PRÉSENTATION ÉDITEUR
Flic véreux de Los Angeles devenu détective privé, maître chanteur et proxénète, Fred Otash était surtout connu pour ses ragots malsains sur le tout-Hollywood. Ellroy en a fait un personnage et l’imagine au purgatoire, torturé par ses anciennes victimes, de Marylin à Montgomery Clift en passant par Ava Gardner. Pour obtenir une remise de peine, et « accéder au nuage supérieur », Freddy O. devra confesser ses péchés. Il va solliciter l’aide d' »un plumitif nommé Ellroy »…
Parodiant brillamment le style des tabloïds, Ellroy donne une vie proprement électrique à ces « confessions ». Bien plus que le portrait d’un manipulateur pervers et cupide, c’est celui d’une Amérique partagée entre puritanisme et voyeurisme que continue de brosser l’auteur du Dahlia noir.
L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ
Fred Otash a été un flic véreux, puis détective et a fourni photos et articles pour le tabloïd « Confidential ». A travers ses confidences lors de son séjour au purgatoire délivrées à un certain James Ellroy, c’est une peinture des E.U où sous la dorure et la beauté s’écaillent vite pour laisser place au vive et à des histoires salaces.
Cela fait 20 ans qu’il croupit dans la « cellule 2607. Pénitencier du repentir. Bloc des Prédateurs Acharnés. Purgatoire des pervers.
Un texte à l’humour décapant voir corrosif. Le premier roman de James Ellroy que je trouve drôle, les autres étant vraiment beaucoup plus sombres notamment le Dahlia Noir. Il s ‘amuse à faire un pastiche des tabloïds et des contenus les plus truqués les uns que les autres. Car les personnalités citées étaient souvent piégées. Et pourtant tout est vrai dixit Fred Otash. Pauvre Marilyn et autres « victimes » de ses ragots.
Extrait de la page 12 : « Confidentiel » présageait l’infantile Internet. Nos raclures de racontars à noud étaient d’un réalisme répugnant. Les blogueurs hâbleurs d’aujourd’hui et leurs révélations renversantes ? De foireux froussards, tous autant qu’ils sont. Nous, on salissait les studios de ciné et on flinguait les flibustiers de la politique pas propre. On a inoculé à l’Amérique le venin du voyeurisme et on l’a rendue accro à cette drogue diabolique ? On a créé la culture des médias modernes, ceux qui racontent tout ».
James Ellroy a précisé dans les interviews qu’il a accordé dans sa venue en France qu’il ne fallait pas confondre l’homme qu’il était avec le personnage auquel il a donné son identité dans ce récit. Leurs pensées ne sont pas les mêmes.
« Extorsion » est un livre court mais qui se savoure pleinement.
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