrir le cadet Timmy pendant que le père s’occupe de sa fille.
De l’autre côté de la frontière c’est tout aussi dangereux. Reiner agent infiltré voire pourri, manœuvre comme il peut Torres, alias Santa Sangre. Torres est le chef sans pitié du cartel local, un trafiquant majeur en devenir convoité par la mafia italienne pour devenir sa principale source d’approvisionnement et la CIA pour des raisons de tranquillité. Torres n’a d’yeux que pour la sulfureuse Salma. Sa compagne vit dans l’hacienda avec son frère Pablo. Ils sont retenus prisonniers. La jeune femme cherche un moyen de s’échapper afin de rester en vie. On s’en doute, Dong-Soo est la clé.
Et nous voilà embarqué dans plus de 500 pages, d’action et de violence. De côté du Rio Grande, les chapitres alternent la vision d’un des personnages principaux. Jean-Luc, y ajoute, outre les narcos, des flics corrompus, des combats, des chiens. Chaque personnage a son histoire propre. S’en suit un entrainant thriller, où tortures et meurtres, drogue, mules, se succèdent.
L’atmosphère baigne dans le sang, la sueur et la poussière, le tout sous un soleil écrasant.
L’innocence n’a pas lieu d’être dans Crotales. L’autre est un ennemi qu’il faut craindre à chaque page. En ça, Jean-Luc, passe maitre du lecteur. A grands coups de chapitres courts, il le surprend.
Son écriture est simple et addictive, le tout, rythmé par des airs de Bruce Springteen. Ça sent bon l’Amérique et ce n’est pas reluisant. Mais qu’est ce que c’est bien !
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